Auteur :
Paul Lynch
Titre :
Un ciel rouge, le matin
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (Irlande)
Traducteur :
Marina Boraso
Editeur :
Albin Michel
Nombre de
pages : 304p
Date de
parution : mars 2014
Présentation de l’éditeur :
Tableau âpre et
ténébreux de l’Irlande du XIXe siècle et de sa brutale réalité
sociale, Un ciel rouge, le matin possède la puissance d’évocation des
paysages du Donegal où il se déroule en partie. Le lyrisme sombre et poétique
de Paul Lynch, qui signe là un remarquable premier roman, en exprime la force
autant que les nuances, entre ombre et lumière.
Printemps 1832.
Coll Coyle, jeune métayer au service d’un puissant propriétaire anglais, apprend
qu’il est expulsé avec femme et enfants de la terre qu’il exploite. Ignorant la
raison de sa disgrâce, il décide d’aller voir l’héritier de la famille, qui
règne désormais en maître. Mais la confrontation tourne au drame : Coll
Coyle n’a d’autre choix que de fuir. C’est le début d’une véritable chasse à
l’homme, qui va le mener de la péninsule d’Inishowen à Londonderry puis aux
États-Unis, en Pennsylvanie. Pleine de rage et d’espoirs déçus, son odyssée
tragique parle d’oppression et de vengeance, du lien viscéral qui unit les
hommes à leur terre.
Mon avis :
Après avoir lu et aimé le dernier roman de Paul Lynch, j’ai
eu envie de découvrir le premier roman de ce jeune auteur irlandais. J’y ai
retrouvé certains éléments qui m’avaient séduite dans La neige noire, notamment une écriture vibrante, vivante, âpre.
Il est intéressant de regarder ces deux romans en parallèle.
Dans La neige noire, le personnage
principal avait fait le voyage de retour de l’Amérique vers l’Irlande, l’action
était ancrée dans la terre irlandaise, marquée par l’immobilisme. Entre les personnages
peu nombreux la tension était oppressante, la violence latente.
A l’inverse, ici la violence se déchaîne, l’action est une
course sans fin, une fuite éperdue au cours de laquelle le personnage principal
croise de nombreux personnages.
Si Barnabas Krane et Coll Coyle sont tous deux victimes de
circonstances extérieures qui vont bouleverser et détruire leurs vies jusque là
ordinaires, les deux hommes sont toutefois assez différents. Coll Coyle est un jeune
métayer travailleur, époux et père aimant. Et Paul lynch joue sur l’opposition
manichéenne entre les deux personnages principaux : Coyle et Faller. Car
Faller, l’homme lancé à la poursuite de Coyle est un personnage froid, cynique
et impitoyable, animé par l’esprit de vengeance, semant la mort sur son
passage. C’est un personnage quasi mythique, terrifiant. Un parfait méchant.
Il arrive parfois que le titre d’un roman ne corresponde pas
vraiment à l’histoire. Au contraire, ici le titre est parfaitement choisi. Le
ciel rouge évoque le jour qui se lève et c’est à ce moment de la journée que le
destin de Coyle a basculé. Et cette couleur rouge évoque symboliquement le sang
qui va couler tout au long du récit.
De même, si réellement l’action se déroule sur plusieurs
mois, l’on pourrait lire l’histoire comme une journée ayant débuté par ce matin
et le temps menant les personnages vers leur destin inéluctable, la fin de la
journée et l’obscurité.
Incontestablement, Paul Lynch est un auteur à suivre
attentivement.
Extrait :
« D'abord il n'y
a que du noir dans le ciel, et ensuite vient le sang, la brèche de lumière
matinale à l'extrémité du monde. Cette rougeur qui se répand fait pâlir la
clarté des étoiles, les collines émergent de l'ombre et les nuages prennent
consistance. La première averse de la journée descend d'un ciel taciturne et
tire une mélodie de la terre. Les arbres se dépouillent de leur vêture
d'obscurité, ils s'étirent, leurs doigts feuillus frémissant sous le vent, des
flèches de lumière se propagent ici et là, cramoisies puis dorées. La pluie
s'arrête, il entend les oiseaux s'éveiller. Ils clignent des yeux en secouant
la tête, éparpillent leurs chants à travers le ciel. La vieille terre
frissonnante se tourne lentement vers le soleil levant. »
Lu dans le cadre du challenge Petit bac catégorie couleur
Lire les avis de Jérôme, Joyeux-drille, Mimi, Laure,
C'est un auteur que j'ai l'intention de découvrir, avec ce titre-là ou un autre.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé les deux, mais j'ai une petite préférence pour La neige noire.
SupprimerAriane
Je crois que c'est un auteur que je ne vais pas lâcher, j'ai adoré ces deux premiers livres, et celui là, ma première lecture, m'a profondément marquée.
RépondreSupprimerJe pense également suivre cet auteur, je lirai son prochain roman avec plaisir.
SupprimerAriane
J'avais aimé sans plus, un peu trop lyrique à mon goût en fait.
RépondreSupprimerC'est ce qui fait tout son charme pour moi ;-)
SupprimerAriane