Par Daphné
Autrice : Andrea Abreu
Titre :La soeur que j'ai toujours voulu
Genre : roman
Langue d’origine :espagnol
traductrice : Margot Nguyen Beraud
Editeur :l'Observatoire
Nombre de pages :160
Date d'édition :2022Résumé de l'éditeur:
Dans un hameau perdu des îles Canaries, vivent deux jeunes filles : la narratrice, gamine livrée à elle-même alors que ses parents travaillent jour et nuit au service des touristes, et sa meilleure amie, Isora. Entre les héroïnes, perdure depuis l'enfance une amitié fusionnelle et dévorante. Alors qu'arrive le temps des premiers émois, le duo entre en adolescence comme on entre en rébellion. Ce sera elles deux contre le reste du monde. C'est ainsi, elles partagent tout, pour le meilleur et pour le pire... mais le pire n'est jamais loin pour cette jeunesse démunie et oisive. L'île, terre riche de contrastes, devient le théâtre d'une tragédie cruelle, alors que les plages ensoleillées déversent toujours plus de touristes et que le poids des nuages sur les versants volcaniques menace les petits villages décatis abritant la population - le luxe le plus indécent côtoie la misère nue ; la terre de légendes hantée par les sorcières rencontre la décadence de la modernité. Andrea Abreu brosse le portrait impitoyable d'une génération et d'un pays privés d'horizon, portée par une plume âpre, cruelle, virtuose.
Mon avis:
Voilà un livre que j'avais hâte de lire... mais qui ne m'a pas plu du tout! Il m'a souvent fait penser à Qui sème le vent, livre que j'ai lu il y a quelques mois et que je n'avait pas aimé non plus. Si l'un se passe aux Pays-Bas et l'autre aux Canaries, on y retrouve le même genre d'atmosphère plutôt glauque et trop crue à mon goût.
Ici, c'est 'amitié de deux pré adolescentes qui est mise à l'honneur. Livrées à elle-même, elles passent leur été à s'ennuyer, traînant ici et là en inventant des jeux de leur cru. L'une est la meneuse, l’autre la "suiveuse" et elle sont depuis toujours inséparables, engluées dans une amitié aussi fusionnelle que toxique. Désœuvrées, elles errent dans le village et s'éveillent à la sexualité. Sexualité qui tient une grande place dans leur vie, au même titre que la nourriture dont elles ont à seulement dix ans une image assez particulière. Elles n'ont ni filtre ni pudeur et cela donne à leur histoire un côté violent, cru, malsain.
Oui, malsain, c'est sans doute le mot qui me vient en premier lieu à l'esprit pour décrire ce livre. On est bien loin de l'innocence et il en résulte un livre sombre et oppressant. Le langage, cru et vulgaire, de la narratrice a vite eu raison de moi, l'absence d'espoir et de lumière également. Non, décidément, bien trop sombre et dérangeant à mon goût. Ce n'est pas du tout le genre de livre que j'ai envie de lire en ce moment.
Extrait :
“Pasque si y avait bien une chose que je savais, c'était qu'Isora et moi on était faites comme sont faites les choses qui naissent pour vivre et mourir ensemble”.