uteur : Eowyn Ivey
Titre : La fille de l'hiver
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (Etats Unis)
Traucteur : Isabelle Chapman
Editeur : 10/18
Nombre de pages : 448
Date de parution : 2012Résumé de l'éditeur :
Pour oublier la mort de leur bébé, Mabel et Jack s'exilent en Alaska. Mais sur ces terres sauvages, le couple s'enferme dans sa douleur. Jusqu'à ce soir d'hiver où il sculpte un bonhomme de neige : une petite fille apparaît près de leur cabane, talonnée par un renard roux. Hallucination, miracle ? Et si cette enfant farouche était la clé d'un bonheur qu'ils n'attendaient plus ?
Premier roman éblouissant, au réalisme poétique et à l'écriture élégante, La fille de l'hiver est un conte intemporel, hanté par le désir et le merveilleux. Ensorcelant.
Mon avis :
Selon un conte russe, un couple en mal d'enfant crée un jour une petite fille de neige qui s'anime et prend vie. C'est ce conte qui a donné naissance à La fille de l'hiver. Comme le couple du conte russe, Jack et Mabel n'ont jamais pu avoir d'enfant, leur unique bébé étant né sans vie. Leur existence ravagée par ce drame, le couple décide de s'isoler et de s'exiler en Alaska. Murés dans leur chagrin, incapables de communiquer l'un avec l'autre, ils survivent tant bien que mal à l'hiver glacial de l'Alaska. Jusqu'au soir où ils sculptent une petite fille dans la neige...
Ce livres aux allures de conte a quelque chose de particulièrement envoûtant. Tout au long de l'histoire, à l'image de Jack et Mabel, on s’interroge sur ce que l'on lit. Faïna, la petite fille qui redonne goût à la vie au couple est elle bien réelle? Est elle un personnage de conte, le résultat de la fameuse fièvre noire ou une enfant comme les autres? Nous voguons entre rêve et réalité pendant plus de 400 pages. Sans doute est au lecteur de se faire une idée du fin mot de l'histoire.
L'auteur nous entraîne ici dans un paysage enneigé et glacial avec une écriture poétique et visuelle . il me semblait presque, au cours de cette lecture, entendre la neige crisser sous les pas des personnages et sentir sur ma peau le froid des flocons ou la chaleur d'un feu de bois.
Outre ces belles descriptions, l'auteur parvient à nous faire ressentir la douleur mais aussi l'émerveillement des personnages, leur solitude, leur amour.
Douceur et rudesse se mêlent ici avec une grande réussite. Rudesse de la nature et de l'hiver, de la vie des pionniers d'Alaska. Rudesse de l'histoire de Jack et Mabel et de leur désespoir. Douceur également. Douceur d'un regard d'enfant. Douceur de l'amour et de l'amitié. Douceur de l'espoir et de la neige qui pourtant peut être si rude...
Ce livre est teinté de mélancolie et de désolation mais également d'espoir et de féerie. il en résulte une histoire émouvante et sincère, oscillant avec beaucoup de charme entre rêve et réalité. Une belle découverte!
Extrait :
"Mais on n'a pas besoin de comprendre les miracles pour y croire, au contraire, songeait Mabel. Pour avoir la foi, il fallait cesser de chercher des explications et se contenter de tenir la petite chose au creux de votre main, le temps qu'elle se change en eau et vous glisse entre les doigts."