Par Ariane
Auteur : Junko Shibuya
Titre : Au bureau des objets perdus
Editeur : Actes Sud
Présentation de l'éditeur :
Un album plein de surprises pour s’amuser à deviner quel animal en
cache un autre ! Lauréat du Prix des Incorruptibles 2018, il a été
choisi par 34 000 enfants de maternelle !
Mon avis :
Il y a 2 ans, j'ai déniché ce petit album pour l'anniversaire du fils d'un ami. Coup de coeur immédiat pour moi ! Depuis je l'ai offert à deux autres enfants, j'attendais que mon fils grandisse pour le lui offrir à son tour. Il a fêté ses 2 ans début octobre, j'aurai pu attendre l'année prochaine mais je n'y tenais plus !
Un chien ramasse différents objets perdus et ouvre ensuite sa petite boutique, les animaux viennent ensuite récupérer ce qu'ils ont perdu. Et surprise, l'animal n'est pas celui que l'on croyait au départ. Après avoir récupéré son manteau, la petite souris s'avère être un écureuil et la limace est en fait un escargot qui a perdu sa maison.
L'histoire est bien mignonne tout comme les illustrations tout en rondeur et couleurs douces. Et même s'il est un peu jeune, mon fils aime aussi beaucoup ce livre qu'il demande souvent.
mercredi 31 octobre 2018
mardi 30 octobre 2018
Bilan d'octobre (Ariane)
Par Ariane
Peu de lectures ce mois-ci, mais des romans avec lesquels j'ai passé un bon moment.
Abandon
Lors de la présentation de la rentrée littéraire organisée par la médiathèque de Lannion, la libraire m'a donné particulièrement envie de lire le premier roman d'Anton Beraber La grande idée. J'ai beaucoup apprécié l'écriture magnifique mais j'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans le roman. Ce n'est pas le genre de roman dont j'ai envie ou besoin en ce moment, mais j'espère bien y revenir car une voix si particulière mérite d'être découverte.
En ce moment je lis :
Mon programme de novembre s'avère chargé avec l'arrivée de plusieurs nouveautés à la médiathèque, du dernier roman de Craig Johnson et un roman dont Daphné, ma co-blogueuse, a dit beaucoup de bien.
Et vous qu'avez-vous lu ou que lirez-vous ?
Peu de lectures ce mois-ci, mais des romans avec lesquels j'ai passé un bon moment.
Abandon
Lors de la présentation de la rentrée littéraire organisée par la médiathèque de Lannion, la libraire m'a donné particulièrement envie de lire le premier roman d'Anton Beraber La grande idée. J'ai beaucoup apprécié l'écriture magnifique mais j'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans le roman. Ce n'est pas le genre de roman dont j'ai envie ou besoin en ce moment, mais j'espère bien y revenir car une voix si particulière mérite d'être découverte.
En ce moment je lis :
Mon programme de novembre s'avère chargé avec l'arrivée de plusieurs nouveautés à la médiathèque, du dernier roman de Craig Johnson et un roman dont Daphné, ma co-blogueuse, a dit beaucoup de bien.
Et vous qu'avez-vous lu ou que lirez-vous ?
lundi 29 octobre 2018
Il pleuvait des oiseaux -Jocelyne Saucier
Par Daphné
Auteur : Jocelyne Saucier
Langue d’origine : français (Québec)
Editeur : Denoël
Nombre de pages : 208
Date de parution : 2013
Auteur : Jocelyne Saucier
Titre : Il pleuvait des oiseaux
Genre : romanLangue d’origine : français (Québec)
Editeur : Denoël
Nombre de pages : 208
Date de parution : 2013
Présentation de l’éditeur :
Une photographe du Herald Tribune part réaliser un reportage sur la région québécoise du Témiscamingue, dont les forêts ont été ravagées par de gigantesques incendies au début du XXe siècle. Elle y trouve une communauté de marginaux fantasques et solitaires, dont Tom et Charlie, deux vieillards qui ont survécu à l’incendie et vivent en ermites au fond des bois. D’abord méfiants puis déterminés à aider la photographe dans son enquête, les deux hommes voient leur quotidien chamboulé. Et, soudain, lorsqu’arrive Marie-Desneige, octogénaire énigmatique tout juste échappée de sa maison de retraite, la vie, puis contre toute attente l’amour, reprend peu à peu ses droits. Superbe récit, lumineux et tendre, Il pleuvait des oiseaux nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et l’émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
Mon avis :
Voici un livre qui m'a ému et dont j'ai un peu de mal à me détacher. C'est une belle histoire que cette histoire-là dans laquelle se mêlent l'amitié, l'amour, le besoin de liberté, la vie et la mort...
Une belle histoire que celle de ces octogénaires qui viennent vivre dans la forêt pour vivre leur "dernière vie" loin d'une société qui leur pèse. On croise ainsi dans ce livre des personnages atypiques et tous attachants : Tom et Charlie qui ont fui le discours des assistantes sociales et des médecins et échappé à la maison de retraite et aux séances de dialyse pour venir trouver refuge dans la forêt, Ted Boychuck, survivant des grands feux de l'Ontario, mort avant le début de l’histoire mais présent pourtant à chaque page, Marie-Desneiges qui, après avoir été enfermée dans une asile pendant soixante-six ans, découvre la liberté, Bruno et Steve, l'un cultivateur de marijuana et l'autre gardien d'un hôtel fantôme qui assurent la protection de leurs amis et la photographe en plein reportage sur les survivants des grands feux. Tous ces personnages ont quelque chose d’attachant, chacun à leur manière, quelque chose de profondément humain.
Et puis, il y a la mort, personnage presque à part entière, présente à chaque page et dans de nombreuses conversations, la mort qui rôde non comme une ennemie mais simplement comme quelqu'un qui n'est jamais loin : "La mort est une vieille amie. Ils en parlent à leur aise. Elle les suit depuis si longtemps qu’ils ont l’impression de sentir sa présence tapie quelque part, en attente, discrète le jour mais parfois envahissante la nuit. Leur conversation du matin est une façon de la tenir à distance. Dès qu’ils prononcent son nom, elle arrive, se mêle à la conversation, insiste, veut toute la place, et eux la rabrouent, s’en amusent, l’insultent parfois, puis la renvoient, et elle, bon chien, s’en retourne ronger son os dans son coin. Elle a tout son temps."
Une mort omniprésente qui rend chaque instant de vie d'autant plus précieuse.
Et il y a la nature, décrite autant dans ce qu'elle a de plus beau que de plus terrifiant, la nature et ses magnifiques forêts mais aussi ses feux destructeurs.
Oui, qu'il est beau ce livre au parfum de liberté, d'amour et d'amitié mais également de douleur et de solitude. Jocelyne Saucier nous offre là une belle réflexion sur la vieillesse, le deuil, sur l'espoir et la confiance.
Un roman profondément humain et respectueux. Un beau roman!
Extrait :
"Elle en était venue à les aimer plus qu'elle n'aurait cru. Elle aimait leurs voix usées, leurs visages ravagés, elle aimait leurs gestes lents, leurs hésitations devant un mot qui fuit, un souvenir qui se refuse, elle aimait les voir se laisser dériver dans les courants de leur pensée et puis, au milieu d'une phrase s'assoupir. Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut."
"La mort, ils en parlaient comme de la pluie et du beau temps, il a bien fallut m'y habituer.
- Belle journée.
- Ouais, belle journée pour mourir.
Ce n'était ni triste, ni douloureux, tout juste une éventualité qu'ils évoquaient comme n'importe quoi d'autre. Ils s'amusaient d'être devenus si vieux, oubliés de tous, libres d'eux mêmes. Ils avaient le sentiments d'avoir brouillé les pistes derrière eux."
- Belle journée.
- Ouais, belle journée pour mourir.
Ce n'était ni triste, ni douloureux, tout juste une éventualité qu'ils évoquaient comme n'importe quoi d'autre. Ils s'amusaient d'être devenus si vieux, oubliés de tous, libres d'eux mêmes. Ils avaient le sentiments d'avoir brouillé les pistes derrière eux."
vendredi 26 octobre 2018
La poudre et la cendre - Taylor Brown
Par Daphné
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Résumé de l'éditeur :
Ils fuient. Dans l'Amérique sauvage, au rythme de folles chevauchées, deux adolescents ont décidé de sauver leur peau. Callum, jeune orphelin de quinze ans, est un cavalier hors pair. Ava, dix-sept ans, est enceinte. Pris dans la violence de la guerre de Sécession, les voici poursuivis par des chasseurs de prime. Commence une course éperdue sur des terres de désolation, à la recherche d'une vie meilleure. Bivouaquant dans le froid, se nourrissant de bêtes abattues, ils sont l'unique horizon l'un de l'autre. Joyaux brut dans la lignée des œuvres de Cormac McCarthy et des films de Quentin Tarantino, La Poudre et la cendre nous transporte tambour battant dans une épopée remplie d'amour, de sang et de poussière.
Mon avis :
Callum, un jeune garçon de quinze ans et Ava, dix-sept ans, enceinte à la suite d'un viol, fuient des chasseurs de prime ayant auparavant été les compagnons de Callum. Sur le dos du cheval Reiver, ils fuient dans l'Amérique dévastée de la guerre de sécession, affrontant le froid, la faim, l'épuisement et les pièges tendus par ceux qui les traquent.
Je crois bien que je suis passée à côté de ce livre... et pourtant, je lui reconnais un bon nombre de qualités : une écriture aussi entraînante que le galop de Reiver et la fuite éperdue des deux adolescents, des très belles descriptions... mais justement, autant j'ai apprécié les descriptions des lieux et des sentiments de peur ressentis par les deux protagonistes principaux , autant les descriptions beaucoup trop précises de la violence m'ont dérangé.
Malgré la beauté de l'histoire d'amour, il y avait beaucoup trop de violence pour moi dans ce livre : ce n'est pas trop ce que je recherche dans ma lecture en ce moment... mais sans doute aurais-je du m'en douter rien qu'au titre du livre et ne pas l'ouvrir tout simplement!
Extrait :
"Les feuilles étaient parées de leurs teintes les plus éclatantes, recourbées et cassantes sur les branches noires des arbres.Pourquoi sur cette terre les couleurs étaient-elles si chatoyantes, par quel prodige revêtaient-elles, juste avant de tomber sur le sol, l'intensité et la profondeur des flammes ?"
Auteur : Taylor Brown
Titre : La poudre et la cendreGenre : roman
Langue d’origine : anglais
Traducteur : Mathilede Bach
Editeur : AutrementRésumé de l'éditeur :
Ils fuient. Dans l'Amérique sauvage, au rythme de folles chevauchées, deux adolescents ont décidé de sauver leur peau. Callum, jeune orphelin de quinze ans, est un cavalier hors pair. Ava, dix-sept ans, est enceinte. Pris dans la violence de la guerre de Sécession, les voici poursuivis par des chasseurs de prime. Commence une course éperdue sur des terres de désolation, à la recherche d'une vie meilleure. Bivouaquant dans le froid, se nourrissant de bêtes abattues, ils sont l'unique horizon l'un de l'autre. Joyaux brut dans la lignée des œuvres de Cormac McCarthy et des films de Quentin Tarantino, La Poudre et la cendre nous transporte tambour battant dans une épopée remplie d'amour, de sang et de poussière.
Mon avis :
Callum, un jeune garçon de quinze ans et Ava, dix-sept ans, enceinte à la suite d'un viol, fuient des chasseurs de prime ayant auparavant été les compagnons de Callum. Sur le dos du cheval Reiver, ils fuient dans l'Amérique dévastée de la guerre de sécession, affrontant le froid, la faim, l'épuisement et les pièges tendus par ceux qui les traquent.
Je crois bien que je suis passée à côté de ce livre... et pourtant, je lui reconnais un bon nombre de qualités : une écriture aussi entraînante que le galop de Reiver et la fuite éperdue des deux adolescents, des très belles descriptions... mais justement, autant j'ai apprécié les descriptions des lieux et des sentiments de peur ressentis par les deux protagonistes principaux , autant les descriptions beaucoup trop précises de la violence m'ont dérangé.
Malgré la beauté de l'histoire d'amour, il y avait beaucoup trop de violence pour moi dans ce livre : ce n'est pas trop ce que je recherche dans ma lecture en ce moment... mais sans doute aurais-je du m'en douter rien qu'au titre du livre et ne pas l'ouvrir tout simplement!
Extrait :
"Les feuilles étaient parées de leurs teintes les plus éclatantes, recourbées et cassantes sur les branches noires des arbres.Pourquoi sur cette terre les couleurs étaient-elles si chatoyantes, par quel prodige revêtaient-elles, juste avant de tomber sur le sol, l'intensité et la profondeur des flammes ?"
mercredi 24 octobre 2018
Mercredi, c'est le jour des petits - Mon ami - Astrid Desbordes et Pauline Martin
Par Daphné
Auteur : Astrid Desbordes
Illustrateur : Pauline Martin
Titre : Mon ami
Editeur : Albin Michel Jeunesse
Résumé:
« Aujourd’hui, à l’école, il y a un nouveau. Il s’appelle Léon. » Toujours vêtu d’un pull rouge, ce Léon n’est pas du genre à se mêler aux jeux des autres. Forcément, il intrigue. Qui peut préférer regarder les nuages à jouer à l’épervier ? Archibald décide de lui donner sa chance. Et Léon lui prête son regard : dans un nuage, il voit un dragon ; dans une toupie, un cyclone. Or il suffit que Léon soit malade une semaine pour qu’Archibald perçoive l’absence criante de ce point rouge dans la cour. À son retour, c’est l’amitié scellée, entre deux enfants résolument différents.
Mon avis :
Il y a quelques jours, un nouveau livre d'Archibald est venu rejoindre notre bibliothèque. Mes filles et moi aimons beaucoup les livres mettant en scène ce petit garçon, livres toujours emprunts de douceur et de bienveillance.
Ici, Archibald fait la connaissance de Léon, un enfant qui vient d'arriver dans son école. Léon est un peu différent des autres enfants, ne s’intéresse et ne joue pas aux mêmes pas aux mêmes choses qu'eux. Mais cette différence qui, au départ, pose problème à Archibald permettra en fait de lier une grande amitié entre les deux enfants.
Voilà une très jolie histoire sur la différence, l'amitié, l'acceptation de l'autre tel qu'il est et des richesses que peuvent apporter le fait d'être différent. Le parallèle avec les arbres est particulièrement bien trouvé, Archibald s'apercevant que chaque arbre est différent et que c'est ce qui crée la beauté d'une forêt.
Encore une fois, Archibald nous fait passer un beau message tout en nous contant une belle histoire!
Auteur : Astrid Desbordes
Illustrateur : Pauline Martin
Titre : Mon ami
Editeur : Albin Michel Jeunesse
Résumé:
« Aujourd’hui, à l’école, il y a un nouveau. Il s’appelle Léon. » Toujours vêtu d’un pull rouge, ce Léon n’est pas du genre à se mêler aux jeux des autres. Forcément, il intrigue. Qui peut préférer regarder les nuages à jouer à l’épervier ? Archibald décide de lui donner sa chance. Et Léon lui prête son regard : dans un nuage, il voit un dragon ; dans une toupie, un cyclone. Or il suffit que Léon soit malade une semaine pour qu’Archibald perçoive l’absence criante de ce point rouge dans la cour. À son retour, c’est l’amitié scellée, entre deux enfants résolument différents.
Mon avis :
Il y a quelques jours, un nouveau livre d'Archibald est venu rejoindre notre bibliothèque. Mes filles et moi aimons beaucoup les livres mettant en scène ce petit garçon, livres toujours emprunts de douceur et de bienveillance.
Ici, Archibald fait la connaissance de Léon, un enfant qui vient d'arriver dans son école. Léon est un peu différent des autres enfants, ne s’intéresse et ne joue pas aux mêmes pas aux mêmes choses qu'eux. Mais cette différence qui, au départ, pose problème à Archibald permettra en fait de lier une grande amitié entre les deux enfants.
Voilà une très jolie histoire sur la différence, l'amitié, l'acceptation de l'autre tel qu'il est et des richesses que peuvent apporter le fait d'être différent. Le parallèle avec les arbres est particulièrement bien trouvé, Archibald s'apercevant que chaque arbre est différent et que c'est ce qui crée la beauté d'une forêt.
Encore une fois, Archibald nous fait passer un beau message tout en nous contant une belle histoire!
lundi 22 octobre 2018
Les huit montagnes - Paolo Cognetti
Par Daphné
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Nombre de pages : 304
Date de parution : 2017
Mon avis :
Voilà un livre qui me ramène à mes toutes premières années d'enfance, années passées en montagne.
L'histoire de Pietro et de Bruno est une histoire simple et belle : l'histoire d'une amitié, l'histoire de l'amour pour la montagne, l'histoire d'un père et d'un fils. Le rythme du livre est lent, lent et beau. On y retrouve un véritable hymne à la nature, à la montagne mais aussi à l'amitié. Les relations entre les personnages sont très bien explorées ainsi que les rapports que chacun d'entre eux entretient avec cette montagne si bien décrite qu'elle en est presque un personnage à part entière. Un personnage magnifique, libre et sauvage, un personnage que l'on a envie de côtoyer et de connaître aussi bien que la connaît Bruno ou le père de Pietro.
Ce livre nous parle aussi du contraste entre la vie urbaine et la vie rurale, de la manière dont tend à disparaître un monde, pourtant si beau, face à une société régie par le gain de temps et d'argent.
J'ai beaucoup aimé ce livre, ces personnages qui ne se comprennent pas toujours et qui, tous, connaîtront la solitude. Les huit montagnes est un livre profondément humain, un cri d'amour à la montagne, une belle histoire d'amitié et de filiation. Un livre dont on savoure les descriptions et sur lequel on s'émeut... Un beau livre !
Extrait :
"Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien. La sienne était décidément la forêt des mille cinq cents mètres, celle des sapins et des mélèzes, à l'ombre desquels poussent les buissons de myrtilles, les genévriers et les rhododendrons, et se cachent les chevreuils. Moi, j'étais plus attiré par la montagne qui venait après : prairie alpine, torrents, tourbières, herbes de haute altitude, bêtes en pâture. Plus haut encore la végétation disparaît, la neige recouvre tout jusqu'à l'été et la couleur dominante reste le gris de la roche, veiné de quartz et tissé du jaune des lichens. C'est là que commençait le monde de mon père."
"Si l’endroit où tu te baignes dans un fleuve correspond au présent, pensai-je, dans ce cas l’eau qui t’a dépassé, qui continue plus bas et va là où il n’y a plus rien pour toi, c’est le passé. L’avenir, c’est l’eau qui vient d’en haut, avec son lot de dangers et de découvertes. Le passé en aval, l’avenir en amont. Voilà ce que j’aurais dû répondre à mon père. Quel que soit notre destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes."
Auteur : Paolo Cognetti
Titre : Les huit montagnesGenre : roman
Langue d’origine : italien
Traducteur : Anita Rochedy
Editeur : StockNombre de pages : 304
Date de parution : 2017
Présentation de l’éditeur :
Pietro est un garçon de la ville, Bruno un enfant des montagnes. Ils ont 11 ans et tout les sépare. Dès leur rencontre à Grana, au cœur du val d’Aoste, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, ils parcourent alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié.
Vingt ans plus tard, c’est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé – et son avenir.
Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l’intime à l’universel et signe un grand roman d’apprentissage et de filiation.
Vingt ans plus tard, c’est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé – et son avenir.
Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l’intime à l’universel et signe un grand roman d’apprentissage et de filiation.
Voilà un livre qui me ramène à mes toutes premières années d'enfance, années passées en montagne.
L'histoire de Pietro et de Bruno est une histoire simple et belle : l'histoire d'une amitié, l'histoire de l'amour pour la montagne, l'histoire d'un père et d'un fils. Le rythme du livre est lent, lent et beau. On y retrouve un véritable hymne à la nature, à la montagne mais aussi à l'amitié. Les relations entre les personnages sont très bien explorées ainsi que les rapports que chacun d'entre eux entretient avec cette montagne si bien décrite qu'elle en est presque un personnage à part entière. Un personnage magnifique, libre et sauvage, un personnage que l'on a envie de côtoyer et de connaître aussi bien que la connaît Bruno ou le père de Pietro.
Ce livre nous parle aussi du contraste entre la vie urbaine et la vie rurale, de la manière dont tend à disparaître un monde, pourtant si beau, face à une société régie par le gain de temps et d'argent.
J'ai beaucoup aimé ce livre, ces personnages qui ne se comprennent pas toujours et qui, tous, connaîtront la solitude. Les huit montagnes est un livre profondément humain, un cri d'amour à la montagne, une belle histoire d'amitié et de filiation. Un livre dont on savoure les descriptions et sur lequel on s'émeut... Un beau livre !
Extrait :
"Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien. La sienne était décidément la forêt des mille cinq cents mètres, celle des sapins et des mélèzes, à l'ombre desquels poussent les buissons de myrtilles, les genévriers et les rhododendrons, et se cachent les chevreuils. Moi, j'étais plus attiré par la montagne qui venait après : prairie alpine, torrents, tourbières, herbes de haute altitude, bêtes en pâture. Plus haut encore la végétation disparaît, la neige recouvre tout jusqu'à l'été et la couleur dominante reste le gris de la roche, veiné de quartz et tissé du jaune des lichens. C'est là que commençait le monde de mon père."
"Si l’endroit où tu te baignes dans un fleuve correspond au présent, pensai-je, dans ce cas l’eau qui t’a dépassé, qui continue plus bas et va là où il n’y a plus rien pour toi, c’est le passé. L’avenir, c’est l’eau qui vient d’en haut, avec son lot de dangers et de découvertes. Le passé en aval, l’avenir en amont. Voilà ce que j’aurais dû répondre à mon père. Quel que soit notre destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes."
mardi 16 octobre 2018
L'habitude des bêtes - Lise Tremblay
Par Ariane
Auteur :
Lise Tremblay
Titre :
L’habitude des bêtes
Genre :
roman
Langue
d’origine : français (Québec)
Editeur :
Delcourt
Nombre de
pages : 128p
Date de
parution : août 2018
Présentation de l’éditeur :
« J’avais été heureux, comblé et odieux. Je le savais. En
vieillissant, je m’en suis rendu compte, mais il était trop tard. Je n’avais
pas su être bon. La bonté m’est venue après, je ne peux pas dire quand
exactement. »
C’est le jour sans doute où un vieil Indien lui a confié
Dan, un chiot. Lorsque Benoît Lévesque est rentré à Montréal ce jour-là,
il a fermé pour la vie son cabinet dentaire et les volets de son grand
appartement. Ce n’est pas un endroit pour Dan, alors Benoît décide de
s’installer pour de bon dans son chalet du Saguenay, au cœur du parc national.
Il y mène une vie solitaire et tranquille, ponctuée par les
visites de Rémi, un enfant du pays qui lui rend de menus services, et par la
conversation de Mina, une vieille dame sage. Mais quand vient un nouvel
automne, le fragile équilibre est rompu. Parce que Dan se fait vieux et qu’il
est malade. Et parce qu’on a aperçu des loups sur le territoire des chasseurs,
dans le parc. Leur présence menaçante réveille de vieilles querelles entre
les clans, et la tension monte au village…
Au-delà des rivalités, c’est à la nature, aux cycles de
la vie et de la mort, et à leur propre destinée que devront faire face les
personnages tellement humains de ce court roman au décor majestueux.
Mon avis :
Dan a changé la vie de Benoît. Avant celui-ci était
dentiste, il gagnait bien sa vie, et passait son temps libre à bord de son
hydravion quand il n’était pas partie à la chasse. Mais il s’est détourné de
cette vie du jour au lendemain lorsque Dan, un chiot est arrivé dans sa vie. Désormais,
il vit dans un chalet au bord du lac. Isolé, mais pas tant que ça au fond grâce
à Rémi, Mina et Odette.
J’ai bien aimé l’histoire de Benoît, son amour pour son
chien, sa prise de conscience tardive de la vacuité de sa vie et sa décision de
chercher le bonheur ailleurs. Benoît ne se cherche pas d’excuses, il le
reconnaît, il a été un mari et un père lamentable. Il a rendu sa femme
malheureuse et n’a pas prêté attention à sa fille.
J’ai aussi beaucoup aimé la description de la montagne, de
la vie au bord du lac, la monotonie du temps qui passe et la beauté de la
nature.
A travers la confrontation entre les chasseurs et les
garde-chasse au sujet des loups, Lise Tremblay aborde le sujet de l’environnement
et la difficulté de faire évoluer les mentalités. Le débat entre anti et pro
loups n’en finit pas. Tandis que certains parlent de cycle de la nature d’autres
ne pensent qu’au proies (ou bétail) qu’ils risquent de perdre.
En revanche je n’ai pas du tout saisi l’intérêt de l’histoire
de Carole, la fille de Benoît. C’est une jeune femme instable qui souffre de
nombreux troubles psychologiques. Elle souhaite n’être rien, ni homme ni femme,
ne pas avoir de sexe apparent et est prête pour cela à subir une ablation des
seins. Alors mis à part aborder les lacunes de Benoît en tant que père qui n’avait
pas remarqué que sa fille allait mal et qui n’y a pas vraiment prêté attention
quand il l’a enfin compris, je ne trouve pas que son histoire apporte quoi que
ce soit à celle de son père.
En choisissant ce livre, je n’avais pas fait attention au
fait que l’auteur est québécoise. Mais à la lecture je l’ai très vite remarqué !
Les expressions, les tournures de phrases, le vocabulaire, ne laissent pas
place au doute. C’est parfois un peu déstabilisant quand on est habitué au
français français, mais on s’habitue à ce français québécois et c’est
finalement assez sympathique, dépaysant en tout cas !
C’était donc une petite lecture sympathique mais
certainement pas inoubliable.
lundi 15 octobre 2018
Le soleil des rebelles - Luca Di Fulvio
Par Daphné
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traducteur : Françoise Brun
Editeur : Slatkine
Nombre de pages : 640
Auteur : Luca di Fulvio
Titre : Le soleil des rebellesGenre : roman
Langue d’origine : italien
Traducteur : Françoise Brun
Editeur : Slatkine
Nombre de pages : 640
Date de parution : 2018
Présentation de l’éditeur :
«-Un jour, ma mère et le vieux Raphael parlaient des rebelles. Ils ont dit que c’était des hommes qui trouvaient le soleil la nuit. Mikael fronça les sourcils.
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
– J’en sais rien, répondit Eloisa en haussant les épaules. »
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
– J’en sais rien, répondit Eloisa en haussant les épaules. »
Mon avis :
J'avais beaucoup aimé Le gang des rêves et Les enfants de Venise de Luca Di Fulvio et j'attendais avec impatience de lire son nouveau roman... que j'ai encore plus aimé que les précédents!
Le petit prince Marcus II de Saxe a tout perdu : ceux qu'il aimait et sa condition de prince suite à un effroyable massacre. Sauvé par Eloïsa, une fillette de son âge, il est recueilli par Agnete, la mère de celle-ci et doit s’habituer à une vie bien plus rude que celle qu'il connaissait juste alors devenant serf de la glèbe au service de celui qui a fait tuer sa famille. Le petit Marcus, devenu Mikaël va apprendre l'injustice et la peur mais aussi, au fil du temps, l'amour, l'amitié et le courage
On retrouve bien dans ce roman la "patte" de Luca di Fulvio : bien que les époques et les lieux soient différents de ses autres livres, on retrouve une grande similitude dans les personnages et les thème... et une fois de plus, c'est particulièrement réussi!
Les personnages sont particulièrement vivants : on ne peut que s'attacher aux "gentils" et détester les grands méchants, se révolter contre les conditions de vie des paysans et l’injustice du système féodal. Certes, on peut trouver un côté un peu caricatural aux caractéristique peut-être un peu trop tranchées des personnages (les gentils d'un côté et les méchants de l'autre) mais cela n'enlève rien au charme de l'histoire.
Pour ma part, je me suis totalement laissée emporter par ce récit mêlant l'aventure, l'Histoire, la quête initiatique et l'amour. J'ai aimé cette lutte contre l'injustice et cette recherche de la liberté qui habitent chaque page de ce roman. J'ai aimé les personnages, leurs relations, leurs histoires. J'ai aimé les messages que l'auteur fait passer à travers son livre et, comme dans ses précédents romans, j'ai aimé son écriture.
Quand j'apprécie véritablement un livre, je le dévore souvent en très peu de temps mais celui-ci, j'ai essayé de le faire duré le plus longtemps possible, me freinant dans ma lecture pour ne pas arriver trop vite au bout... jusqu'à ce que je n'y tienne plus et dévore d'un seul coup le dernier tiers. Luca Di Fulvio m'a conquise encore plus que les dernières fois et je ne peux qu'attendre avec impatience un nouveau livre de cet auteur !
Extrait :
"Je te souhaite de te sentir près du ciel. Je te souhaite de te sentir ancré à la force de la terre. Et que la lumière baigne toujours tes branches et tes racines."
"La seule vérité qui compte, c'est celle qui... résonne en toi."
Inscription à :
Articles (Atom)