Par Ariane
J'avais programmé et initialement publié cet article le lendemain des attentats, mais le titre du roman ayant à ce moment une résonance particulière j'ai préféré le retirer et le republier un peu plus tard.
Auteur :
R.J. Ellory
Titre :
Les assassins
Genre :
thriller
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteur :
Clément Baude
Editeur :
Sonatine
Nombre de
pages : 528p
Date de
parution : août 2015
Présentation de l’éditeur :
Sur dix-huit mille assassinats par an aux États-Unis,
seulement deux cents sont le fait de tueurs en série. Aussi les forces de
police ne privilégient-elles que rarement la piste du serial killer. Lorsque
quatre homicides sont commis en quinze jours à New York, selon des modes
opératoires complètement différents, personne ne songe à faire un lien entre
eux. Personne, sauf John Costello. Documentaliste au City Herald, et
véritable encyclopédie vivante des serial killers, celui-ci découvre en effet
que les quatre meurtres ont été commis à la date anniversaire d’un meurtre
ancien, œuvre à chaque fois d’un tueur en série célèbre, selon des procédures
rigoureusement identiques jusque dans les moindres détails. Y aurait-il
dans la ville un serial killer qui s’inspire de ses prédécesseurs et leur rend
ainsi un funèbre hommage ? En compagnie de Karen Langley, une journaliste
du City Herald, et de Ray Irving, détective du NYPD, John va se livrer à
la traque de cet assassin très particulier, à l’intelligence aussi fulgurante
que morbide et à la virtuosité impressionnante.
Bouleversant tous les clichés de rigueur, R.J. Ellory
transfigure ici totalement le genre du roman de serial killer, dont on pensait
pourtant avoir fait le tour, en lui insufflant un souffle complètement nouveau,
comme seuls les très grands écrivains savent le faire. Revenant sur les plus
grandes figures des tueurs qui ont marqué les États-Unis, de Ted Bundy au
fameux Zodiac, il poursuit son exploration du mal américain, interrogeant cette
fois notre fascination pour les monstres. Avec le formidable sens de
l’intrigue, des personnages, du suspense et le pouvoir d’émotion qu’on lui
connaît, il nous donne ainsi le roman définitif sur le sujet.
Mon avis :
Dans leurs présentations les éditeurs en font souvent trop.
Et les éditions Sonatine ne font pas exception à la règle dans leur
présentation de ce nouveau roman de R.J. Ellory (voyez plus haut). C’est
un bon roman, mais il ne révolutionne pas le genre pour autant.
On retrouve ici tous les éléments qui font le succès des
romans de Ellory : une intrigue bien ficelée, des personnages bien
construits, de bons dialogues et une narration rythmée. Le sujet est classique,
mais il faut tout le talent d’un auteur comme Ellory pour accrocher le lecteur.
C’est prenant, on ne s’ennuie pas une seconde et on tourne les pages sans s’en
rendre compte poussé par le besoin de savoir.
J’ai aimé suivre le récit d’une enquête « réaliste ».
Réaliste dans le sens où l’enquête n’est pas menée par une équipe d’enquêteurs
surdoués, à l’aide de gadgets high-tech et résolue en quelques jours. Ici, les
flics ne sont que des flics, les moyens à leur disposition sont limités et
résoudre une enquête demande des mois de travail compliqués par des tonnes de
paperasserie et de considérations politiques et économiques.
Réalisme toujours avec les nombreux
tueurs en série évoqués tout au long du récit. Et penser à ces hommes et à
leurs actes fait véritablement froid dans le dos !
Tout aussi effrayante est la description du milieu
underground des fanatiques de tueurs en série. Qu’est-ce qui peut pousser
quelqu’un à collectionner des objets en rapport avec ces tueurs ou leurs crimes ?
J’avoue ne pas comprendre.
Une bonne lecture que je conseille aux amateurs de Ellory ou
aux amateurs de roman noir.
Extrait :
« Voilà à quoi se
résume ce putain de boulot, Karen. Prendre des putains de décisions, bonnes ou
mauvaises, et s’y tenir, parce que dans la plupart des cas, on n’a pas le temps
de réléchir ni de peser le pour et le contre, et aucun moyen de revenir en
arrière et de réparer les dégâts. Le recul, c’est une chose merveilleuse, mais
le temps d’y arriver, il est déjà trop tard… »
Lu dans le cadre des challenges Petit bac (mort) et un pavé par mois.
D'autres avis chez Mimi, Jostein, Eva, Une ribambelle,