lundi 28 décembre 2020

Petite parenthèse enchantée...

 Par Daphné



Pour une fois, ce n'est pas mon avis sur un livre que je souhaite partager avec vous mais juste une annonce, un instant volé au temps, la naissance de mon bébé le 23 décembre 2020.
Qu'ils sont forts ces moments-là, et comme leur intensité me prend par surprise, même si je l'ai déjà vécu deux fois auparavant. Cette année, un peu avant l'heure, j'ai eu le plus beau de tous les cadeaux de Noël!



lundi 21 décembre 2020

Les enfants de la Terre, les chasseurs de mammouth

 Par Daphné









Auteur : Jean Auel
Titre : Les enfants de la Terre, tome 3
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traducteur : Philippe Rouard
Editeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 928
Date de parution : 2008

Résumé de l'éditeur :

Pendant plusieurs saisons, Ayla et son compagnon Jondalar ont tout partagé. Ils ont taillé le silex, entretenu le feu, chassé le renne et le cerf, construit des abris et des bateaux. Ensemble ils ont eu peur et froid, et vécu dans une intimité du corps et de l’esprit qui a fait naître en eux un sentiment troublant et inconnu.

Le clan remuant des « chasseurs de mammouths » qui les accueille est stupéfait par ce couple de géants blonds aux yeux bleus qui savent monter à cheval et apprivoiser le loup.Parmi eux, Ranec le sculpteur est ému par Ayla. Le combat immémorial de l’amour et de la jalousie s’est déclenché.

Mon avis :

Un tome trois que j'apprécie déjà moins que les deux premiers même si l'histoire reste très plaisante à lire. Après avoir découvert la vie auprès de Jondalar, seul représentant de son espèce qu'elle ait pu rencontrer jusque là, Ayla découvre maintenant une nouvelle existence, au sein même d'une tribu d'homo sapiens, les "Mamutoï". Elle y apprend une nouvelle langue, de nouvelles coutumes, découvre la vie qu'elle aurait pu avoir si elle avait grandi parmi les siens et non avec le clan. Parmi les Mamutoï, deux personnes diffèrent : le petit Rydag, qui, comme Durc, le fils d'Ayla, est un "esprit mêlé, c'est à dire un enfant mi sapiens mi néandertalien, et Ranec, le sculpteur à la peau sombre qui, très vite, va tomber amoureux d'Ayla et par qui elle ne peut s'empêcher de se sentir attirée malgré son amour pour Jondalar. Rapidement, malgré les quelques "originalités" qui la caractérise, et le rejet de certains qui ne supportent pas l'idée qu'elle ait pu être élevée par des "Têtes plates", Ayla sera adoptée par les Mamutoï... mais son histoire avec Jondalar va connaître des hauts et des bas...

Si ce tome est toujours aussi intéressant que les autres pour son côté historique et que bien que romancé, on en apprend beaucoup sur la vie à la préhistoire, j'ai cependant eu du mal avec l'intrigue du triangle amoureux Jondalar/ Ayla/ Ranec qui occupe une bonne partie du livre. Le seul côté qui m'ait vraiment plu dans cette romance est le fait que j'ai trouvé intéressant que les malentendus entre Jondalar et Ayla soient principalement basés sur la différence entre leurs cultures et l'éducation qu'ils ont reçus. Cela montre bien à quel point le choc des cultures peut parfois donner lieu à quelques incompréhensions sans que personne n'y soit véritablement pour quoi que ce soit. Hormis cela, j'ai trouvé que ce triangle amoureux prenait bien trop de place dans le livre. Beaucoup de répétitions également, en particulier avec les passages sur la sexualité de Jondalar et d'Ayla : on comprend bien à quel point ils sont liés charnellement, pourquoi tant insister là-dessus ? Les longues et répétitives descriptions sur leur "partage des plaisirs"ont fini par me lasser un peu...

Malgré tout, il y de nombreux côtés que j'ai aimé dans ce livre, en particulier la manière dont Ayla découvre de nouvelles coutumes, de nouvelles croyances, une nouvelle manière de vivre. On voit à nouveau passer, certes en accéléré par rapport à la véritable Histoire mais de manière tout aussi intéressante que dans les deux premiers tomes, la manière dont sont découvertes les nouvelles expériences qui conduiront l'homme à l'évolution. 

Une lecture un peu en demi teinte donc, en ce qui me concerne. J'avoue avoir largement préféré les deux tomes précédents.

Extrait :

"Ayla n'employait pas les signes simplifiés qu'elle avait appris à ceux du Camp du Lion, mais ceux plus complexes que chaque position du corps enrichissait de nuances subtiles. De nombreux signes étaient si ésotériques qu'Ayla n'en connaissait pas le sens profond, mais elle utilisait aussi des signes plus courants que le Camp du lion comprenait. Ils s'aperçurent donc que le rituel était destiné à faciliter l'accès à l'autre monde. Mais les autres Mamutoï voyaient seulement une danse gestuelle où les bras et les mains dessinaient des mouvements gracieux qui évoquaient l'amour et la perte, le chagrin et l'espoir mythique de l'au-delà."

samedi 19 décembre 2020

Je lis donc je suis

Par Ariane

L'année dernière j'avais pris beaucoup de plaisir à faire ce petit jeu littéraire. cette année je me prête encore à l'exercice de ce portrait chinois avec les titres des livres lus dans l'année.

Décris-toi
La dame en noir

Comment te sens-tu ?
La mélancolie du maknine

Décris où tu vis actuellement
Le sanctuaire

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ?
Le temps d'une île

Ton moyen de transport préféré ?
La croisière du Snark

Ta meilleure amie est…
L'autre moitié de soi

Toi et tes amis vous êtes…
Ensemble, on aboie en silence

Comment est le temps ?
Un vent de cendres
 
Quel est ton moment préféré de la journée ?
Un pays à l'aube

Qu’est la vie pour toi ?
Les fureurs invisibles du cœur

Ta peur ?
Entre fauves

Quel est le conseil que tu as à donner ?
Pacifique

La pensée du jour…
La belle lumière

Comment aimerais-tu mourir ?
Toute une vie et un soir

Les conditions actuelles de ton âme ?
Ce qu'il faut de nuit

Ton rêve ?
Sans jamais atteindre le sommet


vendredi 18 décembre 2020

Les enfants de la Terre, La vallée des chevaux

Par Daphné


 







Auteur : Jean Auel
Titre : Les enfants de la Terre, tome 2
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traducteur : Philippe Rouard
Editeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 704
Date de parution : 2002


Résumé de l'éditeur:

Après la surprise et l'émerveillement suscités par Ayla, la jeune étrangère aux cheveux blonds qu'ils ont recueillie, les hommes du " clan de l'Ours " ont pris peur de ses dons extraordinaires. Parce qu'elle prétend chasser comme les hommes, parce qu'elle sait rire et pleurer, éprouve des sentiments inconnus d'eux, parce qu'elle voudrait garder son enfant pour elle seule enfin, Ayla sera maudite et exilée." Pars seule à la recherche de ton peuple, lui a dit Iza la guérisseuse. Va vers le nord, retrouve ton clan et un compagnon. " Un long voyage solitaire commence, au bout duquel Ayla rencontre deux jeunes gens insouciants et aventureux. L'un deux est Jondalar. Comme elle, il est blond et ses yeux sont bleus.

Mon avis :

Ce deuxième tome des Enfants de la terre diffère du premier : Après avoir été maudite et exclue du clan, Ayla se retrouve seule, séparée de son fils et de tous ceux qu'elle aime. Elle décide de suivre les conseils d'Iza, sa mère adoptive, qui avant de mourir, lui avait dt de partir rejoindre son peuple, celui des homo sapiens. Mais la crainte est plus forte que tout et Ayla passe plusieurs saisons seule dans une vallée où elle a trouvé refuge. Elle y apprend à se débrouiller seule, y apprivoise une jument puis un lion des cavernes. A travers sa vie dans la vallée, on découvre plusieurs inventions qui ont conduit les hommes à l'évolution. Evidemment, ces découvertes se sont faits non sur quelques saisons comme on le découvre avec Ayla et non par une seule personne mais sur un temps infiniment plus long dans la réalité. Cependant, les aventures d'Ayla nous montrent bien à quel point le hasard a joué un rôle déterminant pour l'homme. 

Parallèlement à l'histoire d'Ayla, on peut suivre celle de Jondalar et Thonolan, deux jeunes homo sapiens en voyage initiatique. Alors que le premier tome nous avait conté la vie au sein du clan et donc des Néandertaliens, on découvre ici une toute autre manière de vivre, celle des homo sapiens ainsi que tous les préjugés qu'ils sont envers ceux qu'ils nomment les "têtes plates" et qui ne sont autres que les membres du clan, ceux là même avec qui Ayla a grandi. Rappelons le, l'Histoire ne nous dit pas si les choses se sont réellement passées à cette époque telles qu'elles le sont racontées dans cette saga qui est avant tout un roman. Bien que basé sur une solide documentation, les histoires d'Ayla et de Jondalar sont inventées de toutes pièces et l'auteure se permet une grande accélération dans les dates. Cependant, encore une fois, on y apprend beaucoup sur la vie à la préhistoire, ce qui est particulièrement intéressant. 

Ce tome-là reste pour moi très agréable à lire même si je l'ai moins apprécié que le premier. La rencontre entre Ayla et Jondalar est bien menée ainsi que les incompréhensions entre eux dues à la différence de culture, suivie du lien qui se forme peu à peu. Ayla, à travers Jondalar, découvre d'où elle vient et la manière dont elle aurait grandi si elle n'avait pas perdu sa famille, enfant, et grandi avec le clan. Elle découvre aussi malheureusement à quel point celui-ci est incompris par les homo sapiens. J'ai bien aimé cette partie du livre même si j'ai eu un peu de mal à accrocher avec le personnage de Jondalar. 

Un tome deux que j'ai donc apprécié même si j'ai préféré le premier!

Extrait :

"Les découvertes sont parfois fortuites et provoquées par un événement imprévu. Tout le problème est d'en tirer parti. Il ne suffit pas que tous les éléments nécessaires à cette découverte soient réunis, encore faut-il que le hasard les agence comme il faut. C'est lui qui joue alors un rôle essentiel."

mercredi 16 décembre 2020

Mercredi, c'est le jour des petits - Cabot Caboche - Daniel Pennac

 Par Daphné








Auteur : Daniel Pennac
Titre : Cabot Caboche
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Nathan Pleine Lune

Résumé de l'éditeur :

"Cabot", c'est un autre nom pour dire chien. Il y en a un tas d'autres comme "clebs", "corniaud", "clébard"... Le Chien les connaît tous. Il est têtu le Chien, il sait ce qu'il veut. Réussira-t-il à apprivoiser Pomme, la petite fille qui l'a choisi ?

Mon avis :

Voici un livre que j'aimais beaucoup quand j'étais petite et que j'ai lu plusieurs fois. Il y a peu, ma fille de neuf ans l'a découvert à son tour... et l'a aussi beaucoup aimé!

Le Chien n'est pas très beau, ce qui lui vaut des ennuis dés sa naissance : un chiot laid, personne n'en veut... sauf, peut-être une petite fille du nom de Pomme. Mais quand on a été adopté suite à une colère enfantine, les choses ne s'avèrent pas aussi simples qu'on pourrait le croire... Ce livre nous raconte l'histoire d'un chien qui bien souvent, se retrouvera face à la cruauté des hommes.... car comme le dit si bien ce livre, ils sont imprévisibles, les hommes, imprévisibles et parfois bien irrespectueux envers les animaux. Et c'est cela que nous raconte véritablement cette histoire : que le respect, tout animal y a droit lui aussi. Avec des mots justes et touchants, Le Chien parvient à gagner l'affection de son lecteur et c'est avec beaucoup de plaisir -et souvent d'indignation!- que l'on suit son parcours. 

Un livre pas toujours très gai mais qui délivre un message important, celui du respect de l'animal, et qui fait aussi éloge de l'amitié, du sens de l'entraide... Les livres jeunesse de Daniel Pennac n'ont rien à envier à ceux qu'il écrit pour les adultes : ce sont des livres à côté desquels il ne faut pas passer!

Extrait :

"- Je vais te dire un truc, Le Chien, un truc très important.
Tout son front se plissait sous l'intensité de la réflexion.
- Oui ?
- Eh bien ! voilà... Quand on est aussi moche que toi et moi, il n'y a qu'une seule solution : c'est la séduction.
- C'est quoi, la "séduction" ?
Toute la tête du Hyéneux disparaissait sous les plis de la réflexion.
- Il faut savoir se faire désirer.
- Et comment on fait ?
Silence. Long regard. Soupir.
- Je t'apprendrai."

mardi 15 décembre 2020

L'enfant loup - Jean-Frédéric Vernier

Par Ariane


Auteur : Jean-Frédéric Vernier

Titre : L’enfant loup

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Ateliers Henry Dougie

Nombre de pages : 192p

Date de parution : septembre 2020

 

Mon avis :

J’aime les librairies. Pour tout un tas de raisons. Et notamment, parce que les libraires nous font parfois sortir de notre zone de confort en mettant en avant un livre inattendu. Très probablement, je n’aurais jamais lu ce roman sans les conseils d’une libraire.

Dans les années 60, Adrien et sa mère quittent leur vie citadine et partent s’installer dans une maison isolée en pleine campagne, dans le Bourbonnais. Tandis que la mère semble s’enfoncer dans la folie, l’enfant est livré à lui-même et à ses souvenirs…

Ce roman n’en est pas vraiment un. C’est plutôt un conte. Pas un conte de fées à la sauce Disney, mais un conte comme en écrivaient les frères Grimm, effrayant, noir, grinçant. De nombreux éléments du conte sont ici réunis : les figures du loup et de la sorcière, la maison sinistre et hostile, entourée par une forêt encore plus sinistre et hostile, la mère plongée dans le silence comme victime d’un maléfice, la peur et la mort qui rôdent,… et l’enfant en lutte entre le bien et le mal.

Je me souviens de la lecture de La psychanalyse des contes de Fées de Bruno Bettelheim et d’autres livres ou articles sur le sujet. Les contes sont loin d’être de simples histoires fantastiques, ils nous racontent au contraire des histoires bien réelles, ordinaires. C’est aussi ce que fait l’histoire de L’enfant loup. Derrière le merveilleux (au sens propre du terme), on découvre petit à petit le secret qui a conduit la mère à s’isoler avec son enfant.

J’ai été déconcertée par cette histoire. Le résumé parlait d’un enfant solitaire et d’un loup blanc, j’imaginais déjà une belle histoire d’amitié entre l’enfant et l’animal. Une ode à la nature et à la sauvagerie… Une sorte de conte aussi, mais le résultat est bien différent de ce que j’avais en tête.

Cela fait du bien de se faire surprendre par un auteur qui nous emmène bien loin de là où on pensait aller. J’ai lu ce conte horrifique d’une traite, totalement prise par cette ambiance solitaire et morne, par la montée d’un sentiment d’effroi, que l’auteur a parfaitement su maîtriser.

Une découverte inattendue donc, que je dois à une libraire…

lundi 14 décembre 2020

Les enfants de la Terre, Le clan de l'ours des cavernes - Jean Auel

 Par Daphné








Auteur : Jean Auel
Titre : Les enfants de la Terre, tome 1
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traducteur : Philippe Rouard
Editeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 544
Date de parution : 2002


Résumé de l'éditeur:

Quelque part en Europe, 35 000 ans avant notre ère. Petite fille Cro-Magnon de cinq ans, Ayla est séparée de ses parents à la suite d'un violent tremblement de terre. Elle est recueillie par le clan de l'ours des cavernes, une tribu Neandertal qui l'adopte, non sans réticence, ayant reconnu en elle la représentante d'une autre espèce, plus évoluée.

Iza, la guérisseuse, Brun, le chef et Creb, le magicien lui enseignent les règles de la vie communautaire, leurs rites, leurs peurs, leurs audaces. Mais Ayla, la fillette blonde aux yeux bleus les surprend par sa puissance de raisonnement qui lui permet de s'adapter, de réagir rapidement et de ne pas être totalement dépendante de son environnement. Une différence qui ne tarde pas à faire d'elle une menace pour tout le clan, et à attiser la convoitise de Broud, le fils du chef...

Mon avis :

J'ai lu  la saga Les enfants de la Terre il y a une dizaine d'années et me souvient l'avoir beaucoup apprécié. Aussi, quand je me suis retrouvée sans nouvelle lecture sous la main suite à la fermeture des bibliothèques, ai je décidé de la relire. 

Le premier tome Le clan de l'ours des cavernes, est de loin mon préféré. On y fait la connaissance d'Ayla, petite homo sapiens vivant il y a 35 000 ans. Suite à un tremblement de terre, elle perd sa famille et est recueillie par un peuple bien différent du sien (que l'on devine néandertalien même si cela n'est jamais clairement énoncé). Alors que ce peuple arrive à la fin de son évolution et est voué à disparaître, la petite Ayla a du mal à y trouver sa place. Elle qui appartient à une autre espèce d'hommes, au contraire en pleine évolution, a souvent du mal à se plier à des traditions qu'elle ne comprend pas forcément, à adopter un mode de vie qui va parfois à l'encontre de sa propre espèce. Et pourtant, au sein du clan, Ayla sera acceptée et aimée, elle apprendra à y vivre, à tirer parti de sa différence. 

Sans doute était-il plutôt risqué de la part de l'auteure de chercher à équilibrer imagination et vérité dans un contexte historique tel que la préhistoire. Elle y réussit pourtant admirablement bien. Tout en gardant un côté romanesque, elle parvient à caser dans son livre un nombre important de véritables informations sur la vie à la préhistoire. On sent que Jean Auel s'est passionné pour son sujet et qu'elle s'est vraiment renseignée. Si beaucoup de choses sont inventées et d'autres simplement supposées, il n'en demeure pâs moins qu'un certain nombre sont aussi reconnues scientifiquement parlant.

Il en résulte un livre à la fois très intéressant pour l'aspect historique mais également pour ses personnages auxquels on s'attache tout au long du roman. Je serai beaucoup plus réservée sur la suite de l'histoire mais pour ce premier tome, je me souviens ne pas être passée loin du coup de cœur lors de ma première lecture et ce fut également le cas lors de cette relecture! Un très bon moment passé en compagnie d'Ayla et du clan!

Extrait :

"Elle ne savait pas qui ils étaient ni comment elle se trouvait parmi eux mais elle savait que cette femme prenait soin d'elle. On lui avait donné à manger, on l'avait soignée, et surtout elle éprouvait un immense soulagement après l'effroi qu'elle avait connu à errer seule dans un monde hostile. Et seule, elle ne l'était plus, même parmi ces êtres si différents d'elle."


samedi 12 décembre 2020

Bénie soit Sixtine - Maylis Adhémar

Par Ariane

 


Auteur : Maylis Adhémar

Titre : Bénie soit Sixtine

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Julliard

Nombre de pages : 304p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Sixtine, toute jeune femme naïve, élevée dans la plus pure tradition catholique, rencontre Pierre-Louis, nourri aux mêmes valeurs. Quelques mois à peine et les voilà mariés. Une nuit de noce bâclée, à visée reproductive uniquement, et déjà Sixtine est enceinte de celui qui sera assurément, le premier d’une grande famille. Mais après un événement dramatique, Sixtine décide de prendre la fuite avec son enfant nouveau-né.

C’est l’histoire d’une fuite, d’une libération, d’une émancipation. Sans renier son histoire ni sa foi, Sixtine va apprendre à voler de ses propres ailes et se défaire des principes étriqués qui lui ont été imposés dès son plus jeune âge. C’est un très joli personnage, attachant, que nous propose Maylis Adhémar.

On ne peut qu’espérer que des jeunes femmes et des jeunes hommes, élevés dans des principes extrémistes similaires, quels qu’ils soient, puissent aussi trouver leur chemin…

Mais malheureusement, d’autres suivent le chemin inverse. Comme la mère de Sixtine justement, dont l’on découvre l’histoire à travers les lettres que sa mère lui écrit tout au long de sa vie. Les courriers pleins d’amour et d’espoir d’une jeune femme pour sa toute petite fille, amusés par l’enfant qui grandit, perplexe face aux choix de l’adolescente, dévastés par la femme… Ces lettres m’ont touchée en plein cœur. Car malgré tout l’amour qu’on peut donner à nos enfants, malgré ce qu’on essaie de leur transmettre, ils feront leurs propres choix et ceux-ci peuvent les mener bien loin de nous et de ce que nous espérions pour eux…

J’ai beaucoup aimé le cheminement personnel de Sixtine, son ouverture aux autres et surtout la très jolie relation avec son petit garçon. En revanche, j’ai moins adhéré à sa rencontre avec un groupe de jeunes marginaux... Cela m’a semblé trop improbable, trop poussé.

Mis à part ce bémol, je trouve ce premier roman très réussi.

 

Extrait :

« Sixtine ne bouge toujours pas, allongée sur le dos, elle a juste le réflexe d'enfiler une chemise de nuit, sans oser nettoyer la semence Sue de la Garde qui se répand sur les draps. Ceci est la volonté de Dieu. Ceci n'est pas pécher. Ceci est Amour. »


vendredi 11 décembre 2020

La caverne de vie - Michel Lacombe

 Par Daphné








Auteur : Michel Lacombe
Titre : La caverne de vie
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Editions du Mot-passant
Nombre de pages : 190
Date de parution : 2000

Résumé de l'éditeur:

Qui ne connaît le nom de la Grotte Chauvet, de cette découverte fabuleuse en décembre 1994 des plus anciennes peintures figuratives connues de l'humanité ? L'ouverture prochaine au public d'un espace de restitution à Vallon Pont d'Arc fera de cette cité déjà touristique un haut-lieu de l'art et de la préhistoire. L'histoire de " La Caverne de Vie " nous transporte à l'autre bout de cette chaîne, il y a bien des millénaires, lorsque ce magnifique bestiaire a pris forme au gré des parois sous la main de nos ancêtres ardéchois. Un autre monde et pourtant si proche : ! La vie et les mœurs d'une tribu du bout des âges. Les multiples talents de Lanilis, le prêtre... La naissance et l'initiation de Kaïnalis, son protégé, qui semble prédestiné aux plus grands prodiges. Les dangers de la nature... Les joies et les peines... La découverte des premières amours... Des autres hommes, et pourtant si proches ! Une fresque émouvante, une aventure envoûtante qui, au mépris de la durée des ères préhistoriques, s'adresse à ces racines qui sommeillent en nous depuis l'obscurité des temps... Une autre histoire, mais pourtant si proche ! " Et si tout cela s'était vraiment passé ainsi, il y a plus de trente millénaires, dans cette Ardèche d'antan que nous ne connaissons pas, que nous ne connaissons plus... "

Mon avis :

Voici un livre qui a priori a tout pour me plaire : la grotte Chauvet, la vie durant la préhistoire, la manière dont vivaient les gens (ou celle dont nous pensons qu'ils vivaient) sont des sujets qui m’intéressent.  En soi, ce livre, qui nous conte l'histoire de Lanilis," l'homme de vie " d'une tribu et de la manière dont il forme son successeur, Kaïnalis, est très interessant. On voit que l'auteur connaît son sujet et que cela le passionne. 

J'ai par ailleurs bien aimé la manière dont il est suggéré sans le dire réellement que Lanilis est l'un des derniers hommes de Néanderthal. L'auteur opte dans son histoire pour l'une des théories sur la cause de la disparition des hommes de Néanderthal mais de manière subtile, sans vraiment le souligner et j'ai bien aimé cette manière de faire.

En revanche, j'ai eu du mal avec l'écriture, trop hésitante à mon goût entre le roman et le documentaire. J'ai eu l'impression que l'auteur ne parvenait pas à se décider enter les deux et cela m' a un peu gâché ma lecture. La même histoire contée d'une autre manière m'aurait sans doute passionnée mais j'ai finalement eu du mal à entrer véritablement dans le livre. Ce livre a cependant de grandes qualités et on sent que le sujet de son livre tient à cœur à l'auteur et qu'il a envie de transmettre toute la beauté de la grotte Chauvet et de l'art qui la caractérise à son lecteur. 

Un livre à côté duquel je suis donc un peu passée mais qui mériterait peut-être une relecture pour mieux l'apprécier.

Extrait :

" Oui, quelle beauté! La muraille élancée des colonnes nacrées, les méduses figées en draperie brillantes de cristaux, les vagues répétées de repli de pierre craquelée, l'excentricité translucide des stalactites fragiles, la cascade immobile des coulées ocres, le cheveu fou des fistuleuses transparentes! Oui : la magie pure de l'univers souterrain...

mardi 8 décembre 2020

Les roses fauves - Carole Martinez

Par Ariane


Auteur : Carole Martinez

Titre : Les roses fauves

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Gallimard

Nombre de pages : 352p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Je n’aurai peut-être pas autant apprécié ce roman de Carole Martinez, sans la rencontre organisée par ma librairie préférée quelques semaines avant ma lecture.! L’autrice nous a alors raconté une histoire, celle de son livre, de la naissance de ses personnages, la sienne. Et elle en a parlé avec tant de passion, un tel talent de conteuse et un charme fou, que je me suis laissée emporter par ses mots. Et en lecture ? Tout pareil !

Dans l’armoire de Lola la postière, s’alignent cinq cœurs de tissus. Ses aïeules les ont cousus et y ont enfermé leurs secrets écrits sur des bandelettes de papier. La fille aînée de la défunte hérite du cœur avec pour mission de le sauvegarder et interdiction absolue de l’ouvrir. Mais voilà que l’un des cœurs est déchiré… Arrive alors dans le petit village breton, une romancière attirée là par une photo ancienne. Une femme qui a écrit un roman intitulé Le cœur cousu…

Dans cette histoire, Carole Martinez a pris plaisir à mêler plusieurs histoires, les imbriquant jusqu’à ce qu’elles forment une mosaïque donnant sens à l’ensemble, mêlant tout autant réalité et merveilleux nous offrant ainsi un roman aux allures de conte. Brouillées également les frontières entre l’autrice et le roman, grâce à la narratrice, son alter ego.

La rencontre avec Carole Martinez m’a donné quelques clés pour mieux entrer dans le récit, j’ai commencé ma lecture avec le sentiment de retrouver des personnages déjà rencontrés, une sensation de familiarité rassurante et douce, et surtout l’impression d’entendre la voix de Carole Martinez en lisant ses mots. Que ce fut agréable…

 

Extraits :

« Un roman n'est pas un mensonge, puisqu'il ne se présente pas comme la vérité, même s'il s'en donne les apparences. Il peut pourtant contenir plus de réalité qu'un témoignage, permettre de toucher à l'intime, de dire ce qui ne saurait être dit autrement. »

 

« Combien ai-je eu de filles ?

Je n’en sais rien, je n’ai jamais aimé les chiffres. Je les ai si peu senties en moi, elles se cachaient et me tombaient du corps comme des fruits mûrs. Il faudrait demander à Miguel, il a tenu le compte pour moi. »

 

« Je suis la gardienne d'une histoire que j'ignore et qui ne m'appartient pas. L'origine de la douleur s'est perdue, il ne reste qu'un prénom et l'héritage inquiétant et silencieux qui repose dans mon armoire. »

 

« Mais, Pascale, l'amour, c'est comme la vie, que cela ne dure pas ne doit pas nous empêcher d'y croire et d'y tenir. Il faut savoir goûter l'éphémère, la beauté de l'instant ! »