Par Daphné
Auteur : Jean-Louis Le Craver
Illustrateur : Martine Bourre
Titre : Les deux oursons
Editeur : Didier Jeunesse
Résumé :
Roussot et Brunet ont bien envie de manger le beau fromage tout rond trouvé sur le chemin. Oui, mais comment le partager ? Renard, qui passe par là, a une solution...
Mon avis :
Cette fois, c'est un conte hongrois que nous présente la collection "A petits petons". Brunet et Roussot, deux oursons en quête d'indépendance, trouvent un gros fromage sur leur chemin. Mais ils sont deux... comment le partager en part égale pour ne pas faire de jaloux ? Renard, qui vient à passer par là trouvera-t-il vraiment une solution adéquate ?
Ce conte, plein de malice, n'est pas sans rappeler la fable du corbeau et du renard. deux petits oursons naïfs, un renard rusé et un gros fromage... qui mangera ce dernier ? Valait-il vraiment la peine que les deux oursons se disputent et ont-il eu bien fait d'écouter le renard?
Les deux oursons est un conte amusant sur le partage, la rivalité entre frères, la gourmandise et la ruse. Comme toujours dans cette collection, les illustrations sont tout aussi sympathiques que le textes, tout en arrondi, à l'image du ventre rond des oursons et de l'appétissant fromage. Un livre qui a bien plu à ma fille de cinq ans et demi !
mercredi 30 octobre 2019
mardi 29 octobre 2019
Propriété privée - Julia Deck
Par Ariane
Auteur :
Julia Deck
Titre :
Propriété privée
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Les éditions de minuit
Nombre de
pages : 176p
Date de
parution : août 2019
Présentation de l’éditeur :
Il était temps de devenir propriétaires. Soucieux de notre
empreinte environnementale, nous voulions une construction peu énergivore,
bâtie en matériaux durables. Aux confins de la ville se tramaient des écoquartiers.
Notre choix s'est porté sur une petite commune en plein essor. Nous étions sûrs
de réaliser un bon investissement.
Plusieurs mois avant de déménager, nous avons mesuré nos meubles, découpé des bouts de papier pour les représenter à l'échelle. Sur la table de la cuisine, nous déroulions les plans des architectes, et nous jouions à déplacer la bibliothèque, le canapé, à la recherche des emplacements les plus astucieux. Nous étions impatients de vivre enfin chez nous.
Et peut-être aurions-nous réalisé notre rêve si, une semaine après notre installation, les Lecoq n'avaient emménagé de l'autre côté du mur.
Plusieurs mois avant de déménager, nous avons mesuré nos meubles, découpé des bouts de papier pour les représenter à l'échelle. Sur la table de la cuisine, nous déroulions les plans des architectes, et nous jouions à déplacer la bibliothèque, le canapé, à la recherche des emplacements les plus astucieux. Nous étions impatients de vivre enfin chez nous.
Et peut-être aurions-nous réalisé notre rêve si, une semaine après notre installation, les Lecoq n'avaient emménagé de l'autre côté du mur.
Mon avis :
Rentrée littéraire encore avec ce court roman de Julia Deck
que l’on pourrait résumer avec la célèbre citation de Sartre : « l’enfer,
c’est les autres ! »
Après toute une vie passée à Paris, un couple décide de
sauter le pas en devenant propriétaire. Leur rêve ils le trouvent en proche
banlieue, un éco-quartier qui sort de terre pour attirer les parisiens désireux
d’un peu d’espace et de verdure. Mais le rêve s’écroule vite, la vitrine
écologique montre ses failles et les relations de voisinage sont tendues, en
particulier avec les Lecoq qui habitent la maison mitoyenne.
Autant le dire tout de suite, je n’ai pas accroché. Déjà,
commencer avec le massacre d’un chat pour moi, grande amie des chats, c’était
mal parti. Je n’ai pas non plus accroché au style de narration (le « je »
et le « tu », la narratrice s’adressant à son mari). J’ai également
trouvé les personnages trop caricaturaux, manquant d’épaisseur, ennuyeux la
plupart du temps.
J’imaginais une comédie de mœurs grinçante, je n’ai trouvé
que l’ennui.
lundi 28 octobre 2019
La mort du roi Tsongor - Laurent Gaudé
Par Daphné :
Auteur : Laurent Gaudé
Titre : La mort du roi Tsongor
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : babel
Nombre de pages : 208
Date de parution : 2005
Présentation de l’éditeur :
Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s'éteint; son plus jeune fils s'en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré et aussi le haïssable roi Tsongor.
Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.
Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.
Mon avis :
La mort du roi Tsongor est un grand livre. Un livre à la plume unique, une plume très visuelle qui décrit magistralement bien l’absurdité et la violence des combats, la cruauté, la honte, le deuil, l'espoir piétiné, la peine et l'errance. Un livre qui nous parle de mort et de vie, de choix impossible, d’initiation. La rage, la hargne, sont présentes à chaque page et se mêlent avec brio avec d'autres ressentis tous plus bien décrits les uns que les autres.
J'ai vu ce livre, autant que je l'ai lu, vu la cité en feu, les tombeaux du roi, le sang dans la plaine et sur les poignets de Tsongor. J'ai entendu les cris des guerriers, et senti l'odeur de la mort sur une plage où viennent s'échouer des tortues géantes. Oui, j'ai ressenti ce livre à chaque page et c'est ce qui en fait, d'après moi, toute la réussite.
Si l’histoire n'est pas sans rappeler la guerre de Troie, livrée par deux hommes pour l'amour de la belle Hélène, elle ne nous parle pas moins de la vie. Les fratrie déchirées, les amours blessés, le sang versé au nom de l'absurdité, la violence et les regrets, n'est-ce-pas cela, la vie ? Mais aussi la tranquillité, la solitude et le silence de Souba qui parcoure les terres à la recherche d'un endroit où enterrer son père. Cette histoire est une histoire de liens. Liens du sang, liens du cœur, liens que l'on pourrait croire indestructibles, et qui, pourtant, se rompent parfois lentement et d'autres fois si violemment. Liens qui se créent également, au delà de la haine et de la vengeance, que l'on n'aurait pas cru possible, comme celui qui unit le roi Tsongor et Katabolonga.
Vous l'aurez compris,c e livre m'a plu, et je n'ai maintenant plus qu'une envie, celle de découvrir d'autres livres de cet auteur !
Extrait :
samedi 26 octobre 2019
Borgo Vecchio - Giosué Calaciura
Par Ariane
Auteur :
Giosué Calaciura
Titre :
Borgo vecchio
Genre :
roman
Langue
d’origine : italien
Traductrice :
Lise Chapuis
Editeur :
éditions noir sur blanc
Nombre de
pages : 160p
Date de
parution : août 2019
Présentation de l’éditeur :
Mimmo et Cristofaro sont amis à la vie à la mort, camarades
de classe et complices d’école buissonnière. Cristofaro qui, chaque soir,
pleure la bière de son père. Mimmo qui aime Celeste, captive du balcon quand
Carmela, sa mère, s’agenouille sur le lit pour prier la Vierge tandis que les
hommes du quartier se plient au-dessus d’elle. Tous rêvent d’avoir pour père
Totò le pickpocket, coureur insaisissable et héros du Borgo Vecchio, qui, s’il
détrousse sans vergogne les dames du centre-ville, garde son pistolet dans sa
chaussette pour résister plus aisément à la tentation de s’en servir. Un
pistolet que Mimmo voudrait bien utiliser contre le père de Cristofaro, pour
sauver son ami d’une mort certaine.
Mon avis :
C’est avec la revue Page
que je fais en général mes premiers repérages de la rentrée littéraire. Cette
année, peu de romans m’ont attirée au premier abord. Mais parmi eux, celui-ci,
le premier sur ma liste de repérages ! En lisant le résumé, je m’étais imaginé
un roman à mi-chemin entre la saga L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante et les
romans e Luca Di Fulvio. Impossible dès lors de passer à côté. Mais ce roman m’a
réservé quelques surprises.
Je n’avais pas fait attention au nombre de pages et je
pensais avoir affaire à un petit pavé. Première surprise donc quand je l’ai eu
en mains à la bibliothèque, c’est un tout petit roman, 160 pages à peine.
Deuxième surprise, le roman lui-même bien différent de ce
que j’imaginais, car si l’univers de l’histoire (un quartier populaire de
Palerme, des gamins confrontés à la misère et à la cruauté du monde) peut
rappeler Luca di Fulvio et Elena Ferrante, la construction du récit et le style
de l’auteur l’en éloignent totalement. Il y a ici des airs de fable, de
tragédie antique modernisée même, le tout empreint d’un réalisme magique que l’on
trouve plus souvent sous la plume des auteurs sud-américains. Fabuleux, magique
et tragique, les trois termes décrivent assez bien pour moi ce roman. Si cela n’a
pas convaincu certains lecteurs, ça a totalement fonctionné avec moi. Je me
suis plongée dans cette histoire, auprès de ces personnages si attachants, dans
ce quartier misérable et magnifique à la fois. Et l’écriture ! J’ai
tellement aimé cette écriture poétique, entre réalisme et fantastique, lors
même que l’auteur nous décrit des scènes terribles.
Assurément ce roman fait partie de ceux que je n’oublierai
pas de sitôt, tout comme ses personnages Mimmo le gentil garçon qui rêve de
sauver ses amis, Cristofaro qui pleure chaque jour sous les poings de son père
tandis que la quartier attend le silence, Celeste plongée dans ses livres
pendant que sa mère travaille dans la chambre, Carmela la prostituée qui aime
comme elle prie, Toto le voleur qui cache un cœur d’or et bien sûr le cheval
Nana une autre victime de la bêtise des hommes. Une histoire singulière et
magnifique.
Extrait :
« L’odeur du pain traversa la place anéantissant les
efforts vespéraux des agrumes captifs sur les étals du marché, désireux de
laisser une dernière trace olfactive dans la nuit, elle effaça l’illusion de printemps
contenue dans le mystère odorant du pomélia, prit possession des carrefours et
resta en garnison dans les ruelles et les tavernes afin que personne n’échappe
à son étreinte. Elle atteignit le moribond du troisième étage qui, à travers
ses râles, prenait congé de sa famille en larmes, et éclaira son agonie d’une
involontaire perfidie en lui faisant sentir, à l’instant des derniers spasmes,
combien il était atrocement douloureux de se séparer du parfum du pain et de la
vie. »
« Au Borgo Vecchio, tout le monde savait que Cristofaro
pleurait chaque soir la bière de son père. Après le dîner, assis devant la
télévision, les voisins entendaient les hurlements qui couvraient tous les
bruits du Quartier. Ils baissaient le volume et écoutaient. Selon les cris, ils
pouvaient deviner où il le frappait, à coups de poing secs, précis. A coup de
pied aussi, jamais au visage. Le père de Cristofaro tenait à l’honneur de son
fils : personne ne devait voir l’outrage des bleus. »
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