Par Ariane
prix Pulitzer
Auteur :
Anthony Doerr
Titre :
Toute la lumière que nous ne pouvons voir
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (Etats-Unis)
Traducteur :
Valérie Malfoy
Editeur :
Albin Michel
Nombre de
pages : 624p
Date de
parution : mai 2015
Présentation de l’éditeur :
Véritable phénomène d’édition aux États-Unis, salué par
l’ensemble de la presse comme le meilleur roman de l’année, le livre d’Anthony
Doerr possède la puissance et le souffle des chefs-d’œuvre. Magnifiquement écrit,
captivant de bout en bout, il nous entraîne, du Paris de l’Occupation à
l’effervescence de la Libération, dans le sillage de deux héros dont la guerre
va bouleverser l’existence : Marie-Laure, une jeune aveugle, réfugiée avec
son père à Saint-Malo, et Werner, un orphelin, véritable génie des
transmissions électromagnétiques, dont les talents sont exploités par la
Wehrmacht pour briser la Résistance.
En entrecroisant avec une maîtrise éblouissante le destin de
ces deux personnages, ennemis malgré eux, dans le décor crépusculaire d’une
ville pilonnée par les bombes, Anthony Doerr dessine une fresque d’une beauté
envoûtante. Bien plus qu’un roman sur la guerre, Toute la lumière que nous
ne pouvons voir est une réflexion profonde sur le destin et la condition
humaine. La preuve que même les heures les plus sombres ne pourront parvenir à
détruire la beauté du monde.
Mon avis :
J’avais repéré ce roman l’année dernière à l’occasion du
salon Etonnants voyageurs à Saint-Malo. J’aime les romans mettant en scène la
Bretagne que j’aime tant, mais malgré cela les bandeaux publicitaires me
laissaient sceptique.
Août 1944, les alliés bombardent la ville de Saint-Malo
encore aux mains des Allemands. Marie-Laure, jeune fille aveugle, et Werner, un
soldat allemand tout juste âgé de 18 ans, sont coincés dans la cité. Et le
roman revient sur leurs vies respectives depuis l’année 1934, lorsque
Marie-Laure perd la vue. Elle vit alors à Paris, seule avec son père, serrurier
au Muséum d’histoire naturelle. Werner est un orphelin qui grandit dans une
ville minière de la Ruhr. En 1940, Marie-Laure et son père fuient Paris et
trouvent refuge à Saint-Malo chez un vieil oncle excentrique brisé par la
grande guerre. De son côté, Werner grâce à ses dons et à son intelligence
parvient à échapper à son destin de mineur et à poursuivre ses études dans une
école d’élite hitlérienne.
C’est un roman efficace comme un film américain. Il y a de l’émotion
et du rire, du rythme et du suspens, des bons et des méchants, des personnages
secondaires attachants (Mme Manec et Frederick). Une écriture cinématographique
et rythmée.
Et pourtant, pourtant je ressens surtout un creux, un vide.
C'est un roman qui m'a semblé trop réfléchi, trop construit, artificiel. Certains passages font vraiment à fond dans le mélo, comme par exemple l'histoire de Frederick, le seul élève de l'école de Werner à refuser de s'en prendre à un prisonnier affaibli et attaché ou bien aussi le passage avec la petite fille assassinée. C'est certes efficace, mais ça l'est justement trop. Pour reprendre les paroles d’une chanson, il manque « cet indéfinissable
charme, ce tout petit supplément d’âme, cette petite flamme ».
Mais j’imagine
tout à fait l’adaptation de ce roman. Un gros succès avec à l’affiche une jeune
actrice très belle et un jeune acteur très séduisant (même si ce n’est pas
ainsi qu’ils sont décrits dans le roman mais un petit maigrichon aux oreilles
décollées et aux cheveux blancs ce n’est pas vendeur pour Hollywood), un autre
avec une vraie tête de méchant pour jouer le méchant nazi, une salle qui éclate
de rire devant la résistance organisée par les vieilles dames de Saint-Malo, et les larmes aux yeux à d'autres moments.
J’ai décidé d’écrire ce billet juste après en avoir fini la
lecture, car déjà je n’en garde qu’une impression vague et je sens que très
vite mes souvenirs de cette lecture se dissiperont. Et dans quelques semaines
ou mois, je serai juste capable de dire « oui je l’ai lu, c’était bien, je
crois… »
Extrait :
« Werner réussit.
Il est loyal. Il est devenu ce que tout le monde approuve. Pourtant, chaque
fois qu’il se réveille et boutonne sa vareuse, il a l’impression de commettre
une trahison. »
Lecture commune avec Edyta