Auteur :
Tracy Chevalier
Titre :
La jeune fille à la perle
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteur :
Marie-Odile Fortier-Masek
Editeur :
Folio
Nombre de
pages : 313p
Date de
parution : mars 2002 (1ère publication 1999)
Présentation de l’éditeur :
La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans
la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle,
l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants
de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante,
chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
Mon avis :
Je poursuis ma découverte de l’œuvre de Tracy Chevalier avec
ce titre qui est, je crois, son plus grand succès. C’est Daphné ma co-blogueuse
qui m’a offert ce livre lors d’un swap. Merci Daphné !
Cette fois, Tracy Chevalier entraîne le lecteur à Delft au
17ème siècle. C’est là qu’elle imagine le contexte de création de La
jeune fille à la perle, œuvre majeure du peintre Vermeer. « J'ai écrit ce livre parce que j'ai toujours
été fascinée par le tableau de Vermeer, La
Jeune Fille à la perle. À quoi pense-t-elle ? Parfois, elle semble
vouloir séduire, parfois elle paraît triste. Parfois on croit qu'elle a treize
ans et d'autres trente ans. Je me demandais ce que Vermeer avait bien pu dire
ou faire pour qu'elle ait un tel regard. De cette interrogation est né ce
roman. »
L’identité de la jeune femme représentée est inconnue. Tracy
Chevalier lui donne un nom Griet et imagine son parcours : à l’âge de 16
ans, la jeune Griet est placée en tant que servante dans la famille du peintre.
Fascinée par son travail et par l’homme lui-même, la jeune fille commence un
jour à poser pour lui.
Le roman est constitué de quatre parties portant des années
pour titre. Les trois premières parties se suivent et correspondent aux années
que Griet passe au service du peintre et de sa famille. La dernière partie se
déroule dix années plus tard, quelques mois après la mort de Vermeer.
L’histoire est racontée du point de vue de Griet. Ce
personnage m’a, par certains aspects, rappelé Honor, l’héroïne de La dernière fugitive. Deux jeunes filles
sérieuses, travailleuses, honnêtes. Mais dont, l’apparente sagesse cache une
forte personnalité. J’ai trouvé les autres personnages du roman assez peu
marquants. Finalement, comme dans le tableau, c’est la figure de la jeune fille
qui domine tout.
J’ai particulièrement apprécié découvrir l’œuvre de Vermeer
décrite par Tracy Chevalier et, même superficiellement, le travail du peinture
et de préparation des couleurs. Plusieurs tableaux, parmi les plus connus de l’artiste
sont évoqués et l’on sent chez Tracy Chevalier une profonde admiration pour ces
tableaux. « C’était le premier de
ses tableaux que je voyais, aussi resterait-il celui dont je me souviendrais le
mieux, même parmi ceux dont je suivrais les progrès depuis la pose de la
sous-couche jusqu’aux dernières retouches. Une femme se tenait devant une
table, elle était tournée vers un miroir accroché au mur de sorte qu’on la voyait
de profil. Elle portait une veste de somptueux satin jaune, bordé d’hermine et,
selon le goût du jour, un nœud rouge s’’épanouissait en cinq boucles sur ses
cheveux. Sur la gauche, une fenêtre l’éclairait, la lumière jouait sur son visage,
soulignant la courbe délicate de son front et de son nez. Elle passait son
collier de perles autour de son cou. Elle le nouait, les mains à hauteur du
visage. En extase devant l’image que lui renvoyait le miroir, elle ne semblait
pas avoir conscience d’être observée. A l’arrière-plan, sur un mur d’une
étincelante blancheur, on apercevait une vieille carte et, dans la pénombre du
premier plan, on reconnaissait la table sur laquelle étaient posés la lettre,
la houppette et les autres objets que j’avais époussetés. »
J’ai trouvé l’histoire et l’écriture de Tracy Chevalier
agréables, le roman se lit rapidement et facilement. Un bon moment de lecture,
mais une lecture qui s’oublie vite tout de même.
Extrait :
« Ce tableau
était différent de ses autres toiles. Seules y figuraient ma tête et mes
épaules, sans table, ni rideaux, ni fenêtres, ni houppette pour adoucir l’ensemble
et disperser l’attention. Il m’avait représentée avec les yeux grands ouverts.
La lumière tombait sur mon visage, en laissant le côté gauche dans l’ombre. Je
portais du bleu, du jaune et du marron. Avec le bout d’étoffe autour de ma
tête, je ne me ressemblais plus, mais ressemblais à une autre Griet venue d’une
autre ville, et, qui sait, d’un autre pays. Le fond noir donnait l’impression
que j’étais seule, même si, de toute évidence, je regardais quelqu’un. J’avais
l’air d’attendre un événement dont je doutais qu’il arrivât jamais. »
Lu dans le cadre du challenge Petit bac catégorie objet