Auteur : Léonora Miano
Titre : Contours du jour qui vient
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Plon
Nombre de pages : 272
Date de parution : 2006
Titre : Contours du jour qui vient
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Plon
Nombre de pages : 272
Date de parution : 2006
Résumé de l'éditeur:
Après la guerre qui a ravagé le Mboasu, cet état imaginaire et ô combien réel d'Afrique, le pays est exsangue. Les parents, incapables de prendre soin de leurs enfants, les chassent loin de chez eux, les accusant d'être la cause de leurs malheurs. Décidée à retrouver sa mère, la jeune Musango traverse un pays frappé de folie. Des rivages du fleuve Tubé aux bas-fonds de Sombé, métropole d'Afrique en proie à l'anarchie, Musango retrouvera-t-elle cette mère, symbole d'une Afrique à la dérive ? Sa rencontre avec le petit Mbalè, marquera-t-elle les prémices d'un jour nouveau pour tout un continent ?
Mon avis:
Cela faisait longtemps que j'avais envie de découvrir cette auteur...et je suis contente de l'avoir enfin fait! Quel beau roman et quelle belle écriture!
J'ai d'abord eu du mal à me plonger dans cette écriture, si particulière, rythmée, longue litanie, monologue empli de souffrance puis d'espoir. On se croirait presque dans une chanson: les pensées de la petite Musango se succèdent. Phrase après phrase, virgule après virgules, on se retrouve dans un chant de désespoir tout d'abord, puis d'espoir, un grand espoir, une soif de liberté.
A travers son histoire qui se déroule dans un pays imaginaire dévasté par la guerre, la petite Musango dénonce les superstitions religieuses dont se servent les hommes pour asservir la femme et s'enrichir, la pauvreté, la condition de vie féminine, le contraste entre les traces laissées par la colonisation et les traditions ancestrales, la violence...
Musango est une enfant de neuf ans, chassée par sa mère car accusée de sorcellerie. Durant trois années, elle cherchera à rejoindre sa mère, à comprendre ce rejet. Afin de se libérer de sa mère, elle cherche à la retrouver et c'est cette quête, à laquelle elle s'accroche, qui lui permettra de survivre. Sa relation si complexe avec sa mère nous interroge sur les liens entre mère et fille, ces liens parfois si ambigus.
Petite fille excessivement mature, Musango évolue beaucoup au cours des trois années que durera son périple. Sa souffrance initiale laissera peu à peu place à l'espoir et à un certain apaisement. A l'image de son pays qui se meurt sous la violence, Musango se meurt sous les malheurs...puis renaît. A travers elle se dessine l'espoir. L'espoir qu'un jour, l'Afrique que tant de monde croit perdue, relèvera la tête et verra se dessiner les contours d'un nouveau jour. Musango incarne cette Afrique aux multiples paradoxes. Elle incarne aussi et , surtout, une incroyable résilience.
Un très grand livre dont bien des passages, très durs, m'ont fait frémir mais dont je retiens surtout cette envie de vivre, cette volonté, cet espoir présents chez Musango. L'écriture est particulièrement belle. J'ai hâte de découvrir d'autres livres de cette auteur.
Extrait:
"Les doigts de la main auraient la même taille si les êtres humains avaient été créés égaux. On ne se souciera donc pas vraiment des auriculaires trop ambitieux."
Je ne connais ni le livre, ni l'auteur mais tu sais susciter l'envie.
RépondreSupprimerN'hésite pas à découvrir ce livre!
RépondreSupprimerDaphné