Auteur :
Carole Martinez
Titre :
Du domaine des murmures
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Gallimard
Nombre de
pages : 208p
Date de
parution : août 2011
L'avis de Daphné :
Gardant un très beau souvenir du Cœur cousu, le premier roman de Carole Martinez, c'est avec plaisir que je me suis plongée dans un autre de ces livres!
En 1187, Esclarmonde, 15 ans, choisi de dire non à un mariage arrangé et de s'offrir à Dieu en se faisant emmurer dans une cellule auprès d'une chapelle.
C'est avec un grand talent littéraire que Carole Martinez nous conte l'histoire d'Esclarmonde. Avec une écriture à la fois vive et poétique, elle nous entraîne dans un récit aux allures de conte où l'on assiste aux prémices d'une légende. Superstitions et religion se mêlent ici, nous décrivant la violence des sacrifices, des croisades et des conditions de vie des femmes au Moyen-Age. La partie historique est bien documentée et le réalisme contrebalancé par un côté merveilleux avec un très bon équilibre.
Enfermement et liberté, amour maternel et féminité sont au cœur de ce récit qui entrelace habilement le rêve et la réalité. Le récit d'Esclarmonde traverse les siècles, nous permettant de découvrir une époque où la religion régit chaque élément de la vie mais où demeurent avec force les croyances païennes.
Les personnages féminins s'opposent et se complètent à la fois nourrissant les légendes et faisant de leurs histoires un véritable hymne à la femme et à la vie.
Qu'il est bon, à travers la magnifique plume de l'auteur d'écouter le murmure des temps anciens!
Extrait choisi par Daphné :
"Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force des vieux récits. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l'oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches."
L'avis d'Ariane :
Sur Carole Martinez, et en particulier sur ce roman lauréat
du Goncourt des lycéens en 2011, j’ai entendu beaucoup d’éloges. J’attendais
donc beaucoup de cette lecture, malheureusement mes espérances ont été en partie déçues.
Pour échapper à un mariage qui lui déplaît, Esclarmonde fait
le vœu de vivre en recluse, s’opposant ainsi à la volonté de son père. Plus qu’un
acte de foi, c’est un acte de rébellion contre un destin imposé. J’ai été
impressionnée dans les premiers chapitres par la détermination d’Esclarmonde à
faire entendre sa voix dans un monde d’hommes. Quelques années plus tard,
Esclarmonde devenue adulte, se sent prisonnière de cette décision prise par une
jeune fille encore ignorante et idéaliste. Là encore, cette jeune femme m’a
beaucoup touchée, dans sa remise en question de ses idéaux d’adolescente
confrontés à ses désirs de femme et de mère.
Carole Martinez a également très bien abordé le sentiment
maternel, cet amour démesuré et indescriptible, ce tiraillement entre un désir
de toujours garder son petit près de soi et l’émerveillement de le voir grandir
et s’épanouir, ce renoncement, ce deuil du nourrisson devant l’enfant qui
grandit.
C’est une lecture assez déconcertante, par son style tout d’abord.
Et si je suis souvent sensible à une plume lyrique, parfois même onirique, comme
celle de Laurent Gaudé, celle de Carole Martinez ne m’a pas vraiment séduite. Ainsi,
c’est à travers les cicatrices sur les mains de son fils, qu’Esclarmonde voit
son père et ses frères partis en croisade aux côtés de Frédéric Barberousse. Et
vraiment, ces épisodes m’ont vraiment déplu, je n’en ai pas perçu l’intérêt
dans le cheminement personnel d’Esclarmonde.
Je m’attendais également à une réflexion plus profonde sur
la vocation, la foi et le mysticisme.
Je termine donc ce roman sur un sentiment mitigé.
"Et voilà qu'on m'avait arraché ce qui n'existait pas au moment de mon choix, ce qui, né avec ma réclusion, avait pris toute la place laissée vacante et remplacé la forêt, le vent, le ciel immense, les fraises des bois, les pieds nus dans l'herbe, la course, ce qui avait même grignoté sa place à Dieu et balayé mon projet en me révélant à moi-même."
Les billets de Clara, La Critiquante, Mimi, Aifelle, Natiora, Hélène, Kathel, Jostein,
J'ai beaucoup aimé cette histoire, j'en garde un excellent souvenir.
RépondreSupprimerJe pense aussi que c'est un roman dont je me souviendrai même si ce n'est pas mon préféré de cette auteur.
SupprimerDaphné
Ce roman m'a plutôt ennuyée.
RépondreSupprimerOn dirait vraiment que les avis sont partagés sur ce roman! Pour ma part, je l'ai bien aimé!
SupprimerDaphné
Ah dommage Ariane que tu n'aies pas trop aimé. J'avais aimé (même si je me souviens que les parties sur les croisades m'avaient moins plu. Mais j'ai rencontré l'auteur et elle est passionnante ;-)
RépondreSupprimerOh, quelle chance! C'est une auteur que j'aimerais beaucoup rencontrer aussi!
SupprimerDaphné
A ma grande surprise, j'avais adoré ce roman, cette ambiance et ce souffle de liberté.
RépondreSupprimerJ'ai aimé l'ambiance aussi!
SupprimerDaphné
Moi aussi j'avais beaucoup aimé le cœur cousu. Je sais avec quel titre je vais poursuivre ma découverte de Carole Martinez, merci !
RépondreSupprimerJ'ai aussi beaucoup aimé le cœur cousu mais ma préférence va à la terre qui penche! Je te le conseille aussi!
SupprimerDaphné
Bonjour Ariane, j'avais préféré Le coeur cousu et l'histoire m'a très moyennement intéressée. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerContrairement à toi, j'ai aimé ce livre mais moi aussi j'avais préféré le cœur cousu. Et j'ai un gros faible pour la terre qui penche.
SupprimerDaphné