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vendredi 2 mars 2018

Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre - Ruta Sepetys

Par Daphné














Auteur : Ruta Sepetys
Titre : Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre
Genre : roman
Langue d’origine : anglais 
Traductrice : Bee Formentelli
nombre de pages : 420
Éditeur : Gallimard
Date d'édition : 2011


Résumé de l'éditeur :

Lina est une jeune Lituanienne comme tant d'autres. Très douée pour le dessin, elle va intégrer une école d'art. Mais un nuit de juin 1941, des gardes soviétiques l'arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son petit frère, Jonas, au terme d'un terrible voyage. Dans ce désert gelé, il faut lutter pour survivre dans les conditions les plus cruelles qui soient. Mais Lina tient bon, portée par l'amour des siens et son audace d'adolescente. Dans le camp, Andrius, 17 ans, affiche la même combativité qu'elle.

Mon avis :

Lina a quinze ans en 1941 lorsqu'elle et sa famille sont arrêtés et déportés par le NKVD. A travers son histoire, nous découvrons le sort réservé à de nombreux habitants des pays baltes déportés dans des camps soviétiques. J'ignorais beaucoup de choses de cette partie de l'Histoire dont on parle si peu. En effet, le drame vécu par les pays baltes (la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie) semble avoir été éclipsé par l'horreur du nazisme. Sans doute est-ce dû au fait que ceux qui ont pu revenir de ces camps, toujours considérés comme "ennemis du peuple" se sont retrouvés condamnés au silence à propos de ce qu'ils avaient vécus. Il m'est étrange de me dire que bien que connaissant beaucoup de choses sur la seconde guerre mondiale, une période sur laquelle je me suis beaucoup documentée, j'ignorais que, durant le même temps, les pays baltes avaient perdus plus du tiers de leur population.

Ce livre est un bel hommage à ceux qui, comme Lina (personnage imaginaire mais dont l'histoire est inspiré de faits réels), se sont retrouvés déportés sur les terres glacées de Sibérie où tant d'entre eux ont trouvés la mort. C'est également un hommage à l'art, grâce auquel Lina continuera d'exprimer ses pensées malgré ce qu'elle subit. Particulièrement douée pour le dessin, elle se servira de ce talent pour témoigner des horreurs dont elle et les siens sont victimes. 


Ce livre nous relate des faits très durs mais il y subsiste toujours une lueur d'espoir. Lueur visible dans les dessins que continuera de faire Lina malgré tout. Lueur dans l'instinct de survie dont font preuve les personnages. Lueur dans tout ce à quoi ils s'accrochent. Car certaines choses, comme l'annonce le titre et comme le disent eux-mêmes les personnages, ne leur sera jamais prises : leurs talents, leurs manières d'être, leur sens de l'humour, l'amour qu'ils se portent et qui parfois naît même au cœur de l'enfer des camps, l'entraide dont ils font preuve. L'espoir subsiste malgré tout.

J'ai aimé les personnages de ce livre, les relations qu'ils ont entre eux. Elena, la mère de Lina, m'a particulièrement émue. 

Un livre fort, essentiel. Un bel hommage.


Extrait :

"- Comment peuvent-ils décider que nous sommes des animaux ? Ils ne nous connaissent même pas.
- Nous nous connaissons, répondit Mère. Ils se trompent. Ne leur permet jamais, Lina, de te convaincre du contraire. Comprends-tu ?
J’acquiesçai d’un signe de tête. Mais je savais qu’un certain nombre de nos compagnons s’étaient déjà laissé persuader de leur condition inférieure. Ils avaient une expression abattue, dénuée de tout espoir et se faisaient tout petits devant le NKVD. J’aurais voulu les dessiner tous."



3 commentaires:

  1. Tu me donnes bien envie de découvrir ce roman.

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    1. Je suis contente de te donner envie de le découvrir et te le conseille vivement!
      Daphné

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  2. Du coup je rajoute le liens de ta chronique à la chronique que tu as commenté sur mon blog.
    Bon dimanche

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