Auteur :
Paolo Cognetti
Titre :
Sans jamais atteindre le sommet
Genre :
récit
Langue
d’origine : italien
Traductrice :
Anita Rochedy
Editeur :
Stock
Nombre de
pages : 160p
Date de
parution : mai 2019
Mon avis :
Avec Les huitmontagnes, je découvrais la plume de Paolo Cognetti. De ce roman coup de cœur,
je garde un très joli souvenir et je m’étais promis de relire au plus vite l’auteur.
C’était il y a deux ans, autant dire que je n’ai pas été rapide…
Mais la lenteur s’accorde bien avec ce titre, carnet de bord
d’une excursion dans les montagnes népalaises, cet Himalaya mythique qui
fascine autant qu’il effraye. Mêlant ses propres réflexions et observations à
celles de Peter Matthiesen et de son célèbre Léopard des neiges, Paolo Cognetti semble vivre un voyage intérieur
au rythme de son ascension. Le ton est sobre et introspectif, dépouillé,
presque minimaliste, de même que les quelques croquis qui interrompent par
endroits le texte.
Le texte est très court et cette brièveté semble avoir déconcerté
certains lecteurs. Si l’on attend un récit de voyage, effectivement c’est
décevant. Mais l’auteur semble avoir plutôt eu l’intention de nous faire
partager son ressenti, les réflexions jetées sur le papier après une journée de
marche. J’ai eu l’impression de lire un texte très intime.
Un joli moment qui me fait encore une fois dire « il
faut absolument que je relise cet auteur ! »
Extrait :
« Cette nuit-là, je finis Le Léopard pour la deuxième
fois. Je m’y trouvais tellement bien, dans ce livre, que je ressentis aussitôt
un vide. Nicola dormait, je n’avais donc personne à qui faire part de ce sentiment,
cette tristesse que seuls les lecteurs connaissent, la nostalgie des livres
finis. »
« Et le léopard des neiges était quelque part là-haut
pour me rappeler que tout ce qui existe n’est pas forcément visible, qu’on ne
peut pas tout comprendre, tout saisir et emporter avec soi. »
« Ce n'est qu'après avoir lâché prise qu'on entre dans
le juste esprit du voyage. »
« A cette pureté en correspondait une autre au fond de
moi, c'était la réflexion au bout de laquelle j'essayais d'aller: le vent, le
torrent, la lumière, la pierre étaient faits de la même substance que mon sang,
mes fibres, mes organes, et les faisaient entrer en résonance comme le tambour
du moine avait secoué mes membranes. Boum, boum, boum: je suis fait de ça, de
ça, de ça. La montagne me portait à l'essentiel. »
Ton avis est plus positif que je ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Comme j'ai aimé ses deux précédents livres, je lirai aussi celui-là.
RépondreSupprimerJ'ai le garçon sauvage dans ma PAL, j'en ai entendu beaucoup de bien.
Supprimerje connais l'auteur mais pas ce titre… la brièveté ne me dérange pas et ce que tu dis m'intrigue bien.
RépondreSupprimerCette sobriété s'accorde bien avec l'esprit de l'expédition.
SupprimerLa brièveté ne me dérange pas non plus, elle a même parfois du bon.
RépondreSupprimerTout à fait, le dépouillement et le minimalisme ça me plaît bien.
Supprimer