Par Daphné
Résumé de l'éditeur :
Ici, on ne parle que de ça. Du pont. Bientôt, il reliera l'île au continent. Quand certains veulent bloquer le chantier, Léni, lui, observe sans rien dire. S'impliquer, il ne sait pas bien faire. Sauf auprès de sa fille. Et de Marcel qui lui a tant appris : réparer les bateaux dans l'odeur de résine, tenir la houle, rêver de grands voiliers. Alors que le béton gagne sur la baie, Léni rencontre Chloé.
Elle ouvre d'autres possibles. Mais des îles comme des hommes, l'inaccessibilité fait le charme autant que la faiblesse.
Mon avis :
Un livre lu sous les -bons!- conseils d'Ariane!
Léni vit sur une île, une île bientôt reliée au continent par un pont, une île qui de quasiment inaccessible va devenir ouverte à tous en quelques minutes en voiture seulement. Un pont est pour certains synonyme d'échange avec le continent, d'intérêt touristique. Mais pour certains insulaires, le pont est synonyme de pollution, de perte d'identité, de danger pour l'environnement.
Léni sait que le combat mené par ses amis est perdu d'avance et il observe les gens se déchirer tout comme il observe sa vie perdre pied peu à peu. Il y a sa mère qui perd la mémoire, sa femme qui l'a quitté, le chantier sur lequel il travaille qui menace de couler, la colère et l'engagement de ses amis vis à vis du pont, sa propre difficulté à communiquer et à mettre des mots sur ce qu'il ressent, cette mélancolie à l'idée que son île, bientôt, n'en sera plus tout à fait une... Il y a Agathe aussi, sa fille. Il y a Chloé, photographe venue sur l'île y faire un reportage.
Tant qu'il reste des îles est un livre à la fois doux et mélancolique. On y ressent la solitude et le silence de Léni, ses blessures mais aussi la force de l'amitié, de l'amour, de la solidarité. L'évolution de l'île, tout comme celle de Léni, est au cœur du roman. Le rythme est lent, au même titre que la vie sur l'île et on se laisse prendre au charme de cette histoire, toute simple mais qui malgré tout questionne car la fin de quelque chose, quelle qu'elle soit ne peut manquer de nous interroger. Un pont, c'est la fin d'une île, c'est un commencement aussi, c'est une bascule entre modernité et nostalgie... Comme le dit Stéphane, l'ami de Léni, ce n'est pas rien, une île...
Un joli livre au goût d'embruns, pas forcément très gai mais où transparaît une certaine tendresse.
Extrait :
"C'est pas rien, une île...C'est un bout de terre planté au milieu de l'océan. Un caillou peut-être, mais avec la mer autour. Un truc magique , un endroit d'où tu ne peux pas te barrer comme ça, juste sur un coup de tête. Et même pour la rejoindre d'ailleurs ! Une île, ça se mérite."
Je n'avais jamais vu les ponts sous cet angle.
RépondreSupprimerMoi non plus mais justement, ce livre fait réfléchir...
SupprimerDaphné