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vendredi 20 décembre 2019

Femmes médiatrices et ambivalentes, mythes et imaginaire - sous la direction de Anna Caiozzo et Nathalie Ernoult

Par Daphné
















  • Auteur : sous la direction de Anna Caiozzo et Nathalie Ernoult
    Titre : Femmes médiatrices et ambivalentes, mythes et imaginaire
    Genre : recherches, mythes
    Langue d’origine : français
    Editeur : Armand Colin 
    Nombre de pages : 418
    Date de parution : 2012

Résumé de l'éditeur :

Lilith, Ishtar, Athéna, Déméter, Mélusine, Marie, Vis, Aglauros, Shirin, et bien d’autres, toutes sont femmes, tout comme sont aussi femmes ces créatures effrayantes, Lilith, Umm Sibyan , et autres démones, ogresses, sirènes ou amazones contre lesquelles les hommes et les femmes se protègent en consultant d’autres femmes, devineresses, prophétesses et autres vetules. Car toutes ces femmes, d’ici et d’ailleurs, issues du passé ou du présent, réelles ou imaginaires, offrent par-delà leurs différences apparentes un même visage, celui de l’ambiguïté et des questionnements relatifs à l’ontologie même de la féminité dans les imaginaires masculins. Les portraits de femmes présentés dans cet ouvrage tentent de cerner, en abordant différents types d’êtres féminins, le mystère de la féminité dans ce qu’il possède de plus complexe : le rapport au sacré stigmatisé par l’ambivalence et illustré par la médiation. 
Réelles ou mythiques, ces femmes présentent toutes, à l’instar de la déesse, de la fée ou de la sirène, des facettes de la femme fatale dont la seule évocation résume tout un imaginaire masculin relatif à la femme, mère et amante, pourvoyeuse de plaisir et de richesses, mais aussi potentiellement dangereuse. Et, en particulier, sont redoutées celles d’entre elles qui ont échoué dans leur fonction d’épouse et de mère, entités nuisibles aux autres femmes et à leur progéniture, voire aux hommes eux-mêmes. Si le mystère de la vie lie indéfectiblement les femmes avec l’au-delà, elles en tirent aussi des capacités occultes qui en font aussi des médiatrices pourvoyeuses de biens matériels. Mais leur médiation se limite parfois à une tâche autrement plus noble : aider l’homme à accomplir son destin.


Mon avis :

Voilà une lecture très intéressante sur la manière dont sont perçues les femmes dans les mythes. Ainsi que l'indique le titre, les femmes, dans les mythes, sont souvent perçues de manière ambivalente et semblent bien souvent servir de médiatrices entre l'homme et le divin. Souvent présentées comme maléfiques, elles se font sorcières ou démones, sirènes attirant les marins au fond des flots, marâtres ou ogresses. Maléfiques, vraiment ? Ne sont-elles pas tout simplement indispensables ? On les redoute pour leur rôle de messagère oud e devineresse. On les condamne pour leur sorcellerie, ou pour leur féminité même. On les voit très laides ou très belles, foncièrement bonnes détestablement maléfiques, mais où donc est l'entre deux ? Quel est leur rôle et qui sont-elles réellement ?

Pour répondre à ces questions, cet ouvrage interroge plus sieurs mythe, d'origines diverses. En passant par Demeter, la déesse grecque, les versions japonaises de Mélusine, les femmes bibliques, les prophétesses en Mésopotamie, ce livre nous dresse des portraits de femmes bien connues dans l'imaginaire collectif. 

Il en résulte n livre très intéressante qui m'a parfois surprise, notamment pour le chapitre concernant Morgane (personnage des légendes arthuriennes, bien connue -ou devrait on peut-être dire mal-connue car souvent jugée trop rapidement). Bien qu'ayant beaucoup lu sur Morgane et m'étant suffisamment intéressée à ce personnage pour faire quelques recherches à son sujet, je ne l'avait jamais perçue sous l'angle sous lequel la voit l'auteure de ce chapitre.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui donne la place à des femmes très diverses dont les histoires sont toutes plus fascinantes les unes que les autres. 

Extrait :

"L'image d'une fée penchée au-dessus d'un berceau n'étonnera aucun jeune occidental. Pourtant, même si Laurence Harf-Lancner a clairement rappelé le caractère maternel de certaines figures féeriques médiévales dont les plus connues sont sans doute Mélusine ou la Dame du Lac, certaines belles dames ont davantage à voir avec des femmes fatales qu'avec des tendres mères. C'est le cas de Morgane, dont la réputation sulfureuse évoque luxure et maléfices. D’ailleurs, la maternité qu'on lui attribue parfois, celle de Mordret, est des plus inquiétantes qui soit. Mais nous choisirons de ne pas traiter ici de ce fils monstrueux et de sa sombre conception qui n'est d'ailleurs pas celle que propose le cycle Vulcate français qui fait de l'épouse du roi d'Orcanie la mère de l'assassin royal. Pour notre recherche, nous envisagerons Morgane comme figure maternelle de manière intertextuelle."

2 commentaires:

  1. On dirait qu'il y a de plus en plus d'ouvrages pour remettre un peu plus d'équilibre dans les représentations féminines et il était temps !

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