Par Daphné:
Prix du roman France Télévision 2012
Auteur : Antoine choplin
Titre :
La nuit tombée
Genre :
roman
Langue
d’origine : Français
Éditeur : La fosse aux ours
Nombre de
pages : 122p
Date de
parution : 2012
Résumé de l'éditeur:
Un homme sur une moto, à laquelle est accrochée une remorque bringuebalante, traverse la campagne ukrainienne.
Il veut se rendre dans la zone interdite autour de Tchernobyl. Il a une mission.
Le voyage de Gouri est l'occasion pour lui de retrouver ceux qui sont restés là et d'évoquer un monde à jamais disparu où ce qui a survécu au désastre tient à quelques lueurs d'humanité.
Il veut se rendre dans la zone interdite autour de Tchernobyl. Il a une mission.
Le voyage de Gouri est l'occasion pour lui de retrouver ceux qui sont restés là et d'évoquer un monde à jamais disparu où ce qui a survécu au désastre tient à quelques lueurs d'humanité.
Mon avis :
Un roman très court mais d'une
incroyable intensité qui nous parle de la mort, du déracinement, de
la maladie, mais malgré tout de l'amitié et de la vie.
L'histoire se déroule sur quelques
heures à peine , le livre est court, les mots simples. Et pourtant,
il n'en faut pas plus pour nous atteindre et nous plonger dans
l'ampleur de la catastrophe de Tchernobyl.
Le déracinement et la mort sont abordés de
manière poignante. En peu de pages, on ressent le désarroi des personnages, leur exil, leur douleur physique et morale.
C'est un livre qui se lit d'une traite,
écrit très simplement et avec beaucoup de poésie malgré la gravité du sujet. Un livre
profondément humain.
Extrait:
« Comment dire. Au début, quand
tu te promènes dans Pripiat, la seule chose que tu vois, c'est la
ville morte. La ville fantôme. Les immeubles vides, les herbes qui
poussent dans les fissures du béton. Toutes ces rues abandonnées.
Au début, c'est ça qui te prend les tripes. Mais avec le temps, ce
qui finit par te sauter en premier à la figure, ce serait plutôt
cette sorte de jus qui suinte partout, comme quelque chose qui
palpiterait encore. Quelque chose de bien vivant et c'est ça qui te
colle la trouille. ça, c'est une vrai poisse, un truc qui t'attrape
partout. Et d'abord là-dedans.
De son pouce, il tapote plusieurs fois son crâne.
Je sais de quoi je parle.
Gouri pose sa joue sur son poing fermé.
Moi, poursuit kouzma, des fois, je pense au diable et je me dis tiens, si ça se trouve, il a installé ses quartiers dans le coin et il est là, à bricoler. Il profite de l'aubaine pour se fabriquer un monde à lui. A son image. Un monde qui se foutrait pas mal des hommes. Et qu'aurait surtout pas besoin d'eux. ça colle le vertige, ça, quand on y pense. Un monde qui continue sans nous. Hein. »
De son pouce, il tapote plusieurs fois son crâne.
Je sais de quoi je parle.
Gouri pose sa joue sur son poing fermé.
Moi, poursuit kouzma, des fois, je pense au diable et je me dis tiens, si ça se trouve, il a installé ses quartiers dans le coin et il est là, à bricoler. Il profite de l'aubaine pour se fabriquer un monde à lui. A son image. Un monde qui se foutrait pas mal des hommes. Et qu'aurait surtout pas besoin d'eux. ça colle le vertige, ça, quand on y pense. Un monde qui continue sans nous. Hein. »
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