Auteur :
Jack London
Titre :
La croisière du Snark
Genre :
récit de voyage
Langue
d’origine : anglais
Traducteur :
Noël Martin
Editeur :
Libretto
Nombre de
pages : 288p
Date de
parution : décembre 2016
Mon avis :
Après Bill Bryson, je retrouve à nouveau un auteur chouchou,
pour une autre sorte de voyage.
Décidée sur un coup de tête, l’expédition du Snark aura
nécessité de longs préparatifs. A commencer par la construction du bateau
lui-même, chantier interminable et gouffre financier. Le voilier finit par quitter
le port de San Francisco en avril 1907 avec à son bord Jack London, sa femme
Charmian et un équipage réduit, pour une croisière censée durer 7 ans. Hawai’i,
les îles Marquises, Tahiti, les Samoa, les Fidji, les îles Salomon et
finalement l’Australie. Le voyage n’aura finalement duré que 18 mois.
Jack London nous raconte cette aventure exceptionnelle, il
nous fait partager ses rêves et ses désillusions, partage ses observations et
ses réflexions, nous raconte son quotidien sur le voilier, mélange d’ennui et
de bonheur. Et ces longues périodes de solitude sur un bateau résonnent
particulièrement en ce moment…
Pour les lecteurs de l’époque, la lecture de ces chroniques
apportait un dépaysement inattendu, la découverte d’un monde quasi inconnu et
enchanteur. Pour le lecteur d’aujourd’hui, il y a beaucoup de nostalgie. Les
îles paradisiaques que nous décrit London sont devenues des stations balnéaires
géantes, la douceur de vivre et la simplicité qu’il raconte sont de lointains
souvenirs…
Marin et voyageur dans l’âme, mais sans réelle expérience de
la navigation, London dut affronter de nombreuses difficultés. Il fit des
erreurs, mais réussit à apprendre la science complexe de la navigation par
lui-même.
Loin de se prélasser pendant ces 18 mois de croisière, Jack
London ne cessa jamais de travailler et écrivit plusieurs romans et nouvelles,
dont son chef d’œuvre Martin Eden.
On dit souvent que le personnage de Martin Eden ressemble
énormément à Jack London. Plus je lis ses récits, plus je comprends cette
affirmation. Il y a chez l’un comme chez l’autre une grande intelligence, une
volonté d’indépendance farouche, un esprit curieux et ouvert, une formidable
capacité d’apprentissage et d’analyse, de l’arrogance,… Cela se ressentait déjà
dans Le peuple de l’abîme, encore plus ici.
J’ai beaucoup aimé suivre Jack London dans cette croisière,
même si certains passages consacrés à la navigation sont restés totalement
abscons pour moi !
Extrait :
« Brusquement la terre, véritable symphonie en vert aux
mille nuances, se referma sur le Snark. Pas de passage dangereux ni d'écueils,
plus de mer d'émeraude et d'azur : notre bateau venait de pénétrer d'un seul
coup dans la passe et se trouvait maintenant au centre d'un lagon immobile. Sur
de minuscules grèves, de jeunes enfants à la peau bronzée nageaient. La mer
avait disparu à notre vue. La chaîne d'ancre grinçait dans l’écubier et nous
demeurâmes debout sur le pont sans broncher. La scène parut si féerique que
nous ne pouvions en croire nos yeux. Cet endroit, figurant sur la carte sous le
nom de Pearl Harbour, fut baptisé ensuite par nous Dream Harbour, le port de
nos rêves. »
« Nos amis ont bien du mal à comprendre pourquoi nous
nous lançons dans ce voyage. Nous les voyons chuchoter, grommeler et lever les
bras au ciel. Toutes nos explications ne parviennent pas à leur faire
comprendre qu'en réalité nous nous laissons aller au moindre effort, qu'il est
plus facile pour nous de prendre la mer à bord d'un petit voilier que de
demeurer à terre, tout comme il est plus facile pour eux de rester à terre que
de se risquer en mer. Cet état d'esprit provient d'une emprise exagérée de leur
ego. Il leur est impossible de sortir de leurs schémas. Ils ne parviennent pas
à concevoir que la loi du moindre effort des uns ne soit pas celle des autres.
Ils font de l'ensemble de leurs désirs, de leurs affections, de leurs
répulsions une mesure étalon à partir de laquelle ils entendent estimer les
désirs, les affections et les répulsions du reste du monde.[…] Le mot de la fin
est : J’AIME ÇA ! »
Un récit de voyage? Cela pourrait me plaire, tiens.
RépondreSupprimerJe pense que oui
SupprimerPas pour moi.
RépondreSupprimerTu n'aimes pas les récits de voyage ?
SupprimerJ'avais vu une expo sur ce voyage justement... Je le note mais j'ai déjà des lectures de cet auteur qui m'attendent dans ma PAL
RépondreSupprimerOui, Jack London et son épouse faisaient beaucoup de photos.
Supprimer