mardi 6 mars 2018

L'aviatrice - Paula McLain

Par Ariane




Auteur : Paula McLain

Titre : L’aviatrice

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (américain)

Traducteur : Isabelle Chapman

Editeur : Le livre de poche

Nombre de pages : 576p

Date de parution : avril 2017

Présentation de l’éditeur :

Beryl Markham a deux ans lorsque sa famille s'installe au Kenya en 1904. Abandonnée par sa mère, qui ne supporte pas leurs conditions de vie spartiates, elle est élevée par son père – entraîneur de chevaux de course – et par les natifs de la tribu Kipsigi. Une éducation non conventionnelle qui fait d'elle une jeune femme farouche et audacieuse, se moquant de la bienséance. Elle divorce trois fois, vit une grande passion avec Denys Finch Hatton, l’amant de la romancière Karen Blixen. Beryl Markham sera la première aviatrice à accomplir un vol transatlantique en solitaire d'est en ouest.
Avec pour décor les paysages majestueux de l'Afrique du début du XXe siècle, Paula McLain nous livre l'histoire d'une femme hors du commun, l’une des plus singulières de son temps, qui n'aspire qu'à être libre.



Mon avis :

C’est en lisant son autobiographie que Paula McLain a découvert Beryl Markham. Elle a été fascinée par cette femme étonnante, une femme de caractère, déterminée et audacieuse. 

Et après la lecture de la biographie romancée qu’elle lui a consacrée, je suis moi aussi fascinée par Beryl. Car Beryl est une femme au destin extraordinaire, à la personnalité hors du commun, dont les choix de vie démontrent l’indépendance d’esprit. Première femme à devenir éleveuse de chevaux de courses, elle est plus à l’aise dans une écurie que dans les salons mondains. Beryl défie les normes de son milieu et de son sexe. Elle exerce des activités masculines, s’habille en homme la plupart du temps, ne se plie pas aux convenance. En même temps Beryl joue de sa féminité, séduisante et séductrice, c'est une grande amoureuse qui multiplie les liaisons et les maris. Indépendante, elle ne renoncerait pour rien au monde à sa liberté, même pas pour son fils dont elle ne s'est presque jamais occupée.

Outre le personnage de Beryl, j’ai vraiment aimé l’ambiance du Kenya des années 20, les descriptions des magnifiques paysages, le quotidien des expatriés. Parmi ceux-ci on retrouve certains noms bien connus comme Karen Blixen, dont La ferme africaine m’avait beaucoup plu quand j’étais au lycée. Beryl et elle seront amies, même si leur amitié sera compliquée par leur amour pour le même homme, Dennys Finch-Hatton.

Je suis étonnée de l’oubli dans lequel a sombré Beryl, quand Karen est entrée dans la mémoire collective. Toute deux partageaient le même amour pour l’Afrique, le même respect de ce pays et de ces habitants, la même indépendance d’esprit. Et le destin de Beryl est extraordinaire, elle a marqué l’histoire des femmes, de l’aviation. Elle a connu la célébrité, notamment par ses frasques : plusieurs divorces, une aventure avec le prince Harry fils du roi George V. Elle aussi a écrit son autobiographie Vers l’ouest avec la nuit, qualifié par Hemingway de « sacré bon bouquin ». Alors pourquoi ? Pourquoi avoir oublié cette femme exceptionnelle qui mériterait d’être mieux connue ? Je vais donc sans doute me plonger prochainement dans ce livre, ainsi que dans celui de Karen Blixen.
Un bémol tout de même. Contrairement à ce que laissaient présager le titre et la présentation de l'éditeur, l'aviation et l'exploit de Beryl ne sont pas vraiment mis en avant. C'est seulement dans les 40 dernières pages qu'elle se lance dans l'aviation, son vol transatlantique n'a droit qu'à l'épilogue. J'ai vraiment regretté que cette partie de sa vie ne soit pas plus développée, une centaine de pages supplémentaires ne m'auraient pas du tout dérangée.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre que je vous recommande chaudement. 



Extrait :

« Sans conteste, ma place était ici, à la ferme, au milieu de la brousse. Je faisais partie des acacias, des fractures de l'escarpement, des collines meurtries sous leur épais couvert végétal, des vallées profondes, des hautes graminées qui rappelaient le blé mûr C'était là que j'étais née à la vie, ma seconde naissance, la seule véritable. Ici j'étais chez moi, et, même si un jour tout cela allait me filer entre les doigts comme de la poussière rouge, tant que mon enfance a duré, ce paysage fut pour moi un paradis sur mesure. Je le connaissais comme ma poche. J'étais faite pour lui.

8 commentaires:

  1. Comme j'ai aimé le propre récit de B Markham! (mais là non plus pas trop de traversée de l'Atlantique)
    http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2011/12/vers-louest-avec-la-nuit.html
    je recommande cependant ce livre!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai prévu de l'emprunter lors d'un prochain passage à la bibliothèque, j'ai hâte !

      Supprimer
  2. L'auteur n'a donc pas prévu de développer ce sujet dans un prochain livre.

    RépondreSupprimer
  3. Je crois que je préfèrerais aller directement vers le livre de Betty Markham.

    RépondreSupprimer
  4. Un vrai coup de coeur ! Je ne connaissais pas du tout l'histoire de Beryl Markham.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y en a tant comme elle qui ont marqué leur époque mais ont sombré dans l'oubli malgré leurs destins extraordinaires.

      Supprimer