lundi 31 août 2020

Bilan d'août (Daphné)

Par Daphné

Faute de temps, je n'ai pas pu aller à la médiathèque ce mois-ci. Seulement deux "nouvelles" lectures au programme donc, avec La petite fille au dé à coudre et La petite fille et le monde secret. Mes autres lectures du mois d’août, La couleur des sentiments, Ce que je sais de Vera Candida et Le secret d'Avalon sont des relectures, des livres déjà lus mais qui m'avaient suffisamment plu pour que je m'y replonge avec tout autant de délice qu'il y a quelques années en arrière!









Et vous, quelles ont été vos dernières lectures ? Que comptez vous lire prochainement ?

samedi 29 août 2020

Ensemble, on aboie en silence - Gringe

Par Ariane


Auteur : Gringe

Titre : Enemble, on aboie en silence

Genre : document

Langue d’origine : français

Editeur : Harper Collins

Nombre de pages : 174p

Date de parution : septembre 2020

Mon avis :

C’est avec ce document que j’ai entamé la lecture des livres sélectionnés pour le Grand Prix des lectrices de Elle. Un peu intimidée, j’ai choisi le livre le plus court, celui qui me semblait le plus facile.

Lecture facile, mais sujet difficile puisque l’auteur y parle de son frère atteint de schizophrénie. Rappelant les souvenirs d’enfance et les histoires douces-amères liées à la maladie de ce petit frère qu’il aurait voulu protéger de tout, Gringe nous offre un texte bouleversant, une véritable déclaration d’amour, à laquelle Thibault répond par de courts textes.

Le texte est brut, parfois âpre, sans effets de style. Gringe écrit comme on parle. En général j’ai du mal avec ce genre d’écrits que je trouve artificiels. Ce n’est pas le cas ici, la parole est vraie, sincère, forte.

Gringe, je ne connaissais pas. Le rap ça n’a jamais été mon truc. Déjà ado, quand au collège on ne parlait que de IAM et NTM, j’étais plutôt branchée Stones et Nirvana… Alors les rappeurs d’aujourd’hui… En participant au prix des lectrices, j’avais envie d’élargir mon horizon, de bousculer mes habitudes et de découvrir des textes que je n’aurais probablement jamais lus. C’est exactement ce qui s’est passé avec ce livre et je suis plus qu’enchantée de cette découverte qui au-delà du plaisir de la lecture m’aura permis de revoir quelques a priori…



Extrait :

« - Mon frère, je suis désolé. Je ne vais pas venir te chercher. Pas tout de suite. Faut d’abord que tu te calmes un peu. C’est pas long et c’est pour ton bien, fais-moi confiance. 

Que ce mensonge m’étouffe. Moi et tous ceux qui nous ont conduits à prendre les mauvaises décisions pour Thibault.

Est-ce qu’il en est arrivé là parce que c’est avant tout nous que nous cherchons à rassurer égoïstement.

Je suis perdu.

Je ne mérite pas la confiance aveugle qu’il a placée en moi. »


mardi 25 août 2020

Rendez-vous à Positano - Goliarda Sapienza

Par Ariane


Autrice : Goliarda Sapienza

Titre : Rendez-vous à Positano

Genre : roman

Langue d’origine : italien

Traductrice : Nathalie Castagné

Editeur : Le Tripode

Nombre de pages : 255p

Date de parution : mars 2017

Mon avis :

Positano, petit village à flanc de falaise de la côte amalfitaine. A la fin des années 50, Goliarda y accompagne une équipe de cinéma pour des repérages. Le village ne convient pas, trop beau pour leur histoire, mais Goliarda est sous le charme du village et d’une femme élégante et mystérieuse. Entre Erica et Goliarda c’est le début d’une amitié de vingt ans.

Ah l’écriture de Goliarda Sapienze ! Quelle merveille ! Lumineuse, élégante, sublime ! Je me suis littéralement coulée dans la beauté de cette écriture aussi belle que le village de Positano, aussi absolue que l’amitié de ces deux femmes.

Pourtant ce roman ne me marquera pas autant que L’art de la joie qui fut un énorme coup de cœur et une lecture particulièrement marquante.



Extrait :

« La voix de Giacomino, je ne pourrais jamais la décrire : un fil sinueux de fumée mélangée à la blancheur de ses jasmins et au parfum de la fleur d’oranger au crépuscule ? Un son jamais entendu auparavant, incorporel mais précis ; peut-être n’est-ce que le timbre que devaient avoir les angles avant l’avènement de l’ère chrétienne, au temps d’Ulysse et peut-être même encore avant. »

« La vie est toujours un roman non écrit s elle reste ensevelie en nous, et je crois dans la littérature. »

« Les enfants, leurs rêves infinis. Le fascinant, l’immense espace que sont leurs journées. Leur magnifique qualité de « croire » qu’ils sont les premiers et les derniers protagonistes de la création et qu’ils sont immortels. Dommage qu’à un certain moment on soit obligé de séparer, ou plus précisément de réduire pour eux – première atroce oppression – le temps en heures, semaines, mois, années, horaires, histoire et carte d’identité »


lundi 24 août 2020

La couleur des sentiments - Kathryn Stockett

Par Daphné :

























Auteur : Kathryn Stockett
Titre : La couleur des sentiments
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traducteur : Pierre Girard
Editeur : J. Chambon
Nombre de pages : 525
Date de parution :  2011 

Présentation de l’éditeur : 

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui ‘la élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle, émouvant, La couleur des sentiments a conquis l’Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.


Mon avis : 

N'ayant plus de nouveau livre à lire, je me suis replongée dans mes anciennes lectures ce mois-ci. Et en particulier dans celui-ci. La couleur des sentiments avait été un coup de cœur pour moi la première fois que je l'ai lu. Et il en est toujours un après relecture quelques années plus tard!

Mais qu'il est beau et touchant ce livre! Comment ne pas être ému par l'histoire de ces femmes noires dans les années 60 au Mississipi qui élèvent des enfants blancs, les aiment et sont aimés par eux, et qui, pourtant, se heurtent au mépris et à la ségrégation. Kathryn Stockett nous décrit parfaitement bien l'ambivalence des sentiments entre les domestiques et leurs employeuses, cette étrange mélange de confiance et de méfiance, d'amour et de haine. 

Aibileen élève la petite Mae Mobley avec amour et tendresse, rend la vie bien plus facile à la mère de celle-ci en cuisinant, et en faisant briller la maison et pourtant, elle se retrouve à ne pas pouvoir utiliser les mêmes toilettes que ses patrons par peur des microbes! Minny, quand à elle, a du mal à se taire et à "rester à sa place" ce qui lui vaut bien des ennuis. Sa rencontre avec Miss Célia, patronne blanche apparemment comme les autres et qui pourtant elle aussi se heurte au rejet de la "bonne société" changera biend es choses pour elle. Et puis, de l’autre côté de la barrière, il y a Skeeter. jeune femme blanche élevée elle-même par une gouvernante noire qui lui a tant apporté qu'elle s'interroge sur cette ségrégation et décide d'écrire un livre, un livre bien particulier où s'élèveraient les voix des domestiques noires, ces voix qui ont tant à dire... Qu'ils sont vivants ces personnages, et ils nous entraînent dans leur histoire avec brio. On tremble de peur à la sortie du fameux livre avec Minny et Aibileen, on s'interroge et on se révolte avec Skeeter et on se prend complètement dans ce livre, où l'injustice et la bêtise humaine mais aussi la beauté des sentiments, nous prennent à la gorge. 

Il peut paraître loin ce temps où le racisme faisait rage, où il régnait tant d'injustice. La ségrégation peut nous paraître tellement "dépassée", tellement absurde, tellement inacceptable, et pourtant, elle est encore si proche, elle existe encore en dépit de l'avancée des années et il est tellement important de ne pas l'oublier et de lire des livres comme ceux-là. Oui, c'est un grand livre que signe là Kathryn Stockett, et même les erreurs d'impressions dans mon exemplaire qui me font sauter des chapitres entiers pour ensuite les lire en double, n'ont pas gâché cette lecture. Un beau coup de cœur!

Extrait :

"J'ai envie de crier assez fort pour que Baby Girl m'entende, de crier que sale, c'est pas une couleur, que les maladies, c'est pas les Noirs. Je voudrais empêcher que le moment arrive - comme il arrive dans la vie de tout enfant Blanc - où elle va se mettre à penser que les Noirs sont moins bien que les Blancs."