mardi 31 janvier 2017

Bilan de janvier (Ariane)

Par Ariane

Le premier mois de l'année se termine et voici déjà venu le temps du bilan. Je commence à prendre mon rythme de croisière depuis la naissance de bébé (4 mois déjà!) même si je lis moins qu'avant. 
6 lectures au compteur ce mois-ci et un abandon.
Commençons par le meilleur :
Énorme coup de cœur pour Station Eleven de Emily StJohn Mandel, un superbe roman post-apocalyptique, qui plaira aux amateurs de science-fiction comme à ceux qui, comme moi, n'apprécient pas vraiment ce genre.
Même thème pour le roman de Jean Hegland, Dans la forêt. Mais le sujet est traité très différemment mais j'ai vraiment aimé cette lecture.
Autre coup de cœur pour La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel, une très jolie histoire d'amour et d'amitié. 

J'ai également lu La poupée de Daphné du Maurier. Ce recueil de nouvelles m'a plu mais pas autant que ce que j'ai lu de l'auteur jusqu'à présent. 
Bohemian Flats de Mary Relindes Ellis est un roman agréable mais qui ne m'a pas laissé un grand souvenir.

Je n'ai pas vraiment aimé le roman de Herman Koch Cher Monsieur M. Je me suis ennuyée dans cette histoire à laquelle je n'ai pas du tout accroché.


Et j'ai abandonné L'homme-dé de Luke Rhinehart. C'est en regardant une émission de La Grande Librairie que j'ai découvert ce roman. J'ai aimé ce qu'en disait François Busnel, j'ai été intéressée par l'interview de l'auteur et le sujet me tentait bien. Malheureusement, dès les premières pages j'ai bloqué. J'ai essayé de persévérer mais rien à faire. J'aurai peut-être mieux fait de lire avant quelques avis de lecteur, car l'omniprésence des scènes de sexe et certains raisonnements du personnage (par exemple lorsqu'il explique à sa femme que les parents devraient pouvoir faire l'amour devant leurs enfants, voire même avec leurs enfants...) m'ont vraiment dérangée. Ce livre m'ayant été offert à Noël par un proche, je le met de côté et le ressortirai peut-être un jour.
J'ai presque terminé la lecture de Celle qui fuit et celle qui reste, le troisième tome de la saga L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante. Comme toujours c'est excellent.



Voici quelques envies de lecture pour février : 




Et vous, qu'avez-vous lu en janvier ? Et quelles envies pour le mois prochain ?



lundi 30 janvier 2017

Hypothermie - Arnaldur Indridason

Par Daphné















Auteur : Arnaldur Indridason
Titre :  Hypothermie
Genre : roman
Langue d’origine : islandais
Traducteur : Eric Boury
Editeur  : Metailié


Résumé de l'éditeur :

Un soir d'automne. Maria est retrouvée pendue dans son chalet d'été sur les bords du lac de Thingvellir. Après autopsie, la police conclut à un suicide. 
Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite d'une amie de cette femme qui lui affirme que ce n'était pas "le genre" de Maria de se suicider et qui lui remet une cassette contenant l'enregistrement d'une séance chez un médium que Maria était allée consulter pour entrer en contact dans l'au-delà avec sa mère. 
Celle-ci lui avait promis de lui envoyer un signe. Au pays du fantastique et des fantômes, aussi dubitatif que réticent, le commissaire Erlendur, troublé par l'audition de la cassette, se sent obligé de reprendre l'enquête à l'insu de tous. 
Il découvre que l'époux de Maria n'est pas aussi fiable qu'il en a l'air et ses investigations sur l'enfance de la suicidée, ses relations avec une mère étouffante vont le mener sur des voies inattendues semées de secrets et de douleur. 
Obsédé par le deuil et la disparition, harcelé par les frustrations de ses enfants, sceptique devant les croyances islandaises, bourru au coeur tendre, le commissaire Erlendur poursuit sa recherche sur lui-même et rafle tous les suffrages des lecteurs. 

Mon avis :

Je lis rarement des livres policiers. Quand je le fais, j'en apprécie généralement la lecture mais n'en garde souvent pas un grand souvenir. Pour moi, ce genre de lecture est plus une distraction qu'un véritable plaisir. En revanche, j'apprécie généralement beaucoup la littérature islandaise. C'est donc avec curiosité que j'ai ouvert ce livre.

Le commissaire Erlendur enquête ici sur ce qui a été classé et qu'il pense au début être un simple suicide...jusqu'à ce qu'une amie de la personne décédée lui fasse part de ses doutes et qu'il décide alors de mener sa propre enquête.

Plus qu'un roman policier, ce livre semble surtout traiter du thème de la perte et du deuil. Perte de personnes disparues et jamais retrouvées ce qui implique un deuil impossible à faire mais également décès jamais vraiment acceptés des personnes aimées. A travers l'histoire de Maria, histoire qu'il tente d'élucider, Erlendur est amené à se confronter à la question de ce qu'il se passe après la mort et se retrouve également face à ses propres fantômes...et ceux d'anciennes enquêtes jamais élucidées. 

Je n'avais jamais lu de livres de cet auteur et ne connaissait donc pas le personnage d'Erlendur. Si j'ai bien compris qu'il me manquait quelques éléments sur ce personnage, faute d'avoir lu ses autres aventures, cela ne m'a cependant rien enlevé à la compréhension de l'histoire.

L’enquête est plutôt bien menée et les personnages sont attachants. Le rythme est lent mais cela n'est en aucun cas gênant et j'ai bien aimé me promener en Islande au fil des pages, découvrant ses lacs et sa montagne. Il est cependant dommage que le résumé et le titre du livre révèle tant d'éléments! Pour moi, cela a un peu ruiné le suspense! J'ai cependant bien aimé ce livre. S'il ne me laissera pas un souvenir inoubliable (comme je le disais plus haut, je ne retiens souvent pas grand chose de ce type de lecture), je me laisserais tout de même bien tenté par d'autres aventures du commissaire Erlendur!



Extrait :

"Erlendur était convaincu que le hasard n'était rien de plus que la vie elle-même qui jouait avec les gens de mauvais tours ou les divertissait. Il était comme la pluie qui tombe aussi bien sur les justes que sur les crapules. Il pouvait avoir des conséquences bénéfiques ou néfastes. Dans une certaine mesure, il déterminait ce qu'on appelle le destin. Il naissait du néant : inattendu, étrange et inexpliqué.
Erlendur se gardait de confondre les hasards et le reste. Il savait mieux que quiconque par son travail que, parfois, les coïncidences étaient organisées. Elles pouvaient être soigneusement agencées dans la vie d'individus qui jamais ne soupçonnaient quoi que ce soit. Dans ce cas, les événements ne portaient plus le nom de hasard. On pouvait les définir de diverses manières, mais dans la profession d'Erlendur il existait un seul mot pour le faire et c'était le mot crime."


samedi 28 janvier 2017

La petite fille de Monsieur Linh - Philippe Claudel

Par Ariane




Auteur : Philippe Claudel

Titre : La petite fille de Monsieur Linh

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Stock

Nombre de pages : 162p

Date de parution : août 2005

Présentation de l’éditeur :

Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés. Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un cœur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille. Philippe Claudel accompagne ses personnages avec respect et délicatesse. Il célèbre les thèmes universels de l’amitié et de la compassion. Ce roman possède la grâce et la limpidité des grands classiques.


Mon avis :

Je ne sais pas vous, mais après avoir eu un coup de cœur pour un livre, j’ai souvent du mal à passer à une autre lecture. J’ai lu ce roman de Philippe Claudel juste après Station eleven qui m’avait complètement conquise. Et étonnamment j’ai été tout aussi conquise par cette lecture.

Monsieur Linh quitte son pays dévasté par la guerre après la mort de son fils et de sa belle-fille avec pour seul bagage une petite valise, mais serrant contre son cœur son plus précieux trésor, sa petite-fille de quelques semaines à peine. Monsieur Linh arrive en France où on l’installe dans un foyer avec d’autres réfugiés. Monsieur Linh peine à s’adapter à ce pays dont il ignore tout, jusqu’au jour où il fait la connaissance de Monsieur Bark, qui deviendra son ami malgré la barrière de la langue.

Comme dans ma précédente lecture de Claudel (Les âme grises), j’ai vraiment aimé l’écriture de l’auteur.

Mais j’ai été charmée avant tout par les personnages et leurs histoires. Que de beauté dans l’amitié entre ces deux hommes solitaires ! Que de tendresse et de mélancolie ! Et la douceur de l’amour de Monsieur Linh pour sa petite fille. C’est un roman tendre et émouvant, qui m’a touchée au cœur. C’est beau.

Désormais je n’ai d’autres choix que de me précipiter sur d’autres romans de Claudel.



Extrait :

« Penser au village, même au passé, c’est un peu y être encore, alors qu’il sait qu’il n’en reste rien, que toutes les maisons ont été brûlées et détruites, que les animaux sont morts, chiens, cochons, poules, canards, ainsi que la plupart des hommes, et que ceux qui ont survécu sont partis aux quatre coins du monde, comme lui l’a fait. »

http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/12/01/34551554.html

vendredi 27 janvier 2017

Une pièce montée - Blandine Le Callet

Par Daphné















Auteur : Blandine Le Callet
Titre :  Une pièce montée
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur  : Stock
nombre de pages : 319
Date de parution : 2006

Résumé de l'éditeur :

La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Vincent voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème, surmontée du traditionnel couple de mariés. Il se dit : C'est moi, ce petit bonhomme, tout en haut. C'est moi. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule. Cette pyramide grotesque ponctuée de petits grains de sucre argentés, de feuilles de pain azyme vert pistache et de roses en pâte d'amandes, cette monstruosité pâtissière sur son socle de nougatine. Et ce couple de mariés perché au sommet, qu'est-ce qu'il symbolise, au juste ? 

Mon avis :

On entend souvent dire des mariages qu'ils sont "le plus beau jour de notre vie". Vraiment? Ce n'est pas tellement l'impression que nous donne ce livre! Une pièce montée, c'est l'histoire d'une journée, c'est l'histoire d'un mariage. Et surtout, c'est l'histoire de plusieurs personnes, invités, curé ou mariés qui se relaient pour nous faire partager leurs impressions sur cette journée si spéciale. Le mariage de Bérengère et Vincent est un mariage bourgeois qui sera perçu de manière totalement différente selon les protagonistes. Roman satyrique sur le mariage, on découvre ici les hypocrisies de chacun, les secrets de famille et les non dits, les doute et les jalousies, les odieuses manigances qui visent à faire de ce mariage une "journée parfaite".

Avec un certain cynisme, l'auteur nous donne ici à méditer sur la sincérité des personnages, la manière dont ils se perçoivent les uns les autres. La diversité des points de vue nous montre ici le côté "flamboyant "d'un mariage célébré à l'église davantage pour le décor que pour les croyances religieuses, le bonheur de certains contrebalancé par l'exclusion dont d'autres sont victimes, la découverte de l'autre telle qu'on ne s'y attendait pas. Si ce livre parait d'abord léger et un brin caricatural, il aborde en réalité un certain nombre de thèmes décrits par une plume acérée et teintée d'ironie.

Il en résulte un livre plutôt réussi. L'auteur décortique avec finesse une hypocrisie dominante mais parfois si bien camouflée et nous sert une réflexion plus approfondie qu'on pourrait ne le croire sur l'insistance à dissimuler le naturel derrière les apparences.  De ce mariage, personne ne retiendra le même souvenir, la même impression et c'est cette diversité de sentiments qui donne toute sa force à ce roman.

Un livre qui se lit très vite et mêle à la fois les passages franchement odieux et ceux emplis de tendresse. 


Extrait :

"Il paraît que si le gâteau est monté trop tôt, les choux se détrempent et s'affaissent, le caramel se dissout , et tout dégringole. C'est peut-être ça, le message, au fond : vous êtes bien mignons aujourd'hui, mes petits mariés, mais attendez encore un peu ; votre joli petit couple va en prendre plein la figure, et vous allez vous ramasser en beauté."


mardi 24 janvier 2017

Un travail comme un autre - Virginia Reeves

Par Ariane



Auteur : Virginia Reeves

Titre : Un travail comme un autre

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (américain)

Traducteur : Carine Chichereau

Editeur : Stock

Nombre de pages : 344p

Date de parution : août 2016

Présentation de l’éditeur :

Roscoe T Martin est fasciné par cette force plus vaste que tout, plus grande que lui, qui se propage avec le nouveau siècle : l’électricité. Il s’y consacre, en fait son métier. Un travail auquel il doit pourtant renoncer lorsque Marie, sa femme, hérite de l’exploitation familiale. Année après année, la terre les trahit. Pour éviter la faillite, Roscoe a soudain l’idée de détourner une ligne électrique de l’Alabama Power. L’escroquerie fonctionne à merveille, jusqu’au jour où son branchement sauvage coûte la vie à un employé de la compagnie…



Mon avis :

C’est l’histoire d’une passion qui mène un homme à sa perte. Depuis son enfance, Roscoe est fasciné par l’électricité. Devenu électricien, marié à Marie qu’il adore et père d’un petit garçon, tout lui sourit. Mais au décès de son père, Marie hérite alors des terres familiales et convainc son mari de s’y installer pour faire tourner la ferme. Mais Roscoe n’a vraiment pas l’âme d’un fermier. Malheureux comme les pierres après avoir renoncé au métier qu’il aime tant, il est prêt à quitter sa femme pour fuir cette vie dans laquelle il ne s’épanouit pas. Jusqu’à ce qu’il ait l’idée de se raccorder à une ligne électrique et de détourner le courant pour moderniser la ferme. Malheureusement, son geste va coûter la vie à un employé de la compagnie électrique. Roscoe, ainsi que Wilson employé de la ferme l’ayant aidé, se retrouvent alors en prison.

Les courts chapitres alternent entre le passé, où l’on découvre ce qui a conduit Roscoe en prison, et présent. Roscoe est un personnage attachant. Il peine à trouver sa place dans la ferme familiale aussi bien que dans sa famille et c’est pour se sentir à nouveau utile, pour faire ce qu’il aime et s’affirmer en tant que mari et père qu’il décide un jour de détourner de l’électricité. En prison cet homme bon et cultivé se trouve confronté à des conditions de vie difficiles, à l’hostilité des autres prisonniers et à la violence des gardiens. Il trouve tout de même un peu de réconfort au chenil et à la bibliothèque, dans l’amitié que lui portent le chapelain, le bibliothécaire et le directeur adjoint. Mais c’est tout de même un homme profondément malheureux, qui n’a aucun contact avec l’extérieur depuis son arrestation car sa femme et son fils ont coupé tout lien avec lui. Il doit aussi supporter le poids de la culpabilité. En voulant bien faire il a pris la vie d’un homme, détruit sa famille et celle de Wilson, son employé lui aussi incarcéré. Mais Wilson a encore moins de chances que Roscoe, car à l’époque en Alabama, un prisonnier noir était envoyé à la mine.

C’est un bon roman, à la fois subtil et réaliste, dans lequel on retrouve quelque chose des grands noms de la littérature américaine comme Steinbeck ou Kerouac. Le talent est là, c’est indéniable, j’ai hâte de voir ce que l’auteur en fera, car il s’agit de son premier roman.



Extrait :

« On naît avec quelque chose dans les veines, pour mon père, c’était le charbon, pour Marie, c’est la ferme, pour moi, un puissant courant électrique. »

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