samedi 29 février 2020

Bilan de février (Ariane)

Par Ariane

Cette année, février nous offre un jour supplémentaire, je compte bien en profiter ! En attendant, je reviens sur mes lectures du mois. Si janvier m'avais gâtée avec de nombreuses et belles lectures, février a été plutôt inégal. 
J'attendais beaucoup du roman de John Boyne, Les fureurs invisibles du cœur. Attentes qui n'ont pas été comblée. 
En revanche, le joli portrait de Suzanne par Frédéric Pommier m'a beaucoup touché.
Dans Le cri, Nicolas Beuglet réussit l'exploit d'accumuler les clichés et de nous offrir un roman extraordinairement ennuyeux. 
La bibliothécaire a voulu me convertir aux bandes dessinées avec Culottées de Pénéloppe Baugieu. Une lecture plutôt sympathique mais vraiment, les bd ce n'est pas mon truc ! 
Aussitôt lu, aussitôt oublié ! Miss Islande de Audur Ava Olafsdottir ne m'aura laissé aucun souvenir...
Contrairement au roman d'Anaïs Llobet. Des hommes couleur de ciel est un très beau roman, sombre et désespéré. 



En ce moment je lis
Et vous qu'avez-vous lu ?

vendredi 28 février 2020

La vierge en bleu - Tracy Chevalier

Par Daphné:













Auteur : Tracy Chevalier
Titre : La Vierge en bleu
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traductrice :Marie-Odile Fortier-Masek
Editeur : Philippe Rey

Résumé de l'éditeur :

Récemment arrivée des Etats-Unis avec son mari, Ella Turner a du mal à trouver sa place dans cette bourgade de province du sud-ouest de la France. S'y sentant seule et indésirable, elle entreprend des recherches sur ses ancêtres protestants qui eurent à fuir les persécutions. Elle est alors loin d'imaginer que cette quête va bouleverser sa vie. Quatre siècles plus tôt, en pleine guerre de religion, Isabelle du Moulin, surnommée " La Rousse " en raison de sa flamboyante chevelure, risque un procès en sorcellerie pour le culte qu'elle voue à la Vierge Marie. Cependant, l'enfant qu'elle porte ne lui laisse d'autre choix que d'entrer dans l'intolérante famille des Tournier qui a embrassé la Réforme. Séparées par des générations mais unies par un mystérieux héritage, Ella et Isabelle vont renouer les fils du temps à deux voix. Premier roman de l'auteur de La jeune fille à la perle, La Vierge en bleu livre l'histoire tragique et foisonnante des Tournier, sur fond de guerre de religion.

Mon avis :

Voilà un livre qui avait tout pour me plaire : une auteure que j'apprécie beaucoup, une histoire de sorcellerie, des chapitres alternant passé et présent. Ce sont en général des ingrédients sûrs pour me faire passer un très bon moment de lecture. Mais il semblerait que finalement, les ingrédients ne font pas tout car j'ai eu un peu de mal avec le résultat final.

Voici deux histoires de femmes, deux histoires se passant à plusieurs siècles d'écart, mais deux histoires pourtant bel et bien liées. L'histoire d'Isabelle, huguenote vivant au cœur des guerres de religion, soupçonnée de sorcellerie, et Ella, américaine découvrant la France, de nos jours. 

Cette lecture ne fut pas désagréable mais tout de même bien loin d'être mon livre préféré de Tracy Chevalier. Si j'ai suivi avec intérêt l'histoire consacrée à Isabelle, l'histoire d'Ella m'a quant à elle plutôt ennuyée. J'ai en effet trouvé le personnage d'Ella assez fade, voire quelque peu agaçant. Quand à la partie romance, elle m'a paru franchement caricaturale et j'ai trouvé que le livre aurait gagné à en être exempté. Les clichés sur les français piquent un peu les yeux mais cela m'a fait sourire plus qu'autre chose. J'ai donc nettement préféré la partie consacrée à Isabelle mais là encore, il m'a manqué quelque chose. J'aurais bien aimé que la partie historique soit plus approfondie et que la fin (assez horrible cela dit en passant!) soit un peu moins prévisible. 
J'ai tout de même bien apprécié le côté transgénérationnel de l'histoire et le contraste saisissant entre deux époques. 

Un livre qui ne me laissera donc pas un grand souvenir et c'est bien dommage car le thème m’intéressait beaucoup.

Extrait :

"Debout au-dessus d'eux, il déploya l'étoffe blanche. Et voici qu'en tomba le quatrième secret, cette couleur qu'Isabelle avait cru ne jamais revoir. Elle poussa un cri, tendit la main et frotta l'étoffe entre ses doigts. La laine était toute douce, elle était teinte à cœur. Baissant la tête, elle porta l'étoffe à sa joue."

mardi 25 février 2020

Invitation au crime - Sheridan Le Fanu

Par Ariane


Auteur : Sheridan Le Fanu

Titre : Invitation au crime

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Irlande)

Traductrice : Françoise Adelstain

Editeur : Libretto

Nombre de pages : 176p

Date de parution : novembre 2019

Présentation de l’éditeur :
Richard Marston, aristocrate désargenté qui a passé la quarantaine, règne sur le domaine des Hêtres Gris qu’il n’a plus guère les moyens d’entretenir, entre sa femme qu’il délaisse, sa fille encore dans l’enfance… et la gouvernante française, Mlle de Barras, invitée à tenir compagnie aux deux « dames » du lieu.
Mlle de Barras a des manières, déploie mille attentions à l’endroit de la maîtresse de maison dont elle devient vite la confidente, mais sa venue aux Hêtres Gris semble donner le signal de quelques bouleversements inquiétants. Bientôt la vie monotone et apparemment austère du manoir est troublée par l’arrivée d’un nouvel invité : Sir Wynston Berkley, célibataire coureur de jupons qui fut jadis le rival de Marston à l’occasion d’une amourette de jeunesse. Avec lui, une porte semble s’ouvrir sur un passé que les habitants de la place feignaient d’avoir oublié. Un passé qui a la vie dure, et qui poussera bientôt l’un des protagonistes au crime de sang…



Mon avis :

Précurseur du roman fantastique, Sheridan Le Fanu signe avec Invitation au crime un récit sombre, fondateur du roman policier. On y retrouve également les éléments caractéristiques du roman gothique dans la description des lieux, des éléments et les caractères extrêmes des personnages.

J’ai beaucoup aimé l’intrigue, mettant en scène des éléments qui deviendront des classiques du genre (un huis-clos, une galerie de personnages, des secrets, une femme fatale,…). L’écriture de Sheridan Le Fanu est de celles qui happent le lecteur dès les premières lignes, créant une atmosphère oppressante au service d’une tension qui va crescendo.

Une belle découverte.



Extrait :

« Les hommes ne peuvent pas plus contrôler les pensées qui leur traversent l’esprit que les ombres des nuages qui passent au-dessus d’eux. »

Catégorie justice

lundi 24 février 2020

Notre famille - Akhil Sharma

Par Daphné














Auteur :  Akhil Sharma
Titre : Notre famille
Genre : roman 
Langue d’origine : anglais
Traductrice : Paule Guivarch
Éditeur : Editions de l'Olivier
Date de parution : 2015
Nombre de pages: 220

Résumé de l'éditeur :

Ajay n'a pas dix ans lorsque sa famille quitte l'Inde pour s'installer aux États-Unis. Lui et son grand frère Birju découvrent émerveillés ce pays étonnant, promesse d'un avenir radieux. Mais pour Birju, le destin va en décider autrement.
Dans l'ombre de son frère aîné, Ajay reste seul à porter les espoirs de ses parents. Adolescent rêveur réfugié dans la littérature, tiraillé entre deux cultures, il va devoir lutter pour trouver sa voie - sans jamais oublier les siens.


Mon avis :

Ajay et sa famille quittent l'Inde, portés par le rêve américain. Malheureusement, entre les difficultés à s'intégrer dans leur nouvelle vie et le drame familial qui viendra tout bouleverser, ce rêve ne sera pas celui qu'ils avaient imaginé. 

L'écriture très simple de ce livre contraste avec la dureté du sujet. Divisé en deux parties, il montre les difficultés à trouver sa place dans un nouveau pays puis celles de faire face au drame. C'est avant tout une grande sincérité qui émane de ce livre, probablement parce qu'il est en parti autobiographique. On ressent au travers d'Ajay une grande volonté de ne pas trahir les siens, de parler d'eux sans jugement, de simplement décrire leur vies, leur souffrance et les différentes manières dont ils réagissent face à cela. On voit à travers le regard d'Ajay combien peuvent être différentes les manières de vire et de gérer une même douleur selon les personnes. 

Un livre tout en simplicité et en émotion.

Extrait :

Au milieu de cette cuisine, je compris soudain que nous ne rentrerions jamais en Inde, que nous resterions sans doute toujours en Amérique. Cette idée me troubla. Je me rendis compte qu'un jour, je serais différent de ce que j'étais actuellement. Je me sentis très seul."

samedi 22 février 2020

Un vent de cendres - Sandrine Collette

Par Ariane


Auteur : Sandrine Collette
Titre : Un vent de cendres
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Denoël
Nombre de pages : 272p
Date de parution : février 2014

Mon avis :
Impossible d’oublier Des nœuds d’acier, premier roman de Sandrine Collette. Un coup de poing magistral. Atypique et glaçant. Un vent de cendres est son deuxième roman, on y retrouve certains points communs, mais…en moins bien.
Trois jeunes gens dans une voiture après un mariage. Ils ont trop bu. Le drame est inévitable. Laure est tuée sur le coup, son fiancé Andréas qui conduisait est plongé dans le coma pendant des mois et leur ami Octave se retrouve défiguré et boiteux. Les deux hommes se replient dans le domaine viticole d’Andréas qui vit reclus tandis qu’Octave gère le domaine. Dix ans plus tard, un groupe de jeunes gens arrive pour les vendanges au domaine de Vaux. Parmi eux, Malo et sa sœur Camille qui ressemble comme une jumelle à Laure…
Comme dans son premier roman, Sandrine Collette plonge d’emblée son lecteur dans une atmosphère pesante et angoissante. Dès les premières pages, l’accident nous met en garde, ce n’est pas un roman léger qu’on tient entre les mains. Alors forcément, lorsque le groupe arrive au domaine, le lecteur pressent l’issue tragique. La tension va crescendo, entre l’attirance presque malsaine de Camille et Octave, l’hostilité immédiate de Malo pour cet étrange patron et le conflit larvé entre Andréas et Octave, qui couve depuis une décennie. Vraiment, c’est bien écrit, les personnages sont parfaits dans leur rôle et l’histoire se présente bien. A priori on tient là un parfait roman noir.
Sauf que… La fin ! Rapidement, je me suis dit « et si en fait… ? », mais non trop évident, trop convenu, trop facile. Elle ne peut pas avoir fait ça, c’est forcément autre chose. Mais non. Déception. Enorme. C’est tellement vu et revu que ça en devient ridicule. Vraiment dommage, ces personnages méritaient mieux.
Après avoir dévoré le roman, les dernières pages me laissent un goût amer.

Extrait :
« Il la précède, lourd sur la canne et le pas lent, et elle observe cette silhouette bancale, pense à cet après-midi en haut des rangs de vigne, ses mains sur elle – un frisson. Enlève-toi ça de la tête. Dans les caves elle le suit et ils s’enfoncent. Ce pourrait être le centre de la Terre, elle le suivrait quand même.
… il a le double de mon âge, il est dingue, défiguré et mauvais et je ne pense qu’à lui, je délire ou quoi ? Elle court derrière lui. »

L'avis de AifelleMimi, Violette, Natiora, Jostein


Catégorie couleur