Auteur :
Maggie O’Farrell
Titre :
L’étrange disparition d’Esme Lennox
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traductrice :
Michèle Valencia
Editeur :
Belfond
Nombre de
pages : 240p
Date de
parution : mars 2008
Mon avis :
Après l’excellente lecture de I am, I am, I am, j’avais hâte de retrouver Maggie O’Farrell. J’ai
choisi ce titre, déjà note sur ma liste de souhaits depuis longtemps et
particulièrement recommandé par les lecteurs.
Iris, la trentaine active, gère une boutique de vêtements d’occasion.
Elle tombe des nues lorsqu’elle reçoit un appel d’un asile, lui apprenant qu’elle
est la plus proche parente d’une de leur patiente, Euphemia Lennox. Iris n’a
jamais entendu de cette dame qui s’avère être la jeune sœur de sa grand-mère,
soit disant fille unique. A cause de la fermeture de l’asile, Iris doit donc
prendre en charge Euphemia, ou plutôt Esme, enfermée depuis plus de soixante
ans.
Ce roman navigue entre trois personnages et plusieurs époques.
Iris est une jeune femme moderne au fort tempérament, qui vit sans passion une
relation avec un homme marié, mais a une relation ambiguë avec son frère
adoptif. Katleen, ou Kitty, grand-mère d’Iris et sœur d’Esme est atteinte de la
maladie d’Alzheimer. Ses pensées sont hachées, sautant d’un souvenir à un autre
sans lien apparent, livrant des bribes d’informations sur ce qui a poussé à l’enfermement
d’Esme.
Esme est bien sûr le personnage central de l’histoire. Il y
a l’Esme actuelle, qui rencontre Iris et sort enfin de l’asile après toute une
vie d’enfermement. Elle se perd dans ses souvenirs et avec elle, nous remontons
le temps. Nous voici en Inde dans les années 20, face à une petite fille espiègle
et curieuse, adorant sa grande sœur et son petit frère. Il y a le drame de la
mort de ce petit garçon, le chagrin nié de la petite fille devant celui de la
mère et le silence qu’elle refuse, ne voulant pas oublier. Il y a l’arrivée en
Ecosse, ce pays qui est soi-disant le sien mais qu’elle ne connaît pas. Il y a
cette jeune fille, éprise de liberté, qui souhaite étudier et travailler plutôt
que se chercher un mari. Puis, il y a l’asile.
C’est un roman qui se lit très facilement et agréablement, l’histoire
et les personnages sont bien construits. Sur le thème éculé des secrets de
famille, Magie O’Farrell nous parle de la place des femmes dans la société et
de l’incroyable facilité avec laquelle une femme pouvait être enfermée. Esme ne
rentre pas dans le cadre de la bonne société, elle ne se plie pas au destin qu’on
veut lui imposer, cela lui vaudra d’être rejetée.
Pourtant, je reste un peu sur ma faim. Tout d’abord, le
secret et la révélation finale, je les ai vus venir à des kilomètres. Mais bon,
ça ne m’a pas vraiment dérangée. Ce qui m’a dérangée, c’est qu’autant sur la
forme que sur le fond, j’ai trouvé que ça manquait considérablement d’originalité.
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux romans de Kate Morton, une autrice
australienne dont j’ai lu plusieurs romans. Romans dans lesquels on trouve
toujours les éléments suivants : une jeune femme (séduisante mais pas trop,
indépendante et dotée d’un fort caractère, dans relation de couple peu
satisfaisante mais qui rencontre ou connaît déjà un homme qui lui convient
mieux) ; une femme âgée de sa famille( que l’on découvre dans des
flashbacks, jeune, séduisante, intelligente et indépendante) ; des secrets
de famille ; des flashbacks à répétition ; une grande maison de
famille bourgeoise ;… Bref, les mêmes ingrédients que dans ce roman de
Maggie O’Farrell et même s’il n’y a aucun rapport entre les deux autrices,
cette ressemblance m’a troublée.
C’est tout de même une bonne lecture et je pense que je
relirai rapidement Maggie O’Farrell.
Extrait :
« Son comportement ne paraît pas tout à fait normal,
songe Iris. Sans aller jusqu'à imaginer qu'elle a été enfermée la plus grande
partie de sa vie, on sent que quelque chose- une certaine naïveté, un manque
d'inhibition, peut-être la met à part. »
Catégorie prénom
Quand je l'ai lu, on ne parlait pas encore beaucoup de ce thème là et j'ai beaucoup aimé les personnages. (je n'ai pas lu Kate Morton)
RépondreSupprimerLe thème de l'internement est intéressant et c'est vrai qu'on le croise plus souvent depuis quelques temps.
SupprimerJ'avais beaucoup aimé ce roman, même si, comme tu dis, on voit arriver la fin gros comme une maison.
RépondreSupprimerMais ce n'est pas forcément dérangeant.
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