samedi 30 janvier 2021

Vladivostok circus - Elisa Shua Dusapin

Par Ariane

 


Auteur : Elisa Shua Dusapin

Titre : Vladivostok circus

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : éditions Zoé

Nombre de pages : 170p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Ma libraire préférée a l’excellente idée de proposer chaque mois une réunion de lecteurs. Chacun y présente ses coups de cœur, les échanges sont intéressants et les découvertes nombreuses. J’y participe à chaque fois avec grand plaisir et j’espère que l’on va bientôt pouvoir se réunir à nouveau… C’est lors d’une de ces réunions que j’ai noté ce titre, présenté par une figure bien connue des lectures guingampais. Il insiste, il faut absolument découvrir cette jeune autrice ! Mon choix se porte sur son dernier titre à la couverture surprenante…

Nathalie est une jeune costumière française engagée pour confectionner de nouvelles tenues de scène pour un trio d’acrobates de barre russe. Nino et Anton portent sur leurs épaules la barre sur laquelle évolue Anna. Dans un cirque déserté pour la saison, Nathalie pénètre l’intimité du trio, apprend à connaître leur art, à percevoir les fêlures derrière le masque des artistes.

Le titre laissait présager un récit riche en couleurs, en odeurs, en bruits. Mais c’est une parenthèse hors du temps. Nathalie, les acrobates et Léon le metteur en scène semblent seuls au monde, le temps suspendu. C’est un récit fragile et mélancolique, tout comme l’écriture de l’autrice toute en légèreté.

On utilise souvent le terme pépite pour parler de certains livres exceptionnels. Là on est plus sur une perle. Délicate, fragile et subtile. Gilbert avait raison, il fallait absolument que je découvre Elisa Shua Dusapin.


mercredi 27 janvier 2021

Mercredi, c'est le jour des petits - Un peu BEAUCOUP - Olivier Tallec

 Par Daphné










Auteure :  Olivier Tallec
Titre : Un peu BEAUCOUP
Editeur : L'école des loisirs

Résumé:

C'est fragile un arbre, il faut en prendre bien soin. Il faut s'en occuper comme d'un ami. Mon arbre et moi, on s'occupe bien l'un de l'autre. Parfois, il me donne une de ses pommes de pin. Une c'est peu, mais attention, toutes c'est beaucoup. Il faut trouver le bon équilibre. Mais si un jour il n'a plus de pommes de pins, il y aura encore ses épines, ses branches ou ses racines...

Mon avis :

Il y a quelques temps, ma fille avait découvert C'est MON arbre, un album qui lui avait beaucoup plu. Alors, quand elle a su que l'auteur en avait écrit un autre avec ce même petit écureuil qui lui avait tant plu, elle l'a aussitôt demandé pour son septième anniversaire. Et on peut dire que c’est un cadeau qui ne l'a pas déçue car elle l'a tout autant aimé que le premier album!

On retrouve donc là noter petit écureuil qui nous parle de son arbre, bien conscient que "c'est fragile, un arbre. Il faut en prendre soin". il faut en prendre soin, oui, mais cet arbre lui donne de si belles pommes de pin qu'il ne peut s'empêcher de les manger toutes. Mais pas de souci, il reste les aiguilles! Oui, mais... elles sont tellement bonnes aussi, ces aiguilles, comment résister? Bon, ce n'est pas si grave de toutes les avoir mangé puisqu'il reste les branches. Oui, mais...

Voici un album plein d'humour et de subtilité qui sensibilise le jeune lecteur à l'écologie... car si on y réfléchit bien, tout comme dans C'est MON arbre, l'écureuil agit bel et bien comme les hommes. Il l'aime son arbre, mais le désir de surconsommation le pousse à la destruction et il trouve toutes les excuses possibles pour se justifier! Jusqu'au moment où... 

Un livre à découvrir, à la fois pour le message qu'il délivre, pour le rire qu'il suscite et pour le plaisir de suivre les aventures de cet écureuil toujours aussi cocasse et expressif!



mardi 26 janvier 2021

Ohio - Stephen Markley

Par Ariane



Auteur : Stephen Markley

Titre : Ohio

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (américain)

Editeur : Albin Michel

Nombre de pages : 560p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Voilà un livre de la rentrée littéraire que j’ai beaucoup vu sur les blogs et qu’il me tardait de lire.

New Canaan, Ohio, est l’une de ces petites villes typiques des Etats-Unis. Une industrie sur le déclin, des habitants qui se connaissent tous plus ou moins,…C’est ici qu’ont grandi Bill, Stacey, Dan et Tina. Ils étaient ensemble au lycée, se connaissaient et se fréquentaient sans être vraiment amis. Tous les quatre ont quitté la ville depuis des années, mais ce soir-là tous sont de retour pour des raisons bien différentes. Bill, ancien sportif populaire aux idées politiques à contre-courant de ses camarades, est un homme malheureux, alcoolique et drogué, qui a accepté de livrer un paquet mystérieux à une ancienne connaissance. Stacey, jeune fille sage et fervente chrétienne, assume désormais son homosexualité au grand dam de son frère, pasteur traditionnaliste. Dan était un garçon timide et discret, un bon élève toujours le nez dans un livre, qui a surpris tout le monde en s’engageant dans l’armée pour des missions en Afghanistan dont il est revenu mutilé. Tina, adolescente belle et sexy qui faisait tourner les têtes, est désormais une femme triste hantée par des souvenirs douloureux. Cette nuit, à New Canaan, tous ont quelque chose à régler avec le passé.

Le roman est divisé en quatre grandes parties, chacune consacrée à l’un des quatre protagonistes. Leurs histoires particulières se suivent sans vraiment se croiser, dans le passé comme dans le présent. Chaque histoire apporte un éclairage sur une autre, chaque événement selon le regard, porté par les personnages, est perçu d’une manière nouvelle. A travers eux, Stephe Markley évoque les maux qui rongent l’Amérique du 21ème siècle : ravages de la drogue, des violences sexuelles, de la guerre, de la pauvreté… Une génération désenchantée, le rêve américain s’est écroulé, ne reste plus que la désillusion, la colère sourde, la violence latente…

Ohio, est un premier roman ambitieux et réussi, un roman très sombre où il est difficile de trouver une étincelle d’espoir. 

 

 

samedi 23 janvier 2021

Wuhan, ville close - Fang Fang

Par Ariane



Auteur : Fang Fang

Titre : Wuhan, ville close

Genre : document

Langue d’origine : chinois

Editeur : Stock

Nombre de pages : 380p

Date de parution : septembre 2020

 

Mon avis :

Quand j’ai découvert les livres plébiscités par les lectrices du jury de novembre du prix des lectrices de Elle, j’étais à la fois déçue et inquiète. Déçue que le roman de Stefansson n’ait pas été choisi et inquiète de devoir lire ce journal de confinement. Car s’il y a bien un sujet sur lequel je n’avais vraiment pas envie de lire, c’est bien celui-là… d’autant plus que j’ai beaucoup de mal avec les livres sous forme de journal.

Fang Fang est une écrivaine chinoise. Elle vit à Wuhan, dans une résidence de l’association des écrivains du Hubei. Lorsque le confinement est mis en place, elle commence à tenir son journal qu’elle publie sur les réseaux sociaux. Pendant la soixantaine de jours que dure le confinement, elle raconte son quotidien, ses réflexions, partage des informations… Son journal a rencontré un grand succès en Chine, suivi quotidiennement par plusieurs millions de personnes, décrié par beaucoup d’autres pour ses critiques au gouvernement sur la gestion de la crise.

Il y a beaucoup de longueurs, inévitables étant donné le contexte d’écriture, et découvrir les événements de Wuhan, auxquels on prêtait peu d’attention à l’époque, est assez perturbant. Depuis bientôt un an, nous vivons avec ce virus et subissons ses conséquences, des millions de personnes ont été atteintes et près de 2 millions en sont mortes. Alors, forcément, les affirmations des autorités chinoises au tout début de l’épidémie « tout va bien, la situation est sous contrôle, le virus n’est pas transmissible d’humain à humain »… ça fait froid dans le dos.