lundi 30 septembre 2019

Bilan de septembre (Daphné)

Par Daphné

Ce mois-ci, j'ai continué ma découverte de livres de Tracy Chevalier avec La dernière fugitive et L'orée du verger : si j'ai beaucoup aimé le premier, j'ai été un peu déçue par le deuxième. Une petite déception également avec Un silence brutal de Ron Rash que j'ai moins apprécié que ses autres livres, et avec Les paupières de Yoko Ogawa qui m'a également moins séduite que mes autres lectures de cette auteure. 
Des lectures documentaires très intéressantes ensuite avec L'horloge de la nature et Le réseau secret de la nature de Peter Wohlleben. Enfin, deux livre sur l'allaitement avec L'allaitement quand il dure (longtemps) et allaiter plus longtemps.







Et vous, quelles ont été vos lectures de septembre ?

samedi 28 septembre 2019

La redoutable veuve Mozart - Isabelle Duquesnoy

Par Ariane


Auteur : Isabelle Duquesnoy
Titre : La redoutable veuve Mozart
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : éditions de la Martinière
Nombre de pages : 304p
Date de parution : septembre 2019

Présentation de l’éditeur :
Wolfgang Amadeus Mozart était un génie.
Mort ruiné, enterré sans grande pompe, il aurait pourtant pu sombrer dans l'oubli... Si Constanze Mozart ne l'avait pas adoré au point de sacrifier leurs propres enfants à la gloire de son défunt mari. Si elle ne lui avait pas survécu pendant cinquante-et-un ans, bataillant jour et nuit pour la postérité de son œuvre. Si elle n'avait pas gratté la terre à mains nues pour retrouver son squelette, ni rebaptisé son jeune fils « Wolfgang Mozart II » pour le produire dans toutes les cours d’Europe…
Le deuil de Constanze révéla une femme d’affaires intransigeante, un caractère hors norme : une veuve redoutable. Voici le destin extraordinaire et romanesque d’une femme d’une grande modernité.

Mon avis :
J’ai commencé l’année 2018 avec un énorme coup de cœur pour L’embaumeur, le précédent roman d’Isabelle Duquesnoy. Je garde un excellent souvenir de ce roman passionnant, de son histoire atypique et de ses personnages qui l’étaient tout autant. Forcément, voyant qu’un nouveau roman de l’autrice était attendu pour cette rentrée littéraire, je l’ai placé en tête de ma courte liste d’envies de la rentrée.
Avant même d’avoir trente ans, constance Mozart se retrouve veuve. Qui plus est avec deux enfants à charge et des finances plus que précaires. En plus de la douleur d’avoir perdu un mari adoré, Constance enrage de voir que le génie de son mari n’est pas reconnu à sa juste valeur. Elle vouera donc sa vie à imposer l’œuvre et le souvenir du compositeur. C’est ce qu’elle raconte ici, au soir de sa vie, à son fils aîné, alors que la monumentale statue de Mozart va bientôt être érigée sur la place qui portera son nom.
Récit d’une vie, d’une obsession et d’un amour fou, à la fois roman et biographie, ce roman m’a complètement happée. Constance Mozart se révèle une femme au caractère bien trempé, assez peu sympathique il faut l’avouer, mais bien intéressante que je ne l’imaginais.
Outre l’aspect romancé du récit et toute la construction apportée par Isabelle Duquesnoy, le roman fourmille d’informations sur Mozart et le milieu musical de l’époque. Il faut dire qu’Isabelle Duquesnoy maîtrise probablement son sujet, puisqu’elle a déjà écrit deux romans mettant en scène Constance Mozart.
Un roman très intéressant, mais… je n’y ai pas trouvé l’élan qui m’avait tant plu dans L’embaumeur. N’empêche, je vous le recommande.

Extrait :
« (…) même assis auprès de sa mère mourante, ton père avait composé une sonate… Le génie ne gâche pas une occasion dans les lamentations, il se saisit de tout et le transforme en art ! D’ailleurs, lorsque j’écoute cette sonate, je crois déchiffrer la respiration haletante de ma belle-mère que je n’ai jamais connue, et j’entends le plic-ploc des gouttes de sang qu’elle perdait à chaque saignée. »

vendredi 27 septembre 2019

L’horloge de la nature - Peter Wohlleben

Par Daphné














Auteur : Peter Wohlleben
Titre : L'horloge de la nature
Genre : essai
Langue d’origine : allemand
Traducteur : Laurent Palet
Éditeur : Macro éditions, Le fil vert
Nombre de pages  : 253
Date de parution : 2017

Résumé de l'éditeur :

Ce livre, qui fourmille d’amusantes anecdotes et de précieuses informations, est avant tout un appel passionné à respecter et à vivre pleinement la nature qui nous environne. Vous aimeriez apprendre à prévoir la météo en vous appuyant sur les signaux que la nature nous lance ? Ou comprendre les animaux et les plantes qui nous entourent ? Peter Wohlleben nous invite à éduquer nos sens de manière à percevoir les signaux du vent, des nuages, des plantes et des animaux. Dehors, des milliers de petits et de grands phénomènes se produisent, beaux et fascinants, quasiment magiques. Nous devons juste apprendre à les percevoir, pour découvrir la nature.

Mon avis :


J'ai beaucoup aimé les lectures de La vie secrète des arbres et La vie secrète des animaux, aussi avais-je hâte de découvrir un autre livre de cet auteur. 
                    
Ce livre nous parle de nos jardins, de la manière de prévoir la météorologie en regardant autour de soi et en étant attentif au vent, aux nuages, aux animaux, à la flore... il nous parle des saisons,  d'astronomie, de la composition des sols, du changement climatique... 

Tout aussi intéressant que ses autres livres, Peter Wohlleben nous offre de nouveau une vraie mine d'informations sur la nature. Encore une fois, j'ai appris tellement de choses qu'il m'est difficile de tout retenir. Lu d'une seule traite, ce livre n'a pas manquer me passionner  et me donner envie de sentir et d'observer l'environnement autour de moi. N'est-ce pas ce qui nous manque, à nous la plupart des humains? Prendre le temps de regarder autour de soi et d’être attentif aux multiples signaux que nous envoie la nature? Ce livre est une vraie bouffée d'air frais, surtout que la vie en ville, en ce moment, me pèse un peu.


J’enchaîne maintenant sur un autre livre de cet auteur en espérant le plus possible apprendre et surtout me souvenir de ce qu'il écrit!



Extrait :

"La curiosité, première étape pour découvrir des choses inconnues, aide à rester jeune. Si nous ajoutons à cela l’envie et la capacité d’observation, alors nous sommes prêts à nous lancer dans le fantastique voyage à travers les secrets de la nature, qui nous permettra de découvrir une multitude de phénomènes, de surprises et de miracles, et de percevoir son infinie beauté. Pour ce faire il faut sortir des maisons et des villes, apprendre à regarder, à entendre les sons, à sentir les odeurs, à toucher de ses propres mains, à vivre avec la nature. C’est un voyage qui nous ramène à nous-mêmes et nous permet de mieux nous connaître, puisque nous sommes une partie intégrante de la nature."

mercredi 25 septembre 2019

Prix des Incorruptibles 2019-2020

Par Ariane

Et c'est repartié pour une 31ème année ! Je vous en ai déjà parlé plusieurs fois et vous le connaissez probablement, mais un petit mot quand même sur ce prix qui me plaît beaucoup.
Le prix des Incorruptibles a pour objectif de susciter l'envie de lire chez les plus jeunes en proposant plusieurs sélections de la maternelle au lycée. 
L'année dernière déjà, mes filles et moi avions pris plaisir à partager les lectures de leur sélection et à échanger. Nous recommençons cette année.
Sélection CE2/CM1








Et je vais probablement lire la sélection maternelle avec mon petit garçon







lundi 23 septembre 2019

Allaiter plus longtemps - Claude-Suzanne Didierjean- Jouveau

Par Daphné



















Auteur : Claude-Suzanne Didierjean- Jouveau
Titre : Allaiter plus longtemps
Genre : document
Langue d’origine : français
Editeur : Jouvence
Nombre de pages : 130
Date de parution :2017

Résumé de l'éditeur :

Allaitement prolongé, au long cours, à long terme... Autant d occurrences pour désigner le fait d'allaiter au-delà d'une certaine limite, comme l'apparition des premières dents ou les premiers pas, sous-entendu d'allaiter « trop » longtemps.

Pour autant, l'allaitement long est une des pratiques les plus usuelles du maternage proximal, justifiable par une multitude d'arguments positifs : c'est bon pour la santé de l'enfant et de la mère, le lait maternel est tout aussi riche après 18 mois d allaitement, l'allaitement apaise et réconforte l'enfant, renforce le lien mère-enfant, etc.

Ainsi, les mères souhaitant continuer à allaiter malgré les remarques, jugements et interrogations de leur entourage et des professionnels, bénéficieront, grâce à cet ouvrage, d'astuces et de conseils bienveillants.

Puisse ce livre devenir un allié pour toutes les femmes désirant se lancer dans cette belle aventure !


Mon avis :

Le nom de Claude-Suzanne Didierjean- Jouveau ne m'était pas inconnu car je l'avais déjà croisé dans plusieurs articles. Elle est entre autre la directrice de La Leche League, une association soutenant l'allaitement maternel. Son nom m'étant donc familier, cela faisait un moment que je souhaitais lire un de ces livres. Je n'ai pas choisi celui-ci par hasard : le sujet m’intéresse particulièrement.

Ce livre est découpé en plusieurs parties : la définition d'un allaitement dit long, l'allaitement dans l'Histoire, le lait maternel après l'âge de six mois, un an, la santé, la parole des mères et des enfants, la manière dont se passe un allaitement dit long, les critiques et les questions, et le sevrage. 

Il en résulte un livre très intéressant et bien documenté qui, comme le souligne l'auteure n'a pas pour but d'inciter les mères à allaiter longtemps mais de fournir à celles qui le font des arguments pour faire face à certaines critiques et surtout pour se convaincre elles-mêmes qu'allaiter longtemps ses enfants n'a rien d'anormal. En France, en effet, l’allaitement long est un sujet plutôt tabou et souvent critiqué quand il "sort du placard". 

Je me suis particulièrement intéressée aux parties historiques et scientifiques. Je n'ai pas vraiment appris de choses nouvelles, étant déjà bien documentée sur le sujet mais me suis tout de même passionnée pour cette lecture, particulièrement intéressante. J'aimerais maintenant bien trouver des livres parlant de l'allaitement long d'un point de vue sociobiologique et anthropologique mais à part les livres de Sarah Blaffer Hrdy et Allaités... des années de Ann Sinnott, tous ceux que j'aimerais lire ne sont, à ma connaissance, pas traduits en français. 

J'ai beaucoup aimé ce petit livre, court mais très précis écrit pas une auteure dont j'appréciais déjà beaucoup les articles. 

Extrait :

" En 1995 est paru aux Etats-Unis un ouvrage passionnant sur les aspects "bioculturels" de l'allaitement. L'une des contributions, écrite par Katherine A.Dettwyler, professeur d'anthropologie à l'université du Texas, s’intéressait à une question bien précise : à quel âge les petits humains devraient-ils être sevrés (le sevrage étant bien entendu ici la cessation totale des tétées) si l'on se basait uniquement sur des considérations physiologiques?"





samedi 21 septembre 2019

Le monarque des ombres - Javier Cercas

Par Ariane


Auteur : Javier Cercas
Titre : Le monarque des ombres
Genre : roman
Langue d’origine : espagnol
Traductrice : Aleksandar GRUJICIC, Karine LOUESDON
Editeur : Actes sud
Nombre de pages : 320p
Date de parution : août 2018

Présentation de l’éditeur :
Un jeune homme pur et courageux, mort au combat pour une cause mauvaise (la lutte du franquisme contre la République espagnole), peut-il devenir, quoique s’en défende l’auteur, le héros du livre qu’il doit écrire ? Manuel Mena a dix-neuf ans quand il est mortellement atteint, en 1938, en pleine bataille, sur les rives de l’Èbre. Le vaillant sous-lieutenant, par son sacrifice, fera désormais figure de martyr au sein de la famille maternelle de Cercas et dans le village d’Estrémadure où il a grandi. La mémoire familiale honore et transmet son souvenir alors que surviennent des temps plus démocratiques, où la gloire et la honte changent de camp. Demeure cette parenté profondément encombrante, dans la conscience de l’écrivain : ce tout jeune aïeul phalangiste dont la fin est digne de celle d’Achille, chantée par Homère – mais Achille dans l’Odyssée se lamentera de n’être plus que le “monarque des ombres” et enviera Ulysse d’avoir sagement regagné ses pénates.
Que fut vraiment la vie de Manuel Mena, quelles furent ses convictions, ses illusions, comment en rendre compte, retrouver des témoins, interroger ce destin et cette époque en toute probité, les raconter sans franchir la frontière qui sépare la vérité de la fiction ?

Mon avis :
Dans ma longue liste de romans à lire, figure Le livre que je ne voulais pas écrire de Erwan Larher, qui m’a été conseillé par mon libraire peu après sa sortie. Je ne l’ai toujours pas lu, mais le titre aurait pu être celui de ce livre Javier Cercas.
Avant de cevenir écrivain, Cercas se disait qu’il devrait un jour écrire l’histoire de Manuel Mena. Mais devenu écrivain, il lui est devenu inimaginable de le faire. Il aura rejeté cette idée des années, avant de s’intéresser à Manuel Mena, de partir sur ses traces, tout en continuant à dire qu’il n’écrirait jamais sur lui. Manuel Mena était le grand-oncle de Javier Cercas, franquiste et phalangiste, mort en 1938 à l’âge de 19 ans, bien des années avant la naissance de celui qui décidera finalement d’écrire son histoire.
Ni un roman, ni une biographie, c’est le récit d’une enquête que nous raconte Cecas, tout en parlant de la mémoire familiale, des blessures mal cicatrisées de la guerre civile et de ses interrogations personnelles. Récit intime donc, dans lequel Cercas, homme de gauche, raconte sa honte du passé familial et notamment de cet encombrant ancêtre, Achille familial, mort de la belle mort des héros «kalòs thánatos ». A travers les souvenirs épars des rares personnes encore en vie à avoir connu l’oncle Manuel (un cousin, quelques voisines, la propre mère de Cercas) et à l’aide des documents historiques, Cercas nous dresse un portrait, ou plutôt une esquisse, du jeune homme. Manuel Mena demeure une ombre, un anonyme parmi les milliers de victimes de cette guerre. Ce n’est plus l’Achille de l’Illiade, mais celui de l’Odyssée, le monarque des ombres.
J’ai été surprise d’aimer autant ce livre. Je craignais de m’ennuyer, ce ne fut pas le cas (même si les passages consacrés aux mouvements de troupes et aux combats m’ont parus un peu longuets).

Extrait :
« Parce que nous ne sommes pas omniscients. Parce que nous ne savons pas tout. Quatre-vingts ans se sont écoulés depuis la guerre, et toi et moi on a dépassé la quarantaine, alors pour nous c’est du tout cuit, on sait que la cause pour laquelle Manuel Mena est mort n’était pas juste. Mais est-ce qu’il pouvait le savoir lui à l’époque, lui, un gamin sans aucun recul et qui, en plus, était à peine sorti de son village ? Tiens, et tant qu’on y est, la cause pour laquelle Achille est mort était-elle juste ou injuste ? A moi, elle me semble absolument injuste : la pauvre Hélène avait tout le droit du monde de fuir avec Pâris et de quitter Ménélas, qui d’ailleurs était un véritable enquiquineur en plus d’être un vieux fossile… Toi, tu crois quoi, que c’est un argument suffisant pour déclencher une guerre, et aussi horrible que celle de Troie par-dessus le marché ? Non, sérieusement :ne jugeons pas Achille selon que la cause de sa mort est juste ou injuste, jugeons-le à la noblesse de ses actes, la décence et le courage et la générosité avec lesquels il a agi. Ne faut-il pas en faire autant avec Manuel Mena ? »

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