jeudi 31 mars 2022

Les gratitudes - Delphine de Vigan

 Par Daphné









Autrice : Delphine de Vigan

Titre : Les gratitudes

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : JC Lattès

Nombre de pages : 192

Date de parution : 2019 

Résumé de l'éditeur :

« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.
Et la peur de mourir.
Cela fait partie de mon métier.
Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c'est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »

Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.

Mon avis :

Je suis très souvent passée à côté de ce livre à la bibliothèque, attirée par sa couverture (les coquelicots sont mes fleurs préférées!) mais je ne sais pas pourquoi je ne m'étais jamais décidé à l'emprunter même si je me disais à chaque fois que je le lirais un jour. Après avoir lu Les enfants sont rois de la même autrice, je me suis finalement décidée!

Les gratitudes, voici un titre qui donne à réfléchir. Comme le souligne l'autrice, combien de fois dans notre vie dit on vraiment merci ? Un véritable merci, un merci qui compte, qui compte réellement? Ce merci, Marie le dit à Michka, Michka, qui, à l'automne de sa vie, perd peu à peu tous ses mots, atteinte d'aphasie. Alors qu'elle entre en EHPAD, sa vie, en même temps, que les mots, lui échappe. Elle n'est pas seule pourtant car Marie est là, Marie qui n'oubliera jamais tout ce que Michka a fait pour elle et qui restera avec elle jusqu'à la fin. Et il y a Jérôme aussi, orthophoniste, qui sais qu'il ne peut lutter contre l'aphasie mais qui essaye, le plus longtemps possible, d'aider Michka à conserver les mots qui lui échappent de plus en plus. C'est important, les mots. Dans une vie, combien en prononce-t-on ? Se rend on réellement compte à quel point ils nous sont essentiels ?

Voici un livre fait d'émotions, uniquement d'émotions. Un livre qui donne à réfléchir sur cette période de la vie, la dernière, la vieillesse, celle sur laquelle bien peu d'entre nous ont envie de réfléchir... Je n'exerce pas du tout el même métier que Jérôme, le personnage de l'orthophoniste mais je travaille avec le même public que lui, des personnes âgées qui perdent peu à peu leurs mots, leur mémoire. Et comme lui, je connais ce qu'il nomme le point de bascule, celui qui indique que ça y est, la bataille est perdue, que la maladie a pris le pas sur tout le reste et que malgré tout ce qu'on a fait pour la faire reculer le plus possible,  est venu le moment irrémédiable où l'on ne peut plus rien. C'est en grande partie pour cela que ce livre m'a touchée, beaucoup touchée car pour moi, Michka n'est pas qu'un personnage de livre : elle a un visage et une histoire...

Un livre fait d'émotions, donc. Emotions qui ont résonné en moi à chaque page...

Extrait :

"Quand je les rencontre pour la première fois, c'est toujours la même image que je cherche, celle de l'Avant. Derrière leur regard flou, leurs gestes incertains, leur silhouette courbée ou pliée en deux, comme on tenterait de deviner sous un dessin au vilain feutre une esquisse originelle, je cherche le jeune homme ou la jeune femme qu'ils ont été. Je les observe et je me dis : elle aussi, lui aussi a aimé, crié, joui, plongé, couru à en perdre haleine, monté des escaliers quatre à quatre, dansé toute la nuit. Elle aussi, lui aussi a pris des trains, des métros, marché dans la campagne, la montagne, bu du vin, fait la grasse matinée, discuté à bâtons rompus. Cela m'émeut, de penser à ça. Je ne peux pas m'empêcher de traquer cette image, de tenter de la ressusciter."


vendredi 25 mars 2022

S'adapter - Clara Dupond-Monod

 Par Daphné









Autrice : Clara Dupont-Monod

Titre : S'adapter

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Stock

Nombre de pages : 200

Date de parution : 2021 

Résumé de l'éditeur:

C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire.
Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires.
La naissance d'un enfant handicapé racontée par sa fratrie.
Un livre magnifique et lumineux.

Mon avis :

Ce livre est l'histoire d'un enfant pas tout à fait comme les autres et la manière dont il est perçu par les différents membres de sa fratrie, de la place qu'il occupe au sein de celle-ci. C'est une histoire tout en délicatesse et en sensibilité, une histoire où les rapports humains sont  finement détaillés, approfondis, où les pierres ont des yeux et des oreilles... car ce sont les pierres qui nous content cette histoire, les pierres d'un mur. Le mur d'une maison dans les Cévennes, là où vit la famille de l'enfant. 

Il y a l'aîné qui se dévoue totalement à son petit frère, qui, la joue contre sa joue, s'applique à lui faire découvrir tout ce qu'il ne peut découvrir seul. Il y a  la cadette, que le handicap de son frère dégoûte, la cadette pleine de colère. Et il y a le dernier-né, celui qui n'aura pas connu l'enfant mais dont la vie tournera autour de son absence. Ce sont là de bouleversants portraits que nous livre l'autrice, les portraits d'enfants qui vivent les mêmes choses et ne le ressentent pas de la même manière. Portrait d'un famille, mais portrait de la nature aussi car la montagne ici, est si présente qu'elle tient lieu de personnage. 

C'est un livre qui pourrait être dur et pourtant c'est un livre, tendre, émouvant, une ode au sens et à la nature, un hommage à la différence, c'est à la fois un chant d'amour et de rébellion, un chant de résilience aussi. Un livre qui se lit avec le cœur…

Extrait :

"L'enfant ne pouvait ni voir ni saisir ni parler, mais il pouvait entendre. Par conséquent, l'aîné modula sa voix. Il lui chuchotait les nuances de vert que le paysage déployait sous ses yeux, le vert amande, le vif, le bronze, le tendre, le scintillant, le strié de jaune, le mat. Il froissait des branches de verveine séchée contre son oreille."


jeudi 24 mars 2022

Dans notre boîte aux lettres, il y a... Astrapi!

 Par Daphné








Présentation :

Mais où est votre enfant ? Il est là, si, si, derrière son Astrapi ! Mais que fait-il ? Chuuuut ! Il grandit ! Car dans sa revue Astrapi il y a tout ce qu’il faut pour bien grandir, comprendre le monde et s'y sentir bien ! Plein d’actus junior, de reportages, de BD, de la cuisine ou des bricolages à faire tout seul, des blagues…

Astrapi, un rendez-vous complice deux fois par mois, pour :

  • Comprendre le monde, le plus proche comme le plus lointain, avec des reportages et des dossiers passionnants, de la science, de l’Histoire, des animaux
  • S’initier à l’actualité, décryptée pour les 7-11 ans, avec les pages Les Infos
  • Grandir et réfléchir en autonomie avec le personnage de Lulu, qui partage à chaque numéro ses joies et ses tracas du quotidien avec les copains, la maîtresse, les parents, les frères et sœurs…
  • Cultiver sa créativité mais surtout apprendre des choses et les comprendre avec ses mains grâce aux bricolages, maquettes, recettes de cuisine... Faire soi-même pour mieux retenir ce qu’on apprend, c’est la meilleure des pédagogies !
  • Faire le plein de bonne humeur avec des BD, des blagues et les fameux trucastuces !

Mon avis :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas parlé des magazines qui circulent en ce moment dans notre boîte aux lettres. Si ceux-ci changent en fonction de l'âge et des intérêts de mes filles, elles ont toujours au moins un abonnement en cours chacune. 

Ma fille de dix ans a découvert Astrapi à la rentrée des classes en septembre (et j'y ai moi-même été abonnée quand j'avais son âge.) C'est un magazine plutôt sympa et qui, malgré le fait qu'il soit adressé à des enfants d'une fourchette d'âge assez large (entre sept et onze ans), il l'avantage d'être suffisamment diversifié adaptable à chacun. 

On y trouve des dossiers instructifs de toujours assez attrayant pour capter l'attention de l'enfant, des pages d'actualité, des idées de bricolage, des recettes, des blagues, de s bandes dessinées... Tout un éventail de sujets différents! 

Mes filles sont toujours ravies d'y retrouver Lulu, l'héroïne d'une série de livres qu'elles aiment bien emprunter à la bibliothèque qui soulève toujours des questionnements de la vie quotidienne des enfants de leur âge. Mon aînée se jette littéralement dessus dés qu'elle le découvre dans la boîte aux lettres... puis daigne le prêter à sa sœur qui le dévore elle aussi!




vendredi 18 mars 2022

Hamnet - Maggie O'Ferrell

 Par Daphné








Autrice : Maggie O'Ferrell

Titre : Hamnet 

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Tradusctrice : Sarah Tardy

Editeur : Belfond

Nombre de pages : 368

Date de parution :  2021

Résumé de l'éditeur :

Un jour d'été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l'aide car aucun de leurs parents n'est à la maison...
Agnes, leur mère, n'est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour ; leur père est à Londres pour son travail ; tous deux inconscients de cette maladie, de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir.
Porté par une écriture d'une beauté inouïe, ce nouveau roman de Maggie O'Farrell est la bouleversante histoire d'un frère et d'une sœur unis par un lien indéfectible, celle d'un couple atypique marqué par un deuil impossible. C'est aussi l'histoire d'une maladie " pestilentielle " qui se diffuse sur tout le continent. Mais c'est avant tout une magnifique histoire d'amour et le tendre portrait d'un petit garçon oublié par l'Histoire, qui inspira pourtant à son père, William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.

Mon avis :

Quand j'ai ouvert ce livre, je m'attendais à tout autre chose.  J'avais dans l'idée que l'histoire serait plus centrée sur Shakespeare et sur la pièce de "Hamlet". en réalité, ce livre est l'histoire du fils de Shakespeare (du moins telle que l'a imaginé l'autrice car on ne sait en fait pas grand chose sur cet enfant) , l'histoire de sa dernière journée, l'histoire de sa mort, l'histoire du deuil que vivra sa famille. C'est aussi l'histoire de ses parents, de sa mère surtout. Et c'est aussi l'histoire d'une horrible maladie, la peste bucolique qui a fait tant de ravages. 

Si les personnages ont bel et bien existé, l'histoire est quand à elle fictive, étant seulement inspirée par le peu que connaît l'autrice de la famille de Shakespeare. Cela pourrait être réel cependant car même s'il y a ici des passages qui tiennent plus de l'allure du conte (un conte plutôt sombre!), l'histoire est crédible et on se croirait bel et bien en 1596. 

Tout l'intérêt de ce livre tient en grande partie dans la plume de Maggie O'Ferrel, une plume sensible et émouvante qui met des mots sur la douleur, la perte, le deuil. Sur la maternité et l'amour aussi car c'est bel et bien d'amour et de lien qu'il s 'agit, que ce soit entre mère et fils, entre frère et sœur jumeaux, entre mari et femme même s'ils  ne se comprennent pas toujours. 

S'il j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs à ce livre, je l'ai cependant apprécié, en grande partie pour ses qualités littéraires et pour la fin que j'ai trouvé très belle.


Extrait 

"Elle aimerait pouvoir séparer les brins, revenir à la toison avant qu’elle ne soit laine, remonter le chemin jusqu’à cet instant, car alors elle se lèverait, tournerait son visage vers les étoiles, vers les cieux, vers la lune, et les supplierait de changer le cours de l’histoire, de faire qu’une autre issue lui soit proposée, par pitié, par pitié."


vendredi 11 mars 2022

Les enfants sont rois - Delphine de Vigan

 Par Daphné








Résumé de l'éditeur :

"La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s’étonna de l’autorité qui émanait d’une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l’obscurité. “On dirait une enfant”, pensa la première, “elle ressemble à une poupée”, songea la seconde. Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire." À travers l’histoire de deux femmes aux destins contraires, Les enfants sont rois explore les dérives d’une époque où l’on ne vit que pour être vu. Des années Loft aux années 2030, marquées par le sacre des réseaux sociaux, Delphine de Vigan offre une plongée glaçante dans un monde où tout s’expose et se vend, jusqu’au bonheur familial.

Mon avis :

Il y a deux ou trois ans, une personne de ma connaissance  m'a montré plusieurs vidéos sur Youtube où étaient mis en scène des enfants faisant des "pranks" (sortes de canulars) avec leur père. Sur le coup, je n'y ai pas prêté attention, me demandant seulement quel était l'intérêt de ces vidéos  tant leur contenu me paraissait stupide. Ce n'est qu'un peu plus tard que j'ai réalisé que ce même genre de vidéos se reproduisaient à l'infini et me suis questionné sur le droit à l'image de ces enfants qui n'étaient pas comme je l'avais cru au début des enfants acteurs. Non, c'étaient des enfants filmés par leur père encore et encore, reproduisant sans cesse des scénettes plus affligeantes les unes que les autres (entre autres le déballage d'une montagne de cadeaux censée faire de la pub à une marque en particulier). Je me rappelle m'être retrouvée consternée devant ces vidéos que me montraient une personne qui les voyait simplement comme quelque chose d'amusant. Je n'y voyais quand à moi aucun amusement et me sentais très mal à l'aise pour ces enfants exhibés ainsi sur youtube...

Les enfants sont rois traitent de ce sujet là. Sous une forme romancée, ce livre dénonce les dérives du monde virtuel. Mélanie, au lycée, rêve devant Loft Story. Des années plus tard, maman de deux enfants, elle se lance dans une course effrénée visant à obtenir le plus de like possible en filmant ses enfants à tout va et les exposant sans arrêt sur internet.... le tout générant des sommes d'argent ahurissantes.  Ses abonnés sont ses chéris, à qui elle ne cache rien de sa vie privée... et de celles de ses enfants, rois d'un monde virtuel dont les images sont  surexposées encore et encore... Jusqu'au jour où sa fille de six ans, la petite Kimmy disparaît. Clara, enquêtrice, découvre alors avec effroi le monde des enfants influenceurs.

Ce livre est absolument glaçant. On y découvre la réalité des enfants influenceurs, l'exposition médiatique, la surconsommation, les dérives des réseaux sociaux... et le plus terrifiant, c'est que bien que l'on soit dans un roman...tout  cela existe réellement. C'est avec un regard très lucide et beaucoup de finesse que Delphine de Vigan traite de ces dérives remontant jusqu'aux premières émissions de téléréalité jusqu'au dérives des réseaux sociaux d'aujourd'hui et s'interroge avec beaucoup de justesse. Jusqu'où sont prêts à aller les gens pour se croire aimer à grand renforts d'émogis? Faut-il être vu pour se sentir exister ? 

Un roman qui questionne, qui dérange, qui fait mouche. On le referme au bord de la nausée et pourtant, il n'y a qu'à regarder autour de soi pour constater à quel point il est d'actualité...

Extrait :

"Une troisième hypothèse effleura Clara : cette femme n'était ni une victime ni un bourreau, elle appartenait à son époque. Une époque où il était normal d'être filmé avant même d'être né. Combien d'échographies étaient publiées chaque semaine sur Instagram ou Facebook ? Combien de photos d'enfants, de famille, de selfîes ? Et si la vie privée n'était plus qu'un concept dépassé, périmé, ou pire, une illusion ? Clara était bien placée pour le savoir. Nul besoin de se montrer pour être vu, suivi, identifié, répertorié, archivé. La vidéosurveillance, la traçabilité des communications, des déplacements, des paiements, cette multitude d'empreintes numériques laissées partout avaient modifié notre rapport à l'image, à l’intime. À quoi bon se cacher puisque nous sommes si visibles semblaient dire tous ces gens, et peut-être avaient-ils raison ?"



samedi 5 mars 2022

Good Morning, Midnight - Lily Brooks-Dalton

Par Ariane


Auteur : Lily Brooks-Dalton

Titre : Good morning midnight

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)

Editeur : Les presses de la cité

Nombre de pages : 267p

Date de parution : janvier 2017

 

Mon avis :

Elle est belle cette couverture… Le ciel étoilé, l’immensité désolée et cette tente illuminée, comme un refuge à l’obscurité et à la solitude. La couverture est parfaitement choisie, car de tout cela il est question dans ce roman post-apocalyptique qui se déroule à la fois dans l’espace et en Arctique. Post-apocalyptique et navette spatiale, a priori c’est un peu inquiétant…

Sully est astronaute. Elle est partie pour une mission de deux ans vers Jupiter et alors que la navette effectue son voyage de retour, l’équipage perd tout contact avec la terre. Augustin est astronome. Installé dans une base d’observation en Arctique, lui aussi a perdu tout contact avec l’extérieur lorsqu’il a refusé d’être évacué avec les autres scientifiques. A bord de l’Aether, la tension monte entre les membres de l’équipage, plongés dans l’ignorance et inquiets pour leurs familles. De son côté, Augustin s’inquiète pour l’avenir d’Iris, l’étrange petite fille perdue qu’il a recueillie.

Sully et Augustin ont beaucoup en commun. Tous deux ont connu une enfance difficile et se sont dévoué à la science, sacrifiant leurs vies personnelles et familiales. Ils ont toujours été solitaires, mais la situation les place dans un isolement extrême propice à l’introspection. Chacun d’eux se plonge alors dans ses souvenirs et ses regrets. Avec sensibilité et subtilité, Lily Brooks-Dalton explore les fêlures de ces deux personnages froids et distants, qui laissent remonter les sentiments profondément enfouis.

L’autrice nous propose quelques beaux passages sur la beauté mystérieuse de l’Arctique et de l’espace. Perdus, ceux qui sont peut-être les derniers humains prennent conscience de la petitesse de l’homme et de l’immensité qui les entoure.

Toutefois, ce roman souffre de quelques défauts. Notamment dans la construction de l’intrigue. Les ficelles sont vraiment grosses et le dénouement prévisible, d’autant plus que le quatrième de couverture en dit trop.

Malgré cela, j'ai apprécié cette lecture faisant la part belle au silence et à la contemplation.

 

Extrait :

« Continents et pays ne rimaient à rien pour Augustin, qui ne s'intéressait qu'au ciel, à ce qui se déroulait de l'autre côté de la fenêtre atmosphérique. Il avait une solide éthique professionnelle, un ego boursouflé. Éternel insatisfait, quelle que soit l'excellence de ses résultats, il ne recherchait ne la réussite ni la célébrité, ne songeait qu'à l'Histoire : il voulait fendre l'univers comme une pastèque bien mûre et mettre de l'ordre dans le fouillis de pépins devant ses collègues abasourdis. Saisir entre ses mains le fruit rouge et juteux, sonder les entrailles de l'infini, être ramené à l'aube des temps et avoir un aperçu de l'origine du monde. Il voulait qu'on se souvienne de lui. »

vendredi 4 mars 2022

Bilan de février (Daphné)

 Par Daphné


Le mois de février a été pour moi l'occasion de revenir à l'un de mes sujets de prédilection avec Le sang des sorcières et Sorcières, sage-femmes et infirmières, deux lectures riches en enseignement, de découvrir enfin Delphine de Vigan autrice que je voulais lire depuis longtemps avec Les enfants sont rois et Les gratitudes. L'occasion également de retrouver l'une de mes autrices favorites avec La vérité sur la lumière. Enfin, deux  romans historiques avec La cité des larmes et Hamnet. 

Et vous, quelles ont été vos dernières lectures ?







 








mardi 1 mars 2022

Bilan de février (Ariane)

Par Ariane


Je ne vois jamais passer le mois de février... Les vacances scolaires, les maladies hivernales et un petit mois font que les jours passent à une vitesse folle ! 

Je suis peu présente sur le blog depuis quelques temps, pourtant je lis. Peu il est vrai. Mais j'ai du mal à trouver du temps pour écrire des billets et quand j'essaie je reste à fixer mon écran sans parvenir à formuler ce que j'ai envie de dire sur mes lectures. C'est frustrant ! Et décourageant aussi car la liste des livres en attente s'allonge au fil des mois. 

Mon bilan n'est pas bien rempli, mais j'en suis assez contente.



En ce moment je lis 


Et vous, qu'avez-vous lu ?