lundi 29 octobre 2018

Il pleuvait des oiseaux -Jocelyne Saucier

Par Daphné





















Auteur : Jocelyne Saucier 
Titre : Il pleuvait des oiseaux
Genre : roman
Langue d’origine : français (Québec)
Editeur : Denoël
Nombre de pages : 208
Date de parution : 2013

Présentation de l’éditeur :


Une photographe du Herald Tribune part réaliser un reportage sur la région québécoise du Témiscamingue, dont les forêts ont été ravagées par de gigantesques incendies au début du XXe siècle. Elle y trouve une communauté de marginaux fantasques et solitaires, dont Tom et Charlie, deux vieillards qui ont survécu à l’incendie et vivent en ermites au fond des bois. D’abord méfiants puis déterminés à aider la photographe dans son enquête, les deux hommes voient leur quotidien chamboulé. Et, soudain, lorsqu’arrive Marie-Desneige, octogénaire énigmatique tout juste échappée de sa maison de retraite, la vie, puis contre toute attente l’amour, reprend peu à peu ses droits. Superbe récit, lumineux et tendre, Il pleuvait des oiseaux nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et l’émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.



Mon avis :

Voici un livre qui m'a ému et dont j'ai un peu de mal à me détacher. C'est une belle histoire que cette histoire-là dans laquelle se mêlent l'amitié, l'amour, le besoin de liberté, la vie et la mort... 

Une belle histoire que celle de ces octogénaires qui viennent vivre dans la forêt pour vivre leur "dernière vie" loin d'une société qui leur pèse. On croise ainsi dans ce livre des personnages atypiques et tous attachants : Tom et Charlie qui ont fui le discours des assistantes sociales et des médecins et échappé à la maison de retraite et aux séances de dialyse pour venir trouver refuge dans la forêt, Ted Boychuck, survivant des grands feux de l'Ontario, mort avant le début de l’histoire  mais présent pourtant à chaque page, Marie-Desneiges qui, après avoir été enfermée dans une asile pendant soixante-six ans, découvre la liberté, Bruno et Steve, l'un cultivateur de marijuana et l'autre gardien d'un hôtel fantôme qui assurent la protection de leurs amis et la photographe en plein reportage sur les survivants des grands feux. Tous ces personnages ont quelque chose d’attachant, chacun à leur manière, quelque chose de profondément humain. 

Et puis, il y a la mort, personnage presque à part entière, présente à chaque page et dans de nombreuses conversations, la mort qui rôde non comme une ennemie mais simplement comme quelqu'un qui n'est jamais loin : "La mort est une vieille amie. Ils en parlent à leur aise. Elle les suit depuis si longtemps qu’ils ont l’impression de sentir sa présence tapie quelque part, en attente, discrète le jour mais parfois envahissante la nuit. Leur conversation du matin est une façon de la tenir à distance. Dès qu’ils prononcent son nom, elle arrive, se mêle à la conversation, insiste, veut toute la place, et eux la rabrouent, s’en amusent, l’insultent parfois, puis la renvoient, et elle, bon chien, s’en retourne ronger son os dans son coin. Elle a tout son temps." 
Une mort omniprésente qui rend chaque instant de vie d'autant plus précieuse.

Et il y a la nature, décrite autant dans ce qu'elle a de plus beau que de plus terrifiant, la nature et ses magnifiques forêts mais aussi ses feux destructeurs. 

Oui, qu'il est beau ce livre au parfum de liberté, d'amour et d'amitié mais également de douleur et de solitude. Jocelyne Saucier nous offre là une belle réflexion sur la vieillesse, le deuil, sur l'espoir et la confiance. 

Un roman profondément humain et respectueux. Un beau roman!

Extrait :

"Elle en était venue à les aimer plus qu'elle n'aurait cru. Elle aimait leurs voix usées, leurs visages ravagés, elle aimait leurs gestes lents, leurs hésitations devant un mot qui fuit, un souvenir qui se refuse, elle aimait les voir se laisser dériver dans les courants de leur pensée et puis, au milieu d'une phrase s'assoupir. Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut."

"La mort, ils en parlaient comme de la pluie et du beau temps, il a bien fallut m'y habituer.
- Belle journée.
- Ouais, belle journée pour mourir.
Ce n'était ni triste, ni douloureux, tout juste une éventualité qu'ils évoquaient comme n'importe quoi d'autre. Ils s'amusaient d'être devenus si vieux, oubliés de tous, libres d'eux mêmes. Ils avaient le sentiments d'avoir brouillé les pistes derrière eux."

8 commentaires:

  1. J'ai énormément aimé cette lecture.

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    1. Egalement. J'ai trouvé ce livre plein de charme et de délicatesse tant dans l'histoire que dans l'écriture.
      Daphné

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    1. C'est aussi mon cas. C'est el deuxième livre que je lis de cette auteure et je pense qu'elle a tout pour séduire son lecteur.
      Daphné

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