Auteur : Margaret Atwood
Titre :
Captive
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traductrice :
Michèle Albaret-Maatsch
Editeur :
10 :18
Nombre de
pages : 613p
Date de
parution : octobre 2017
Présentation de l’éditeur :
1873. Grace Marks, seize ans, est condamnée à la réclusion à
perpétuité pour le double meurtre de son jeune employeur et de sa gouvernante.
Victime sous emprise ou monstre en jupons ? Face à l'échec des rapports psychiatriques,
le Docteur Jordan s'empare du dossier, bien décidé à la sortir de son amnésie.
Mais pourquoi lui cache-t-elle les troublants rêves qui hantent ses nuits ?
Inspiré d'un sanglant fait divers qui a bouleversé le Canada du XIXe siècle,
Margaret Atwood nous offre un roman baroque où le mensonge et la vérité se
jouent sans fin du lecteur. Captive est aujourd'hui adapté en série TV.
Mon avis :
Comme la plupart des lecteurs probablement, c’est avec La
servante écarlate, roman déconcertant et terrifiant, que j’ai découvert
Margaret Atwood. Pour découvrir un peu plus l’œuvre de l’autrice canadienne, j’ai
choisi ce titre, lui aussi adapté en série TV.
A seulement 16 ans, Grace Marks a été condamnée à perpétuité
pour le meurtre de son employeur (la gouvernante et maîtresse a elle aussi été
assassinée mais il n’y a pas eu de procès pour ce crime, les assassins ayant
déjà été condamnés). Une quinzaine d’années plus tard, le docteur Jordan, jeune
aliéniste qui s’intéresse particulièrement aux pertes de mémoire, est engagé
par le comité de soutien de Grace. S’ensuivent alors plusieurs rencontres au
cours desquelles Grace raconte au docteur Jordan, de son enfance en Irlande jusqu’aux
meurtres.
Ainsi, Margaret Atwood met à nouveau une femme au cœur de
son intrigue. Une femme prisonnière des règles d’une société, qui ne peut
maîtriser son destin parce que femme, parce que pauvre. Mais le procédé est ici
inverse. Dans La servante écarlate nous
étions embarqués dans un futur proche aux côtés de personnages imaginaires.
Cette fois-ci, Margaret Atwood nous plonge dans le passé et s’empare d’un fait
divers réel. Grace Marks a donc réellement existé et son histoire est réelle.
Partant de là, Margaret Atwood a bâti son intrigue et imaginé la vie de Grace
sur la base des informations éparses dont elle disposait. Et le récit qu’elle
nous propose est passionnant, on s’attache vite à Grace même si… souvent on
doute. Qui est-elle réellement ? Est-elle une innocente victime des
circonstances ? Une manipulatrice sans scrupules ? Une folle ? Les
avis divergent et Margaret Atwood laisse planer le doute sur son personnage,
quoiqu’elle nous propose une explication (un peu facile je dois dire).
Les interactions avec le docteur Jordan ne sont que le
prétexte pour nous raconter cette biographie romancée, aussi ai-je trouvé peu d’intérêt
aux échanges entre les deux personnages. D’autant plus que, si le personnage de
Grace est relativement intéressant car ambigu, le docteur Jordan est totalement
insignifiant ! Pas la peine de chercher à cerner ce personnage, il n’y a
rien à cerner ! Et je ne comprends pas pourquoi Margaret Atwood a choisi d’encombrer
son récit avec les anecdotes sur les coucheries du docteur ou les lettres de sa
mère ?
En nous racontant l’histoire de Grace, Margaret Atwood nous
parle d’abord de la condition des femmes et des domestiques au début du 19ème
siècle. Cet aspect de l’histoire est intéressant. On y aborde également les
débuts tâtonnants de la médecine mentale et les débats de l’époque. Enfin, elle
évoque l’influence de la presse sur l’opinion publique, les journalistes s’étant
emparés de ce crime sensationnel, produisant des articles biaisés, influencés,
voire carrément inventés.
Ainsi donc, l’histoire de Grace telle que nous la raconte
Margaret Atwood est intéressante, elle amène son lot d’interrogations, mais les
longues et inutiles parties consacrées au docteur Jordan viennent alourdir et
ralentir le récit.
Extrait :
« Il n'y a rien de plus décourageant que quand on vous
donne un espoir, puis qu'on vous le reprend, c'est presque pire que de ne pas
avoir eu d'espoir au départ. »
elle est un peu monomaniaque au niveau de la thématique, non? Je n'ai jamais rien lu d'autre que La Servante écarlate. Je me tâte encore.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu d'autres titre de Margaret Atwood, je suis curieuse de lire un autre roman, avec je l'espère une thématique radicalement différente.
SupprimerL'auteure tourne toujours autour des mêmes sujets, on dirait.
RépondreSupprimerSur ces deux titres en tout cas il y a pas mal de similitudes.
SupprimerJe n'ai lu que "la voleuse d'hommes" qui est assez différent et j'avais aimé. Je n'ai pas encore abordé son volet dystopique. J'hésite et encore plus en ce moment où je fuis les lectures trop sombres.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé La servante écarlate bien plus sombre que celui-ci, peut-être parce qu'il s'agit justement d'une dystopie et qu'imaginer ce genre de société dans notre avenir est effrayant.
SupprimerJ'avais beaucoup aimé et aucune partie ne m'avait paru ralentir le roman mais lilly aussi avait moins aimé que moi... J'ai beaucoup aimé aussi l'adaptation
RépondreSupprimerJe ne pense pas que je regarderai l'adaptation, je n'ai pas du tout aimé celle de La servante écarlate.
SupprimerC'est le roman que je préfère de cette auteure. Et c'est drôle, si je me souviens bien de tout ce que tu as aimé, je n'ai aucun souvenir du docteur Jordan ? Pourtant cela ne m'avait pas gênée, je n'avais pas tes restrictions sur ce roman.
RépondreSupprimerC'est amusant puisque c'est un personnage central, c'est à lui que Grace raconte son histoire et il est très présent. Mais tellement inintéressant qu'il n'est pas si étonnant de l'oublier !
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