vendredi 19 décembre 2014

Les dames du lac - Marion zimmer bradley

Par Daphné:






 


 Prix du grand roman d'évasion 1986

Auteur :Marion Zimmer Bradley

Titre : Les dames du lac

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Éditeur: Le livre de poche

Nombre de pages :408

Date de parution : 1982






 Résumé de l'éditeur: 

La légende du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde n'avait, depuis longtemps, inspiré un roman d'une telle envergure, d'un pareil souffle. Merlin l'Enchanteur, Arthur et son invincible épée, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes qui tiennent les premiers rôles: Viviane, la Dame du Lac, Ygerne, duchesse de Cornouailles et mère d'Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la fée, soeur et amante du grand roi... Cette épopée envoûtante relate la lutte sans merci de deux mondes inconciliables, celui des druides et des anciennes croyances défendant désespérément un paradis perdu et celui de la nouvelle religion chrétienne supplantant peu à peu rites et mystères enracinés au cœur de la Grande-Bretagne avant qu'elle ne devienne l'Angleterre.

Mon avis: 

 
La légende Arthurienne dépeinte du point de vue des femmes, voilà qui n'est pas commun. Aussi est ce avec plaisir et curiosité que j'ai lu ce livre. J'ai particulièrement apprécié que le personnage principale en soit Morgane, personnage, qui, avec Merlin, est celui que je trouve le plus intéressant dans les légendes Arthuriennes. Morgane, la demi-sœur d'Arthur, est en effet à mes yeux un personnage fascinant que j'apprécie pour son ambivalence et son côté énigmatique. Elle est, pour moi, le personnage féminin le plus accompli du monde Arthurien et je regrette souvent qu'elle ne soit pas plus présente dans nombre de légendes. Aussi ai je ouvert ce livre avec beaucoup d'enthousiasme. 

J'ai également apprécié de découvrir les points de vue d'autres femmes emblématiques de la légende telles que Viviane, Ygerne, Guenièvre ou Morgause. Certes, les personnages masculins jouent un grand rôle mais c'est ici bel et bien les femmes qui occupent le devant de la scène et nous livrent leur histoire avec chacune un tempérament et une vision des choses bien différents.

Outre le côté féminin de roman, j'ai aimé explorer les origines celtiques de la légende et la lutte des deux mondes, si opposés que sont celui des anciennes croyances et celui de la nouvelle religion chrétienne. On observe ici le déclin des anciennes traditions face au Christianisme. 

Il semblerait cependant que la version originale de ce livre soit bien plus riche en détails sur la religion celtique que la version française dans laquelle de nombreux passages ont été supprimés. Ne maîtrisant pas suffisamment l'anglais, je me suis contenté de la version française mais j'aimerais tout de même beaucoup lire la véritable version de l'histoire. 

Il est à noter que « Les dames du lac » est le premier tome d'une longue saga qui se lit...à l'envers ! En effet, si on lit les livres dans l'ordre dans lequel ils sont présentés, nous remontons le temps, chaque tome se situant chronologiquement avant le précédent. Ces livres peuvent se lire indépendamment les uns des autres mais j’ai trouvé plus intéressant de les lire les uns à la suite des autres, certains évènements trouvant leur racine et donc leur explication dans l'histoire des générations précédentes. 

J'ai donc beaucoup aimé ce roman, si original et qui mêle de manière habile légende, histoire médiévale, magie, religion païenne et la religion chrétienne.


Extrait: 
"Jadis on m'a donné les noms les plus divers : ceux de sœur, d'amante, de prêtresse, de mage et de reine. Aujourd'hui, le temps de la sagesse venu pour moi, je pense proche le jour où ces choses devront être connues. Mais à dire la vérité, la vérité toute simple, je pense que ce sont les chrétiens qui raconteront la fin de l'histoire ; en effet, le monde des Fées se sépare à jamais du monde où le Christ règne en maître. Je n'ai rien contre le Christ, mais seulement contre ses prêtres, qui appellent démon la Grande Déesse et lui dénient tout pouvoir ici-bas. Au mieux, disent-ils, sa puissance lui vient de Satan, ou bien encore la revêtent-ils de la robe bleue de la Dame de Nazareth, prétendant de surcroît qu'elle fut toujours vierge. Or que peut donc savoir une vierge des douleurs et des larmes de l'humanité?"
" C'est pourquoi maintenant, maintenant que le monde a tant changé et qu'Arthur, mon frère, mon amant---qui fut roi et qui le restera à jamais---repose, mort (endormi, dit-on), dans l'île Sacrée d'Avalon, cette histoire doit être contée telle qu'elle se déroula vraiment, avant que les prêtres du Christ Blanc ne l'effacent pour toujours avec leurs saints et leurs légendes.
"Oui, je le dis, le monde a changé. Il n'y a pas si longtemps encore, un voyageur, s'il en avait le désir et connaissait quelque peu les secrets, pouvait guider sa barge dans la Mer d'Été et accoster non pas sur le rivage de Glastonbury, l'île chrétienne des Moines, mais sur celui plus lointain de l'Ile Sacrée d'Avalon. En ce temps-là, en effet, les routes conduisant d'un monde à l'autre se croisaient dans les brumes et pouvaient s'entrouvrir au gré des pensées et des désirs de chacun. Oui, en ce temps-là, existait un grand secret, accessible à tous les hommes doués de connaissance, qui savaient que le monde, chaque jour renouvelé, ne peut se bâtir et survivre que spirituellement.

5 commentaires:

  1. Je l'ai lu il y a longtemps et j'avais aimé. Je ne savais pas que la version française avait été allégée, c'est gonflé tout de même !

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    1. Oui, je trouva ça vraiment dommage et j'aimerais vraiment lire la véritable version du coup.
      Daphné

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  2. Ca me fait envie ça ! Je ne lis pas de Roman Fantasy, je n'y connais rien, mais j'ai envie de découvrir ; je vais peut être commencer par celui là :-)

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  3. Je vous le conseille vraiment, c'est un bon choix pour commencer à lire de la fantasy. Pour l'histoire de la version française, oui, je trouve cela assez gonflé également. J'aimerais vraiment lire la version originale pour pouvoir comparer.

    Daphné.

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