lundi 15 décembre 2014

Wisconsin - Mary R. Ellis

Par Ariane

Auteur : Mary R. Ellis
Titre : Wisconsin
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traducteur : Isabelle Maillet
Editeur : 10/18
Nombre de pages : 442p
Date de parution : octobre 2008

Présentation de l’éditeur : 
La famille Lucas vit dans le nord du Wisconsin, belle terre oubliée peuplée d'ouvriers européens immigrés et d'Indiens ojibwés. En 1967, le père, John Lucas, miné par l'alcool, laisse leur ferme se délabrer et s'acharne violemment contre sa femme et ses deux fils; l'aîné, James, fuit les coups en écoutant Elvis et s'engage dans les marines. Il est dirigé vers les jungles de guerre vietnamiennes. Bill, le cadet, reste pour protéger sa mère, guidé seulement par l'esprit de son frère. Heureusement, dans la ferme voisine, les Morriseau veillent sur lui et le soutiennent pendant le périlleux passage de l'enfance à l'âge d'homme. Les enfants ont un tel instinct de survie, nous dit Mary Relindes Ellis dans ses descriptions magnifiques des paysages du Midwest américain, qu'ils trouvent dans la nature ce que leur environnement familial leur dénie. Et comme les anciens Ojibwés le savent depuis longtemps, ils y trouvent aussi la sagesse et la clairvoyance.
Mary Relindes Ellis signe ici un premier roman étonnant, obsédant, lyrique et rédempteur dans la lignée d'un Sherwood Anderson ou d'un Russell Banks.


Mon avis : 
Très, très joli roman sur la résilience. Durant plus d’une trentaine d’années nous suivons les Lucas et les Morisseau, deux familles vivant dans les terres isolées du nord du Wisconsin. Chez les Lucas, le père alcoolique violent terrorise depuis des années sa femme Claire et ses fils Jimmy et Bill, jusqu’à ce qu’en grandissant Jimmy s’oppose à lui. Chez les Morisseau, Ernie et sa femme Rosemary souffrent de ne jamais avoir eu d’enfants et aiment les fils Lucas comme les leurs. Tous ces personnages sont très bien dépeints et très vite l’on s’attache à chacun d’eux, sauf bien évidemment à John Lucas, personnage antipathique s’il en est, à la limite de la caricature, bête et méchant, paresseux et malhonnête, alcoolique et violent. Seul Jimmy prend la parole. Jimmy le fantôme, celui dont l’absence aura bouleversé le destin de tous les autres personnages.
Je n’ai par contre pas du tout compris le choix de Jimmy de s’engager chez les Marines et de quitter sa famille, lui qui semblait s’être donné pour mission de protéger sa mère et son jeune frère en se rebellant contre le père violent. En partant, il les abandonne aux mains de cet homme.
Les thèmes abordés sont relativement classiques, mais c’est très bien écrit. Le style est fluide et agréable. Le rapport des personnages à la nature est très intéressant.
Certains passages sont durs et violents comme la description des sévices infligés au jeune Bill par son père ou cette horrible scène d’ouverture avec la tortue (il faut dépasser cette scène, j’avoue que pour d’entrée de jeu ça a été assez dur et je me suis demandée ce qui suivrait).
J’ai beaucoup aimé plonger au cœur de l’Amérique rurale des années 60 malgré le contexte difficile du roman.
Une jolie lecture.

Extrait : 
« Je ne pensais pas quitter le Vietnam sans une blessure quelconque, mais j'avais espéré qu'elle serait du genre à me rapporter un million de dollars. Or il m'arrivait exactement ce qui nous faisait tant marrer quand on était défoncés ou bourrés, quand on avait une trouille bleue sans vouloir l'admettre : je fertilisais la colline 881 Nord. »

Lu dans le cadre du challenge 50 états, 50 billets 

4 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce livre également :-)

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  2. Encore une lecture que j'ai adoré, la littérature anglo-américaine est ma préférée ^^

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    1. Il y a énormément de très bons romans c'est vrai. Mais les littératures européennes, asiatiques et orientales nous réservent aussi de bien belles pépites !
      Ariane

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  3. Je note, je pense que je pourrai aimer ... Hop, billet ajouté !

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