lundi 8 octobre 2018

Underground Railroad - Colson Whitehead

Par Daphné















Auteur : Colson Whitehead
Titre : Underground railroad
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (américain)
Traducteur : Serge Chauvin
Editeur : Albin Michel
Date de parution : 2017

Présentation de l’éditeur :

Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.


De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable cœur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.


L’une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l’« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme.


À la fois récit d’un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l’Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une œuvre politique aujourd’hui plus que jamais nécessaire.

Mon avis :

Ayant lu de nombreux avis sur ce livre, cela fait un moment que j'avais envie de le lire. 

Au XIXème siècle, aux Etats-Unis, Cora, une jeune esclave, s'enfuit de la plantation de coton dans laquelle elle est exploitée. C'est au péril de sa vie et de celles des personnes qui l'aideront que Cora tentera de gagner sa liberté. 

La dureté des conditions de  vie des esclaves et la terrible manière dont ceux qui parvenaient à s'échapper étaient traqués sont ici très bien rendues. Avec l'histoire de Cora, on touche un sujet sensible qui ont concernés des milliers de gens et qui, encore aujourd'hui, donne à réfléchir sur une ségrégation qui malheureusement existe encore même si un long chemin a été parcouru depuis lors. 

J'ai beaucoup aimé le côté historique de ce livre ainsi que la métaphore du chemin de fer clandestin, réseau de routes clandestines utilisées par les esclaves tentant de gagner leur liberté avec l'aide des abolitionnistes que l'auteur choisit ici de matérialiser en un véritable chemin de fer. L'idée est originale et donne un côté un peu décalé à l'histoire bien que celle-ci reste tout à fait réaliste.

En revanche, j'ai eu un peu plus de mal avec l'écriture, un peu trop distante à mon goût ce qui, je trouve, peut éloigner le lecteur des personnages. Alors qu'on voudrait se prendre d'affection pour Cora, l'écriture en rend un personnage difficile d'accès auquel on a du mal à s'attacher malgré toute l'empathie dont on voudrait faire preuve à son égard. 

Malgré ce léger bémol, j'ai cependant beaucoup apprécié ce livre qui est une bonne piqûre de rappel sur la cruauté et la violence de l'esclavage, sur les souffrances vécues mais aussi sur la solidarité dont certains ont fait preuve au péril de leur vie.


Extrait :

«Je suis ce que les botanistes appellent un hybride, dit-il la première fois que Cora l'entendit discourir. Un croisement de deux familles différentes. Quand il s'agit de fleurs, un tel mélange est un régal pour l'œil. Quand cette hybridation prend une forme de chair et de sang, certains s'en offensent. Dans cette pièce, nous reconnaissons ce métissage pour ce qu'il est : une nouvelle beauté née au monde, et qui fleurit tout autour de nous.»

"Et l'Amérique est également une illusion, la plus grandiose de toutes. La race blanche croit, croit de tout son cœur, qu'elle a le droit de confisquer la terre. De tuer les Indiens. De faire la guerre. D'asservir ses frères. S'il y avait une justice en ce monde, cette nation ne devrait pas exister, car elle est fondée sur le meurtre, le vol et la cruauté. Et pourtant nous sommes là."

"Quel est ce monde pensa-t-elle, qui fait d'une prison vivante votre seul refuge. Était-elle libérée de ses liens ou prise dans leurs toiles ? Comment décrire le statut d'une fugitive ? la liberté était une chose changeante selon le point de vue, de même qu'une forêt vue de près est un maillage touffu, un labyrinthe d'arbres, alors que du dehors, depuis la clairière vide, on en voit les limites. Être libre n'était pas une question de chaînes, ni d'espaces disponible..."

16 commentaires:

  1. J'ai aussi lu beaucoup d'avis positifs sur ce livre. Tu en rajoute et me donne envie de le lire malgré le bémol !

    RépondreSupprimer
  2. J'ai beaucoup vu l'auteur au festival America, mais je n'ai pas encore lu son livre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quelle chance pour toi d'avoir pu assister à ce festival! Tu penses lire le livre?
      Daphné

      Supprimer
    2. Quand il est sorti j'avais envie de le lire et vu les bémols à droite et à gauche, je ne suis plus très sûre.

      Supprimer
    3. Je m'étais posé la question aussi après avoir lu différents avis... mais finalement, bémol ou pas, j'ai préféré me faire ma propre idée.
      Daphné

      Supprimer
  3. Un peu comme toi je suis restée en dehors du livre qui est pourtant bien écrit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je me souviens que tu avais émis quelques bémols toi aussi.
      Daphné

      Supprimer
  4. J'aime en général les écritures sobres et même un peu distantes, ça ne m'a pas gênée... l'aspect imaginaire non plus. bref, j'ai aimé ce roman !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je l'ai aimé aussi mais c'est vrai que j'ai eu un peu de mal avec cette distance.
      Daphné

      Supprimer
  5. Une lecture sympathique, mais je m'attendais à un grand roman.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que c'est le piège avec les livres qui font beaucoup parlé d'eux : on en attend parfois plus que ce que leur lecture nous apporte.
      Daphné

      Supprimer
  6. Je n'ai vraiment pas accroché. Hormis cette idée délirante de faire du réseau clandestin un véritable chemin de fer, j'ai trouvé que l'histoire manquait d'originalité. Ceci ajouté à une écriture sans grand intérêt m'a empêchée de ressentir de l'empathie pour les personnages au destin pourtant tragique.

    RépondreSupprimer
  7. Je me souviens avoir eu une déception en lisant ce livre car il avait eu tellement d'éloges sur tous les médias...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu n'es pas la seule à penser cela apparemment. Peut-être finalement vaut-il mieux ne pas trop entendre parler d'un livre avant de le lire, il y aurait peut-être moins de déception...
      Daphné

      Supprimer