Auteur :
Paula McLain
Titre :
La troisième Hemingway
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traductrice :
Florence Hertz
Editeur :
Presses de la Cité
Nombre de
pages : 480p
Date de
parution : janvier 2019
Présentation de l’éditeur :
Fin 1936. La jeune romancière Martha Gellhorn a vingt-sept
ans mais déjà une solide réputation de globe-trotteuse. De neuf ans son aîné,
Ernest Hemingway est en passe de devenir le monstre sacré de la littérature
américaine. Elle est célibataire mais connaît les hommes, il en est à son
deuxième mariage. Entre eux, la complicité est d’abord intellectuelle. Mais la
guerre a le pouvoir d’attiser les passions… Du New York bohème à l’Espagne ravagée
par le franquisme, les amis deviennent amants. Et les voilà repartis sur les
routes, entre l’Amérique, l’Europe et Cuba. Seulement, au gré de leurs allées
et venues dans un monde à feu et à sang et d’une
rivalité littéraire qui ne cesse de croître, les deux époux ne tarderont pas à goûter aux fruits amers de la vie conjugale…
Avec son talent inégalé pour mêler la fiction à la vraie vie, Paula McLain brosse un nouveau portrait de femme libre, prête à tout pour s’arracher à son sort de simple « épouse de » et devenir l’une des plus exceptionnelles journalistes de guerre de notre siècle.
rivalité littéraire qui ne cesse de croître, les deux époux ne tarderont pas à goûter aux fruits amers de la vie conjugale…
Avec son talent inégalé pour mêler la fiction à la vraie vie, Paula McLain brosse un nouveau portrait de femme libre, prête à tout pour s’arracher à son sort de simple « épouse de » et devenir l’une des plus exceptionnelles journalistes de guerre de notre siècle.
Mon avis :
La troisième Hemingway, c’est Martha Gellhorn compagne puis
épouse d’Ernest entre 1936 et 1945. Lorsqu’ils se rencontrent elle est une
romancière débutante et lui un auteur à succès. Entre proximité intellectuelle
et engagement politique, ils tombent amoureux l’un de l’autre. Fusionnelle et
passionnelle, leur relation sera surtout tumultueuse.
Paula McLain s’est fait une spécialité des biographies
romancées de femmes au destin hors du commun. Dans son précédent toman, elle
nous parlait de Beryl Markham et son premier ouvrage s’intéressait à Hadley
Richardson, première épouse d’Hemingway (ne manque plus que les romans sur les
2ème et 4ème épouses). Martha Gellhorn est un bon choix
pour ce genre de livre. Journaliste et écrivain, elle n’a cessé de voyager tout
au long de sa vie et a couvert de nombreux conflits. Paula McLain se glisse
dans la peau de Gellhorn et avec elle nous nous immisçons dans les pensées et
états d’âmes de la journaliste. Si elle est amoureuse d’Hemingway, Gellhorn a
aussi soif d’aventures, elle est éprise de liberté et rêve d’écrire, de
raconter aux gens la réalité de la guerre, le quotidien des soldats et des
populations. Mais comment écrire quand on est mariée à Hemingway ? Comment
courir le monde quand on est mariée à un homme possessif ? Pour s’accomplir,
elle devra renoncer et elle sera la seule des épouses d’Hemigway à demander
le divorce, ne voulant pas vivre dans l’ombre d’un homme.
Et pourtant… N’est-ce pas cette relation que Paula McLain a
choisi de raconter ? Alors même qu’elle met en avant l’indépendance d’esprit
de la jeune femme et sa volonté de s’affranchir de celui qu’elle aime pour
suivre sa voie, l’autrice ne s’intéresse qu’à cette période de la vie de
Gellhorn. Les 50 années suivantes seront condensées en quelques pages de
prologue. Le titre français cantonne Martha Gellhorn à ce rôle d’épouse.
Malgré ces bémols, j’ai apprécié cette lecture. Quelques
longueurs et répétitions, quelques passages un peu trop mièvres, mais dans l’ensemble
la lecture est agréable. Martha Gellhorn est vraiment un personnage à découvrir
et une fois encore Hemingway m’est plutôt antipathique. Le contexte historique
est intéressant et si l’on a souvent lu sur la guerre d’Espagne et plus encore
évidemment sur le débarquement de Normandie, ce n’est pas le cas de la guerre
sino-japonaise ou de la guerre d’hiver, conflits largement méconnus.
Après avoir lu le roman consacré à Beryl Markham, je m’étais
promis de lire ses mémoires. Maintenant j’ai bien envie de découvrir les écrits
de Martha Gellhorn. Et il faudra quand même qu’un jour je me décide à lire Pour qui sonne le glas.
Extrait :
« Je savais seulement une chose : Ernest était un
soleil qui brillait si fort qu'il m'éclipserait même sans le vouloir. Il était
trop célèbre, trop avancé dans sa propre carrière, trop sûr de ce qu'il
voulait. Il était aussi trop marié, trop enraciné dans la vie qu'il s'était
forgé à Key West. Trop habité, trop impressionnant.
Trop Hemingway. »
Trop Hemingway. »
« Le vrai travail d'écriture, je commençais à m'en
apercevoir, ressemblait à celui du maçon qui pose se briques. Il ne fallait pas
attendre d'être frappé par l'inspiration. C'était ardu. Il fallait se fatiguer.
Et parfois, rarement, si on continuait à se salir les mains, à saigner sans
relever la tête et sans arrêter sous aucun prétexte, le coup de génie venait.
Pas par enchantement, mais parce qu'on se donnait du mal. »
« Mais comment, comment, comment veux-tu que ça marche
? aurais-je dû m'écrier. Tu es le soleil et je suis la lune. Tu es le fer et je
suis d'acier. Nous ne pouvons ni plier, ni changer. Au lieu de cela, je me
suis approchée de lui. J'ai posé la tête sur sa bonne épaule massive de nigaud,
et je l'ai embrassé, ravalent mes doutes et mes craintes. Faisant taire ma
raison. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire