dimanche 9 avril 2017

Un bûcher sous la neige - Susan Fletcher



Par Ariane et Daphné

Auteur : Susan Fletcher

Titre : Un bûcher sous la neige

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traducteur : Suzanne Mayoux

Editeur : Plon

Nombre de pages : 408p

Date de parution : août 2010


Présentation de l’éditeur :


Derrière les barreaux de sa geôle écossaise, Corrag, créature sauvage et pure, est accusée de sorcellerie. Condamnée au bûcher, elle confie au révérend Charles Leslie le récit animiste et douloureux de sa vie.

Au cœur de l'Ecosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d'une prison putride, le Révérend Charles Leslie, venu d'Irlande espionner l'ennemi, l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin.
Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessus des légendes de sorcières, par-delà ses haillons et sa tignasse sauvage. Peu à peu, la créature maudite s'efface ; du coin de sa cellule émane une lumière, une sorte de grâce pure. Et lorsque le révérend retourne à sa table de travail, les lettres qu'il brûle d'écrire sont pour sa femme Jane, non pour son roi.
Chaque soir, ce récit continue, Charles suit Corrag à travers les Highlands enneigés, sous les cascades ou elle lave sa peau poussiéreuse des heures de chevauchée solitaire. Chaque soir à travers ses lettres, il se rapproche de Corrag, la comprend, la regarde enfin et voit que son péché est son innocence et le bûcher qui l'attend le supplice d'un agneau.


L'avis de Daphné :



Lors de notre dernière lecture commune, Ariane et moi avons eu un coup de cœur commun pour Les reflets d'argent et nous sommes donc décidé pour une deuxième lecture du même auteur. Il semblerait cette fois que nos avis diffèrent.

Ce roman a été pour moi un nouveau coup de cœur. Nous faisons ici la connaissance de Corrag, jeune femme emprisonnée dans un cachot et condamnée à mort pour cause de sorcellerie. Nous sommes en Ecosse au XIIème siècle et les chasses aux sorcières font rage. La seule faute de Corrag est en réalité celle de vivre librement, au gré de la nature, sans religion, éducation ou soumission à un suzerain . Parce qu'elle est née et a grandi librement, elle se voit condamnée. Recevant la visite de Charles Leslie, un révérend, Corrag, jour aprè s jour, lui raconte son histoire.

Ce livre est un récit à deux voix. D'un côté, la voix de Corrag qui nous conte sa vie, ou plutôt ses vies comme elle le dit elle même et de l'autre, la voix de Charles Leslie qui raconte ses rencontres avec Corrag dans des lettres adressées à sa femme. Si dans ses premières lettres, le révérend, en tant qu'homme d'église, juge et condamne celle qu'il est venu interroger en tant que sorcière, son regard change au fil du temps. Au lieu de la sombre créature à laquelle il s'attendait, il se retrouve face à une femme aux allures d'enfant naïve et spontanée, généreuse et proche de la nature. Tout oppose ces deux personnages, que ce soit leur sexe (différence considérable à cette époque!) ou leur condition. Tout les oppose et pourtant, quelque chose va se passer entre eux, une compréhension que nul n'aurait cru possible, compréhension entre deux mondes si différents l'un de l'autre. 

J'ai aimé voyager dans les Highlands avec Corrag et découvrir à travers ses yeux le chant de la nature. J'ai aimé son altruisme et sa capacité à s'émerveiller de ce qui pourrait paraître insignifiant, sa manière de voir la beauté du monde pour ce qu'il est. Ce personnage, condamné pour avoir une vie non conventionnelle m'a émue. 
J'ai apprécié également de suivre l'évolution de Charles Leslie et la manière dont tombent les barrières de ces préjugés. A travers Corrag, ce sont les voix de milliers de femmes condamnées pour avoir été simplement un peu différentes qui s'expriment. Et si tant de femmes ont été jugées en tant que "sorcières" à cette époque là, c'est également de nombreuses autres personnes victimes d'injustice à travers  toutes les époques que représente Corrag. 

Avec une écriture à la fois puissante et poétique, c'est un hymne à la tolérance et à la nature que nous offre là Susan Fletcher. Il me tarde de découvrir d'autres livres de cette auteur!

Extrait choisi par Daphné :

"Je pense que c' est nous qui traçons le chemin de notre vie et qu' il ne faut pas mettre tous nos espoirs dans les songes et les étoiles.....Et la voix du cœur est forte.Toujours....La voix du cœur est la voix de la vérité.C'est plus facile de ne pas l' entendre, parce qu' elle donne quelquefois un avis qui nous contrarie, et et risquer de perdre ce que nous avons est bien dur.Mais qu' elle vie menons-nous si nous refusons d' écouter notre cœur ? Une vie qui n' est pas vraie.Et la personne qui la vit n' est pas vraiment nous."




L'avis d'Ariane :


Il y a quelques mois Daphné et moi partagions la lecture d’un roman de Susan Fletcher, Les reflets d’argent. Ce fut un coup de cœur commun, et nous avions toutes deux envie de lire un nouveau roman de cette autrice. Chacune de notre côté nous avons porté notre choix sur ce titre, il nous a donc semblé logique d’en partager à nouveau la lecture.

Une jeune femme emprisonnée attend son exécution. Dès que le temps le permettra elle brûlera sur le bûcher, accusée du crime de sorcellerie. Dans son cachot, elle reçoit la visite quotidienne de Charles Leslie, un révérend irlandais, partisan du roi en exil,  Jacques Stuart. Leslie cherche à découvrir des preuves de l’implication du roi Guillaume d’Orange dans le massacre du clan MacDonald. Corrag a assisté à ces événements tragiques et avant de lui raconté ce qui s’est passé ce jour-là, elle lui raconte sa vie depuis son enfance.

Nous avons donc deux personnages principaux, Corrag et Leslie. Deux personnages que tout oppose bien sûr. Une femme et un homme déjà, ce qui au 17ème siècle constitue un fossé entre deux mondes. Mais leurs différences ne s’arrêtent pas à cela. Leslie est un homme éduqué et pieux, un religieux aux convictions politiques et religieuses affirmées. Corrag n’a ni éducation ni religion ni roi, c’est une innocente, candide, une enfant de la nature. A priori, Leslie représente la lumière de la connaissance face aux ténèbres de l’ignorance, mais finalement, ne serait-ce pas plutôt l’inverse ? Et c’est en effet Leslie qui semble apprendre le plus de cette rencontre, évoluant au fil de leurs discussion, sa répulsion première face à la sorcière, devenant de la pitié, puis de l’amitié et de l’admiration. C’est gentil, mais un peu convenu quand même. Corrag et Leslie sont des personnages certes sympathiques et plutôt attachants, mais assez lisses finalement.

Deux antagonistes donc. Mais leurs voix ne s’entremêlent jamais, elles se succèdent car le récit de l’une est suivi des lettres du second à son épouse. Ce sont donc deux monologues, Corrag s’adressant à Leslie et celui-ci à Jane. Aucun dialogue, Corrag rapporte ses conversations avec d’autres personnages et les conversations entre Leslie et elle, ne sont pas non plus retranscrites, c’est uniquement par les propos de Corrag que l’on en comprend la teneur. Cela pourrait être assez décourageant à lire, mais non, ce n’est jamais lourd, le rythme est plutôt fluide.

Même s’il faut dire que Corrag en fait parfois un peu beaucoup dans le lyrique ! Il y a un côté très romantique dans ce roman : Corrag, la sauvageonne aux cheveux emmêlés par le vent, son amour pour Alasdair, le fils du chef de clan, un guerrier fier, courageux mais tendre…  Sans oublier l’amour de Leslie pour sa femme et ses grades déclarations à chaque lettre. C’est très sentimental, à tel point que ça en devient parfois, assez souvent, mielleux.

Susan Fletcher s’est inspirée de faits historiques et de personnages réels pour imaginer son roman. Ne connaissant absolument rien à l’histoire de l’Écosse et très peu de choses sur l’histoire de la Glorieuse Révolution, j’avais envie d’en apprendre plus. Bon, on ne peut pas dire que j’en sache vraiment plus maintenant !

Finalement ce qui m’a le plus intéressée c’est l’Écosse en elle-même, les paysages, la nature. Je suis décidément une adepte de nature wiriting (attention ce n’en est pas du tout, mais ce sont les descriptions de ce pays qui m’ont le plus séduite ici). Et l’Écosse fait partie de ces pays qui m’attirent. La chaleur des déserts ou la touffeur des tropiques, très peu pour moi ! Je rêve de grands espaces et de vent, de lacs et de mer, de montagnes et de forêts. Et quand on voit les Highlands comment ne pas rêver ! J’espère un jour…

Bref, c'est un joli roman mais trop sentimental pour moi. En fait, c’est tout à fait le genre de livre qu’aimerait ma mère qui adore les auteurs comme Juliette Benzoni ou Christian Jacq. Pas vraiment mes références en fait.



Extrait choisi par Ariane:


« j'avais foi dans le monde, car pourquoi n'aurions-nous pas foi en lui ? Puisqu'une petite graine peut devenir un arbre avec le temps, et que les oiseaux se rappellent où sont leurs vieux nids, et qu'une jument comprend "nord-ouest" et "va", et que la lune fait monter et descendre les flots argentés de la mer, est-ce que ça ne mérite pas notre foi ? Moi, je le pense. Je l'ai toujours pensé. »


D'autres avis chez Jostein, Clara, Papillon, Aifelle, Hélène, Kathel,

vendredi 7 avril 2017

Un parfum d'encre et de liberté - Sarah McCoy

Par Daphné















Auteur : Sarah McCoy
Titre : Un parfum d'encre et de liberté
Genre : roman
Langue d’origine : anglais 
Traducteur : Anath Riveline
Editeur : Pocket

Résumé de l'éditeur :

1859. Chez les Brown, la cause abolitionniste se transmet de père en fille. En pleine guerre de Sécession, la jeune Sarah suit les traces de son célèbre paternel, sacrifiant tout de sa vie de femme dans son combat pour la liberté… 2014, banlieue de Washington. En achetant cette vieille demeure sur Apple Hill, Eden pensait pouvoir guérir son désir d’enfant – que son corps lui refuse. Une nouvelle vie, de nouveaux voisins et, surtout, cette mystérieuse tête de poupée retrouvée dans la cave, lui ouvriront un autre chemin, tracé pour elle depuis plus de 150 ans… Plusieurs décennies séparent ces deux femmes et pourtant leurs destins se rejoignent sur bien des points…

Mon avis :


Ayant eu un grand coup de cœur pour le précédent roman de cette auteur, Un goût de cannelle et d'espoirj'avais vraiment hâte de découvrir celui-ci.

Nous suivons ici deux vies de femme, deux époques, deux contextes différents. En 1859, Sarah Brown suit la voie de son père en se battant pour l'abolitionnisme. En 2014, Eden, doit faire le deuil de son désir d'enfant et voit son couple partir à vaut l'eau. Après un  récent emménagement, elle fait la connaissance de sa petite voisine de onze ans, Cleo et d'un petit chien nommé Criquet. Ces deux êtres vont peu à peu transformer sa vie.

En apparence, nul point commun entre ces deux femmes. Et pourtant, il existe un certain parallélisme entre les existences de Sarah et Eden qu'une centaine d'années pourtant sépare. Avec la découverte d'une tête de poupée, la guerre de sécession fera discrètement son entrée dans les vies d'Eden et de la petite Cleo. 

Deux femmes très différentes, donc. L'histoire de Sarah Brown est inspirée par la vie de la jeune femme du même nom, amie de la célèbre Louisa May Alcott, qui se battit pour la cause de l'abolitionnisme. En utilisant son talent de dessinatrice, Sarah se bat pour ce en quoi elle croit, mettant de côté ses propres blessures. Au fil de son combat, elle fera des rencontres qui marqueront son existence.
Eden, elle, peut paraître moins sympathique au premier abord. Sous les effets du traitement hormonal qu'elle prend pour avoir un bébé, ses nombreuses sautes d'humeur peuvent la faire passer pour un personnage plutôt désagréable mais cette sensation disparaît au fil du roman, au fur et à mesure que le lecteur la découvre mieux. 
Mais ces deux femmes sont elles aussi différentes que l'on pourrait le croire?

En général, j'aime beaucoup ce genre de livres où deux histoires, apparemment tout à fait indépendantes l'une de l'autre se réunissent et où les liens entre elles nous sont révélées peu peu tout au long du roman. J'aime chercher - et trouver ! - la clé qui permet de comprendre ces liens et j'aime suivre les aventures de personnages radicalement différents. de plus, je m’intéresse beaucoup à la période de la guerre de sécession. Les références à Louisa May Alcott, amie de Sarah, n'étaient d'ailleurs pas pour me déplaire : enfant, j'ai lu un nombre incalculable de fois Les quatre filles du docteur March, roman que j'affectionnais particulièrement! 


Cependant, je crois qu'étant restée sur le grand coup de cœur qu'a été pour moi Un goût de cannelle et d'espoir, j'attendais un peu trop de ce deuxième roman et je n'ai pu m'empêcher d'éprouver à sa lecture une pointe de déception. J'ai lu les premières pages avec enthousiasme mais l'histoire m'a ensuite paru un peu longue à démarrer et il m'a fallu plusieurs chapitres pour vraiment m'immerger dans ce roman. Une bonne lecture mais qui, à mes yeux, ne vaut pas le premier roman de son auteur.

Extrait :

" Les familles ne se divisent jamais, elles ne font que se multiplier, s'était réjouie Mlle Silverdash. Ce sont les mathématiques de l"humanité!"

mercredi 5 avril 2017

Mercredi, c'est le jour des petits : Les crayons rentrent à la maison - Drew Daywalt et Oliver Jeffers

Par Ariane


Auteur : Drew Daywalt
Illustrateur : Oliver Jeffers
Titre : Les crayons rentrent à la maison
Edireur : Kaleidoscope

Présentation de l'éditeur :
Un beau matin, Duncan reçoit une série de cartes postales signées de ses crayons. Ces derniers, lâchement abandonnés par leur propriétaire, revendiquent haut et fort le droit de retourner auprès de lui. Seul dans une cave, mort de trouille, crayon fluorescent souhaite retrouver la lumière. Avalé par un chien et vomi sur le tapis, crayon "indigeste" brun clair veut rentrer à la maison. Depuis qu'il a passé dans la machine à laver, crayon turquoise porte une chaussette sur la tête… Ces témoignages poignants font mouche auprès de Duncan qui fabrique à tous ses « amis » une nouvelle maison tout en carton.


Mon avis : 
Je ne sais pas pour vous mais moi j'ai beau acheter des crayons et feutres à mes filles, il faut régulièrement en racheter car les disparitions sont nombreuses. Entre le crayon que l'on retrouve des mois plus tard sous les coussins du canapé, celui qui se retrouve à la machine, celui qui a passé l'hiver dans le jardin et le feutre qui se dessèche sans son bouchon, le destin des feutres et crayons est parfois bien triste.
Drew Daywalt doit connaître la même chose et cela lui a inspiré cette histoire farfelue. Un petit garçon reçoit un jour un paquet de cartes postales écrites par ses crayons perdus, cassés ou oubliés.
J'ai trouvé l'idée très originale, les cartes des crayons sont toujours amusantes et parfois ironiques. Mes filles ont beaucoup apprécié cet album qui les a bien fait rire. Ma petite a trouvé que c'était "une drôle d'idée de faire écrire des crayons tous seuls". Est-ce que cela les incitera à faire plus attention à leurs crayons ? On peut toujours rêver !
Il existe apparemment un premier album intitulé Rébellion chez les crayons que nous allons aussi emprunter à la bibliothèque. J'espère qu'il sera aussi savoureux que celui-ci !

mardi 4 avril 2017

La recluse de Wildfell hall - Anne Brontë

Par Ariane



Auteur : Anne Brontë

Titre : La recluse de Wildfell hall

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traducteurs : George Charbonnier et André Frédérique

Editeur : Libretto

Nombre de pages : 560p

Date de parution : 1ère parution 1848

Présentation de l’éditeur :

Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall ? D’où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils ? Son arrivée alimente toutes les rumeurs dans la petite commune et éveille l’intérêt d’un cultivateur, Gilbert Markham. Naît entre eux un amour qu’elle refuse de toutes ses forces. De plus, la famille de Gilbert s’oppose à cette relation et, petit à petit, Gilbert lui-même se met à douter de sa secrète amie. Pourquoi un voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? Entretiendraient-ils une liaison ?

Publié en 1948, La Recluse de Wildfell Hall analyse sans concession la place des femmes dans la société victorienne. Ce livre est aujourd’hui considéré comme l’un des premiers romans féministes.



Mon avis :

Si j’avais déjà lus des romans de ses aînées, Charlotte et Emily, je ne connaissais pas encore la plus jeune des sœurs Brontë. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son talent n’a rien à envier à celui de ses sœurs.

Gilbert Graham écrit à son ami et beau-frère l’arrivée dans son petit village d’une mystérieuse veuve plusieurs années auparavant. S’installant dans un manoir délabré sans autre compagnie que son petit garçon et une servante, la jeune femme suscite la curiosité de ses voisins. Son caractère remarquable séduit bien vite Gilbert, ce qui provoque la jalousie d’Eliza, une jeune femme du voisinage qui espérait bien épouser celui-ci. Dès lors, les ragots sur Mrs Graham se répandent. Les rejetant formellement au début, Gilbert devient vite jaloux devant l’attitude ambigüe de Mrs Graham. Celle-ci décide alors de lui confier son journal et de lui confier ainsi son secret.

Deux narrateurs différents se succèdent donc. Gilbert dans ses lettres à son ami et Helen dans son journal intime. J’ai beaucoup aimé cette succession des narrateurs, même si le changement de ton ne se fait pas vraiment sentir entre les deux.

Ce roman est considéré comme un roman féministe. En effet, difficile de ne pas y lire une vive critique du mariage qui assujettit la femme à son mari, quel que soit le comportement de celui-ci. Helen, une femme admirable, intelligente et honnête, se retrouve prisonnière d’un mariage sans amour avec un mari alcoolique et dépravé. Et certains passages ont d’ailleurs beaucoup choqué lors de la parution du roman. Helen résiste à son mari, n’hésitant pas à le chasser de sa chambre ou à lui reprocher son comportement, elle se dresse entre celui-ci et leur enfant et finalement prend la décision de le quitter. Autant d’attitudes aux antipodes avec la soumission et l’obéissance vantées comme principales qualités d’une bonne épouse. Millicent, l’amie d’Helen, elle aussi mariée avec un homme au comportement débauché, se comporte justement ainsi, et cette attitude est présentée négativement par Anne Brontë au contraire de l’attitude d’Helen.

Helen n’est pas seulement une épouse, c’est aussi une mère et son fils est au cœur de chacune de ses décisions. A travers ses méthodes éducatives, mêlant fermeté et tendresse, Anne Brontë évoque sa vision de la maternité.

Helen est donc une femme moderne en ce qu’elle n’hésite pas à prendre des décisions allant à l’encontre de ce que la société attend d’elle. Si elle ne se soumet pas à son mari, elle s’en remet complètement à Dieu. Sa rigueur morale et son rejet total de l’attitude de son mari témoignent des convictions religieuses d’Anne Brontë.

J’ai bien aimé ce roman dont la lecture est bien agréable. Je vous le conseille donc, il vaut la comparaison avec les œuvres de ses sœurs.



Extrait :

« Je suis pour moi assuré qu’un bon livre ne doit pas son excellence au sexe de son auteur. Tous les livres sont écrits – ou devraient l’être – pour être lus des hommes comme des femmes, et je ne vois pas pourquoi un homme se permettrait d’écrire ce qui serait vraiment déshonorant chez une femme, et pas davantage pourquoi l’on reprocherait à une femme d’écrire ce qui serait convenable et bienséant chez un homme. »

https://deslivresdeslivres.wordpress.com/2014/06/05/challenge-1-pave-par-mois/comment-page-17/#comment-33156https://deslivresdeslivres.wordpress.com/2014/06/05/challenge-1-pave-par-mois/comment-page-17/#comment-33156

lundi 3 avril 2017

La colère des aubergines - Bulbul Sharma

Par Daphné













Auteur : Bulbul Sharma
Titre : La colère des aubergines
Genre : nouvelles
Langue d’origine : anglais (Inde)
Traducteur : Dominique Vitalyos
Editeur : Picquier


Résumé de l'éditeur :

Qui meurt dîne, La Colère des aubergines, Folie de champignons, Festin pour un homme mort... : quelques titres de ces récits donnent un avant--goût de leur saveur. Les histoires racontées, pleines d'odeurs de cuisine, puissamment évocatrices des rapports et des conflits entre les membres d'une maisonnée indienne, soulignent bien sûr le rôle déterminant qu'y jouent la nourriture et celles qui la préparent. Des femmes croquées sur le vif y livrent des instants de bonheur, des secrets de famille, d'amour, d'enfance qui ont parfois la violence du désir ou l'amertume de la jalousie. Mais les véritables héroïnes sont ces recettes : qu'il s'agisse de confectionner un pickle de mangue, un gâteau de carottes ou un curry d'aubergines au yaourt, le lecteur goûtera, du palais et de la langue, l'alchimie des aromates indiens.

Mon avis :

Voici un livre gourmand où chaque nouvelle se savoure! Ce livre nous parle de femmes. Femmes aux vies très différentes mais toutes liées par la cuisine. Chaque tranche de vie est vue à travers le rapport à la nourriture. Femmes indiennes dont les existences tournent autour des traditions, de la religion et des hommes, la cuisine est souvent leur principal moyen d'expression. On en dit des choses avec la préparation d'un plat! C'est ce que nous apprennent ces femmes dont Bulbul Sharma nous dresse en quelques pages des portraits particulièrement détaillés et analysés avec une grande subtilité. 

On y croise ainsi une orpheline qui refusera le mariage pour continuer à servir une famille qui l'a toujours rejetée, un homme pris entre sa mère et sa femme qui rivalisent sans cesse à travers leurs capacités culinaires, des femmes profitant de la liberté d'un voyage en train au grand damne de "l'homme de la famille" ou une jeune veuve affamée par la tradition que lui impose sa belle-mère.

Chaque scène, en quelques pages, permettent à l'auteur de nous parler de nous dépeindre avec finesse la société patriarcale de l'Inde et ses traditions. Chaque nouvelle s'achève sur une recette de cuisine, nous mettant ainsi l'eau à la bouche!

Des nouvelle savoureuses - au sens propre comme au figuré! - et originales!

Extrait :

"Sa nourriture très simple, sans garniture ni couleur, nous était toujours particulièrement chère parce que c'était sa façon à elle de nous caresser sans se polluer les mains."


dimanche 2 avril 2017

Bilan de mars (Daphné)

Par Daphné

De  belles lectures ce mois ci avec La grande maison , Les corps inutiles et La chaise numéro 14 . J'ai aussi beaucoup apprécié La colère des aubergines, Cocos-de-mer et Les solitudes se ressemblent. J'ai bien aimé Un parfum d'encre et de liberté même si le premier livre de son auteur m'avait plu davantage. Avec Le soleil à mes pieds, j'ai été pour la première fois plutôt déçue par un livre de Delphine Bertholon, auteur que j'apprécie pourtant beaucoup. J'ai été très intéressée par les livres Santé, mensonges et propagande et ai littéralement dévorée Allaités...des années! 
De bonnes lectures en général ce mois ci donc!





  
 


J'ignore encore ce que je vais lire au mois d'avril mais la bibliothèque près de chez moi vient enfin de rouvrir après un an de travaux : j'y trouverai sûrement de bonnes lectures!

samedi 1 avril 2017

Bilan de mars (Ariane)

Par Ariane 

Ce mois-ci il m'a fallu dire adieu. Je n'ai pas eu l'esprit à la lecture pendant quelques temps, aussi mon bilan est encore plus pauvre que les mois précédents.
J'ai découvert Anne Brontë avec La recluse de Wildfell hall, un très beau roman. Et je reste fascinée par le talent de ces trois sœurs.

Il y a quelques mois, Daphné et moi avions partagé une lecture commune d'un roman de Susan Fletcher. Ce fut un coup de cœur commun. Aussi avons nous décidé d'une nouvelle lecture commune de cette autrice avec Un bûcher sous la neige, que je n'ai pas autant apprécié.
Enfin, dans le cadre de mes lectures apocalyptiques, j'ai lu Silo de Hugh Howey. Je n'ai pas vraiment été séduite par l'histoire des habitants de ce silo. 


J'ai abandonné Un ami de la terre de T.C. Boyle. Pourtant, j'aime beaucoup Boyle et ce roman me tentait beaucoup, mais rien à faire, je n'arrivais pas à m'intéresser à l'histoire ni aux personnages et je n'étais pas motivée pour le lire. J'ai donc laissé tomber au bout d'une trentaine de pages seulement, peut-être pour mieux y revenir plus tard.
En ce moment je lis Trompe-la-mort de Jean-Michel Guenassia

Quelles sont donc mes envies pour le mois prochain ? Je continue à faire baisser ma PAL, à lire des romans post-apocalyptiques et à essayer de lire les romans que je m'étais programmés pour cette année.


Et vous quelles ont été vos lectures du mois ?