Auteur :
Anne Brontë
Titre :
La recluse de Wildfell hall
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traducteurs :
George Charbonnier et André Frédérique
Editeur :
Libretto
Nombre de
pages : 560p
Date de
parution : 1ère parution 1848
Présentation de l’éditeur :
Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell
Hall ? D’où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit
veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils ? Son arrivée alimente
toutes les rumeurs dans la petite commune et éveille l’intérêt d’un
cultivateur, Gilbert Markham. Naît entre eux un amour qu’elle refuse de toutes
ses forces. De plus, la famille de Gilbert s’oppose à cette relation et, petit
à petit, Gilbert lui-même se met à douter de sa secrète amie. Pourquoi un
voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ?
Entretiendraient-ils une liaison ?
Publié en 1948, La Recluse de Wildfell Hall analyse
sans concession la place des femmes dans la société victorienne. Ce livre est
aujourd’hui considéré comme l’un des premiers romans féministes.
Mon avis :
Si j’avais déjà lus des romans de ses aînées, Charlotte et
Emily, je ne connaissais pas encore la plus jeune des sœurs Brontë. Et le moins
que l’on puisse dire, c’est que son talent n’a rien à envier à celui de ses sœurs.
Gilbert Graham écrit à son ami et beau-frère l’arrivée dans
son petit village d’une mystérieuse veuve plusieurs années auparavant. S’installant
dans un manoir délabré sans autre compagnie que son petit garçon et une
servante, la jeune femme suscite la curiosité de ses voisins. Son caractère
remarquable séduit bien vite Gilbert, ce qui provoque la jalousie d’Eliza, une
jeune femme du voisinage qui espérait bien épouser celui-ci. Dès lors, les
ragots sur Mrs Graham se répandent. Les rejetant formellement au début, Gilbert
devient vite jaloux devant l’attitude ambigüe de Mrs Graham. Celle-ci décide
alors de lui confier son journal et de lui confier ainsi son secret.
Deux narrateurs différents se succèdent donc. Gilbert dans ses
lettres à son ami et Helen dans son journal intime. J’ai beaucoup aimé cette
succession des narrateurs, même si le changement de ton ne se fait pas vraiment
sentir entre les deux.
Ce roman est considéré comme un roman féministe. En effet,
difficile de ne pas y lire une vive critique du mariage qui assujettit la femme
à son mari, quel que soit le comportement de celui-ci. Helen, une femme
admirable, intelligente et honnête, se retrouve prisonnière d’un mariage sans
amour avec un mari alcoolique et dépravé. Et certains passages ont d’ailleurs
beaucoup choqué lors de la parution du roman. Helen résiste à son mari, n’hésitant
pas à le chasser de sa chambre ou à lui reprocher son comportement, elle se
dresse entre celui-ci et leur enfant et finalement prend la décision de le
quitter. Autant d’attitudes aux antipodes avec la soumission et l’obéissance
vantées comme principales qualités d’une bonne épouse. Millicent, l’amie d’Helen,
elle aussi mariée avec un homme au comportement débauché, se comporte justement
ainsi, et cette attitude est présentée négativement par Anne Brontë au
contraire de l’attitude d’Helen.
Helen n’est pas seulement une épouse, c’est aussi une mère
et son fils est au cœur de chacune de ses décisions. A travers ses méthodes
éducatives, mêlant fermeté et tendresse, Anne Brontë évoque sa vision de la
maternité.
Helen est donc une femme moderne en ce qu’elle n’hésite pas
à prendre des décisions allant à l’encontre de ce que la société attend d’elle.
Si elle ne se soumet pas à son mari, elle s’en remet complètement à Dieu. Sa
rigueur morale et son rejet total de l’attitude de son mari témoignent des
convictions religieuses d’Anne Brontë.
J’ai bien aimé ce roman dont la lecture est bien agréable. Je
vous le conseille donc, il vaut la comparaison avec les œuvres de ses sœurs.
Extrait :
« Je suis pour moi assuré qu’un bon livre ne doit pas
son excellence au sexe de son auteur. Tous les livres sont écrits – ou
devraient l’être – pour être lus des hommes comme des femmes, et je ne vois pas
pourquoi un homme se permettrait d’écrire ce qui serait vraiment déshonorant
chez une femme, et pas davantage pourquoi l’on reprocherait à une femme
d’écrire ce qui serait convenable et bienséant chez un homme. »
Ce fut pour moi une excellente surprise!!!
RépondreSupprimerAvec les classiques anglais je n'ai eu que de belles surprises.
SupprimerCa me fait très envie, merci !
RépondreSupprimerAlors n'hésite pas !
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