Auteur :
Isabelle Stibbe
Titre :
Bérénice 34-44
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Le livre de poche
Nombre de
pages : 360p
Date de
parution : octobre 2014
Présentation de l’éditeur :
1934. Malgré l’hostilité de ses parents, Bérénice, 15 ans,
est admise au Conservatoire, dans la classe de Louis Jouvet. Sa vie est
désormais rythmée par l'apprentissage des grands rôles du répertoire et par ses
rencontres avec des acteurs de renom... Trois ans plus tard, elle entre à la
Comédie-Française et prend le nom de Bérénice de Lignières. Rien ne peut
entacher son bonheur, ni la montée du fascisme en Europe, ni les rivalités
professionnelles ou amoureuses. Mais au tout début de l’Occupation, avant même
la promulgation des lois raciales, la maison de Molière exclut les Juifs de sa
troupe. Dénoncée par une lettre anonyme, Bérénice – son père est né dans un
shtetl russe – est rattrapée par son passé. Sous les ors et velours de la
Comédie-Française va se jouer un drame inédit, celui d'une actrice célèbre,
prise au piège d'une impitoyable réalité. Un premier roman maîtrisé et
captivant, lauréat de nombreux prix.
Mon avis :
Roman repéré lors de sa sortie, notamment en raison des
nombreux billets enthousiastes, mais pourtant je n’étais pas pressée de le
lire. Mais il y a quelques semaines, je l’ai croisé par hasard sur les
rayonnages de ma bibliothèque préférée et j’ai saisi l’occasion.
Bérénice est née le jour de la signature du traité de
Versailles. Son père, Moishe Kapelouchnik, devenu Maurice Capel, choisi pour le
nouveau-né le prénom de Bérénice en souvenir d’un camarade de tranchées, en
hommage à la France pour laquelle il s’est battu. Un prénom prédestiné puisque
dès son plus jeune âge, la petite Bérénice rêve de devenir actrice. Le rêve d’enfant
devient une véritable vocation lorsqu’à l’âge de 8 ans elle assiste à une
représentation de la Comédie Française. Si ses parents considéraient sa passion
d’enfant d’un œil à la fois perplexe et moqueur, sa vocation arrêtée suscite
leur désapprobation sans appel. A 15 ans, malgré l’interdiction parentale,
Bérénice entre au Conservatoire.
Bérénice est jeune, Bérénice est belle, Bérénice est talentueuse.
Mais Bérénice est juive ce qui ne laisse guère de doute quant à l’issue du
roman. D’autant que l’auteur insiste à de multiples reprises, et ce dès la
première page, sur le fait que jamais Bérénice ne pourra raconter son histoire à
ses enfants et petits-enfants. L’histoire de Bérénice est touchante, forcément.
Le personnage est attachant, forcément. Les
destins brisés des milliers Juifs anonymes, intellectuels ou artistes, est un
sujet qui a été abordé à maintes reprises (oserai-je dire rebattu ?) par
la littérature. J’avoue être souvent partagée devant ce sujet. D’un côté l’émotion
et le devoir de mémoire, de l’autre un sentiment de déjà-vu et de facilité.
Nous suivons donc Bérénice depuis l’enfance jusqu’à la fin
de sa vie (les dates 34-44 du titre faisant référence à sa carrière Théâtrale). J'ai bien aimé les parties consacrées à l'enfance de Bérénice, à son apprentissage au Conservatoire, à sa carrière à la Comédie Française et les débuts de la période de l'Occupation. Toutefois, les derniers chapitres ne m'ont pas du tout convaincue. Tout s'enchaîne alors trop vite et sans trop de logique. Les dernières années de Bérénice ne remplissent que quelques dizaines de pages et tout ce qui avait fait jusqu'alors le charme du roman est absent.
L’auteur a un style assez surprenant, car elle semble osciller entre un point
de vue narratif externe classique et des interventions rappelant plutôt la
biographie. Ainsi, Isabelle Stibbe donne corps à Bérénice, ancrant le personnage
dans la réalité. Le réalisme du l’histoire de Bérénice est accentué par la
présence de personnages réels, par des anecdotes historiques.
Mais bien plus que par l’histoire de Bérénice (qui ne brille
pas par son originalité), j’ai été fascinée par la Comédie Française, son
histoire, les acteurs. La Comédie Française est une institution mythique et j’ai
vraiment aimé découvrir son fonctionnement interne.
Extrait :
« Elle devait jouer, c'était vital, c'était la seule
valeur qui importait, elle devait continuer à honorer la Maison qui l'avait
accueillie dans son sein. »
D'autres avis : Professeur Platypus, Kathel,
Ce roman a l'air vraiment intéressant, mais la couverture en Livre de Poche me fait fuir :D
RépondreSupprimerEffectivement, elle n'est pas des plus séduisantes.
SupprimerAriane
Le sujet est déjà-vu comme tu dis et la Comédie Française ne me fascine pas le moins du monde, je vais donc passer mon tour sans regret.
RépondreSupprimerIl vaut mieux ne pas tout noter au risque de faire exploser sa PAL !
SupprimerAriane