Auteur : Donatella Di Pietrantonio
Titre : La revenue
Genre : romanLangue d’origine : italien
Traductrice : Nathalie Bauer
Editeur : seuil
Nombre de pages : 237
Résumé de l'éditeur :
À treize ans, la narratrice apprend brutalement qu’elle n’est pas la fille de ceux qui l’ont élevée. Enfant unique, choyée, étés à la plage et cours de danse, elle doit quitter la ville où elle a grandi pour être rendue à sa famille biologique : dans son nouveau foyer, au village, il lui faut désormais partager une chambre et de bien maigres repas avec une sœur et quatre frères. Pauvreté, violence, usages, dialecte : tout, ici, lui est incompréhensible. « Orpheline de deux mères vivantes », elle ne sait plus qui elle est. Car, finalement, de qui est-on l’enfant ? Pourquoi ses parents adoptifs l’ont-ils abandonnée ? L'amour fraternel de Vincenzo, l’aîné, et d’Adriana, la cadette, sera-t-il assez fort pour dissiper les doutes et la détresse qui l’assaillent ?
Roman d’apprentissage d’une immense délicatesse, portrait d’une jeune fille qui renaît à elle-même en s’ouvrant au monde, La Revenue fait partie de ces textes précieux qui bouleversent et qui restent.
Mon avis :
Il semblerait décidément que j'aime bien la littérature italienne!
La narratrice a treize ans lorsqu'elle est subitement "rendue" à une famille dont elle ne connaît rien et qui est bien loin d'être semblable avec celle avec qui elle a grandi. Je n'ai pas pu m'empêcher en lisant ce livre d'avoir une petite pensée pour le célèbre film "La vie est un long fleuve tranquille" : pas d'enfant échangé à la naissance dans ce livre mais une adolescente à qui on révèle brutalement qu'elle n'est pas née dans la famille dans laquelle elle a grandi et qui se retrouve plongée dans un milieu social bien différent de celui qu'elle connaît.
La narratrice change donc de vie, de famille, de milieu social et se sent complètement perdue. Pourquoi ses parents l'ont ils ainsi "rendue" après tant d'années à des parents dont elle ignore tout et qui ne semblent pas l'attendre ni s'émouvoir de son retour. Qui est sa véritable mère ? Celle qui l'a élevée puis abandonnée ou celle qui l'a mise au monde et l'a laissée partir pour la reprendre ensuite ? Quelle faute a t-elle commise pour que ses parents l'abandonnent après tant d'années ? L'angoisse pèse sur la jeune fille et pourtant, au milieu de la pauvreté, de la rudesse de ses parents, du manque d'hygiène et de la nourriture restreinte, il y a quelques lumières dont Adriana, sa petite sœur si débrouillarde, Giuseppe, le petit frère pas tout à fait comme les autres et Vincenzo le grand frère à l'attitude ambiguë.
Voici un livre à l'écriture incisive qui n'est pas sans rappeler les livres d'Elena Ferrante dans la description si réaliste du fossé existant entre les classes sociales. Ce livre nous parle aussi de déracinement, de la détresse d'une adolescente qui cherche sa place et du lien si particulier qui se crée entre elle et sa petite sœur née dans un monde si différent du sien. La relation enter les deux sœurs est très touchante. plus que des sœurs, e sont deux mondes,d eux réalités différentes qui s'apprivoisent et apprennent à se comprendre.
Un livre émouvant et d'une grande délicatesse que j’ai dévoré et dont j'aurais volontiers lu quelques pages en plus !
Extrait :
"Aujourd'hui je ne sais vraiment pas quel lieu est une mère. J'en suis privée comme on peut être privé de santé, d'un abri, d'une certitude. C'est un vide persistant, que je connais, mais ne surmonte pas. Regarder à l'intérieur donne le vertige...
La seule mère que je n'ai pas perdue est celle de mes peurs."
Sur le sujet d'enfants échangés, il y a un beau et subtil film japonais (dont bien sûr j'ai oublié le titre)ah oui, Tel père tel fils.
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout ce film mais si tu dis qu'il est beau, je vais essayer de le trouver!
SupprimerDaphné
Sue le sujet, qui ne pense pas aux Groseille et Lequenois.
RépondreSupprimerEt oui, c'est tout de suite ce qui m'est venu en tête!
SupprimerDaphné