Auteur : Whitney Sharer
Titre : L’âge de la
lumière
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traductrice : Sophie
Bastide-Foltz
Editeur : L’observatoire
Nombre de pages : 448p
Date de parution : août
2019
Présentation
de l’éditeur :
Paris,
1929. Lee Miller, une jeune américaine, débarque à Paris.
Mannequin, belle comme le jour, elle rêve pourtant de passer derrière l’objectif, animée d’une seule passion, d’une unique obsession : la photographie.
Mannequin, belle comme le jour, elle rêve pourtant de passer derrière l’objectif, animée d’une seule passion, d’une unique obsession : la photographie.
Presque
par hasard, Lee attire l’attention de May Ray, illustre photographe gravitant
dans le Montparnasse surréaliste de Dalí et sa bande d’extravagants
artistes. Mais pour Man Ray, Lee demeure la muse par excellence. Entêtée, la
jeune femme réussit le convaincre de lui donner sa chance. Elle deviendra
l’assistante, l’élève, puis l’amante du grand photographe. Dans l’intimité de
la chambre noire, leur art et, très vite, leurs corps se lient et s’unissent.
Mais alors que Lee se révèle une artiste hors pair, Man, jaloux maladif et
génie égocentrique, ne peut bientôt plus supporter l’ascension de celle à qui
il a tout appris.
Des
cabarets du Paris bohème aux champs de bataille d’une Europe déchirée par la
Seconde Guerre mondiale, de la découverte de techniques de photographie
révolutionnaires à l’immortalisation de la libération des camps de
concentration, Lee Miller s’impose comme une artiste absolue, une femme hors du
commun.
Mon
avis :
Après
Frida Kahlo et Diego Rivera, je découvre l’histoire singulière d’un autre
couple d’artistes. Man Ray. Lee Miller. Ces noms font surgir quelques images
dans mon esprit. La photo d’une femme dans une baignoire. Des yeux et des
larmes comme des perles. Pas grand-chose en somme.
De l’arrivée
de Lee Miller à Paris, jusqu’à la rupture avec Man Ray, Whitney Sharer s’est
intéressée au couple formé par les deux artistes, leur association artistique
et leur relation passionnelle. Mais de passionnelle, la relation de Man et Lee
devient progressivement destructrice.
Au-delà
de cette histoire d’amour c’est avant tout la personnalité de Lee Miller qu’elle
nous raconte. Une belle femme, consciente de sa beauté, qui n’hésite pas à s’en
servir au besoin. Mais surtout une femme bien décidée à ne pas être qu’une
belle femme. Car Lee Miller est brillante, talentueuse et déterminée. La femme
que nous présente Whitney Sharer n’est pas toujours sympathique, mais elle
dégage un charme puissant et quelque chose de touchant.
Très beau
portrait de femme, ce roman nous offre aussi une plongée dans le milieu
artistique parisien des années 30. Ce n’est pas une période qui m’intéresse
beaucoup et je ne suis pas fan du surréalisme. J’ai tout de même apprécié cette
immersion qui m’a permis d’apprendre pas mal de choses sur le tout Paris
artistique de l’époque.
Quand
on lit deux romans sur des thèmes proches on ne peut s’empêcher de les
comparer. Et celui-ci a souffert de la comparaison avec Rien n’est noir de
Claire Berest. Cela tenait peut-être à la personnalité des artistes plus qu’à
leur histoire ou qu’à l’écriture des autrices, mais il y avait une puissance et
une fougue dans le roman de Claire Berest qui m’avaient particulièrement plu.
Extrait :
« Ce
qu'elle cherche avant tout, c'est cet instant où l'évidence s'impose, où la
décision doit être prise. Elle veut créer des moments et les saisir sur la
pellicule, saisir l'expérience en train de se vivre, la sensation d'être
vivant. »
«Les
premières notes s'élèvent à peine que la scène est prise d'assaut par les
danseurs. Cette fois encore, Lee est transportée. C'est la plus pure expression
de l'émotion : des sentiments qui s'incarnent, comme inscrits dans les corps.
Ah, ces corps ! Lee adorerait les photographier. Rien que les os, le tissu
conjonctif visible sous la peau, comme si elle devait voir de quoi ils sont
faits. Lee voudrait les prendre en photo devant les décors d'Antonio, les
muscles apparaissant en relief sur les panneaux de soie. La fermeté de leurs
corps la fascine et, quand ils se meuvent, Lee pense aux douleurs causées par
la danse, aux pieds des ballerines, écrasés dans leurs chaussons et qui leur
font si mal quand elles sont sur les pointes, aux mollets puissants des hommes
entourés de bandages. Et à son propre corps, mou, en comparaison. A l'exception
de ses mains, à la peau sèche, desquamée, qui se sont durcies dans la chambre
noire. Elle souhaiterait épaissir, voir son corps devenir un cal à force de
travailler. Lee voudrait être quelqu'un qui se dépense, qui essaie des choses.
Elle ne veut pas être molle. »
C'est une photographe que j'apprécie et elle n'a pas manqué de courage. Pourquoi pas s'il me tombe sous la main.
RépondreSupprimerSi tu apprécie son travail et la personne, alors pas de doute, ça devrait te plaire.
SupprimerDes lectures très en lien avec les artistes, en ce moment.
RépondreSupprimerDeux lectures sur ce thème, il en manque une pour respecter le dicton
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