Auteur :
Luca di Fulvio
Titre :
Les prisonniers de la liberté
Genre :
roman
Langue
d’origine : italien
Editeur :
Slatkine & Cie
Nombre de
pages : 654p
Date de
parution : septembre 2019
Mon avis :
Dès ma première lecture de cet auteur avec Les enfants de Venise, il s’est imposé à
moi comme un auteur incontournable, et c’est avec un plaisir chaque fois
renouvelé que je le retrouve. Après la fin de sa trilogie, il nous emmène cette
fois à Buenos Aires.
Trois personnages débarquent dans la ville un matin de 1913.
Rosetta, paysanne sicilienne a été contrainte de fuir son village après avoir
été injustement accusée de vol et de tentative de meurtre par le notable local.
Rocco, sicilien lui aussi, a quitté Palerme car il refuse de devenir mafieux comme
son père. Rachel et les autres jeunes filles de son village, juives russes, ont
quitté leur village attirées par la promesse d’une vie nouvelle mais se sont
retrouvées prisonnières d’un réseau de traite des blanches.
On pourrait reprocher à Luca di Fulvio d’avoir trouvé un
créneau et d’écrire toujours la même histoire. Car il faut bien le reconnaître,
tous ces romans se ressemblent un peu (beaucoup en fait). On y trouve des
gentils très gentils, à qui il arrive de nombreux malheurs à cause de méchants
très méchants, mais on s’en doute tout va bien se terminer puisqu’après tout
ils sont jeunes et beaux. En fait on retrouve toujours la même galerie de
personnages : la belle et courageuse jeune femme, le beau et fier jeune
homme, le noble dégénéré et sadique, le criminel cruel et terrifiant, un autre
criminel charmeur et pas si méchant, un homme de main sans scrupules, une femme
qui devient la mère de substitution des héros, un bougon au grand cœur, des
gamins des rues,… Bref, beaucoup de clichés il faut bien le dire.
Mais… mais ça marche ! Nous voici dans les rues de
Palerme, dans un petit village sicilien, dans un shetl russe, sur un bateau,
dans les quartiers pauvres de Buenos Aires… Luca di Fulvio est un formidable
conteur, qui ne ménage pas ses personnages. Rosetta, Rachel et Rocco subiront
de terribles épreuves pour pouvoir enfin gagner leur liberté. Tous trois ont en
commun cette volonté d’échapper au destin qui leur était promis par leur
naissance (être une épouse soumise pour Rosetta et Rachel, devenir un mafieux
pour Rocco) et de tracer leur propre voie.
Une fois de plus, Luca di Fulvio reprend les thèmes qui lui
sont chers : l’oppression, la justice, la pauvreté, les violences faites
aux femmes… Parlons-en des violences faites aux femmes… Celles-ci sont
omniprésentes. Qu’il s’agisse de la violence du poids des traditions, des
violences physiques et conjugales, ou des violences sexuelles, elles sont
omniprésentes. Certains passages sont très difficiles, je pense par exemple à
la façon dont sont traitées les jeunes filles emmenées à Buenos Aires pour y
devenir esclaves dans les bordels. Ces toutes jeunes filles, à qui l’ont promet
un beau mariage et une vie heureuse, basculent dans un véritable cauchemar. Elles
ont été victimes d’une mafia juive appelée la Varsovia. Si l’on connaît
relativement bien la mafia italienne dans la littérature ou le cinéma, les
ignobles activités de la Varsovia (plus tard renommée Zwi Migdal) le sont
moins.
Alors, même si les personnages sont caricaturaux, même si
les ficelles sont un peu grosses, je me suis totalement plongée dans cette
histoire et je n’ai pas vu défiler les 650 et quelques pages.
Extrait :
« Ainsi, des femmes avaient commencé à employer des
termes dangereux comme justice et liberté, des mots qui sonnaient très bien
dans la bouche des hommes, mais pas dans celle des femmes. Car chez elles, ces
mots pouvaient en sous-entendre un autre, bien plus scandaleux, qui était
égalité. »
« Le Baron adorait la pauvreté : la pauvreté, c'était
la véritable richesse des riches, c'était la clé magique pour obliger les gens
à accepter ce qu'ils n'accepteraient jamais autrement. »
« Les fautes des pères étaient des chaînes qui
emprisonnaient leurs enfants. En tout cas, c'était son sentiment. "Le sang
était impossible à laver", avait dit Tony »
J'en ai un dans ma PAL de cet auteur, je ne sais plus lequel ; il va falloir que je l'en sorte un de ces jours.
RépondreSupprimerPour l'été peut-être ?
SupprimerEn voilà un que j'ai très envie de lire... mais il va falloir que j'attende mon tour car il est déjà emprunté à la médiathèque.
RépondreSupprimerDaphné
Oh je suis sûre qu'il te plaira !!!
SupprimerJ'avais beaucoup aimé son premier roman. Mais ce que tu dis de celui-ci, me rebute un peu.
RépondreSupprimerAh bon ? Pourquoi ?
Supprimer