Auteur :
Colin Winnette
Titre :
Coyote
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteur :
Sarah Gurcel
Editeur :
Denoël
Nombre de
pages : 128p
Date de
parution : mai 2017
Présentation de l’éditeur :
Quelque part au cœur de l’Amérique, dans une bicoque isolée
au fond des bois. Des parents couchent leur fillette de trois ans, comme tous
les soirs. Le lendemain matin, ils trouvent un lit vide. La petite a disparu
sans laisser de traces. La mère raconte les jours qui ont suivi : les plateaux
télé sur lesquels ils se rendent, avec son mari, pour crier leur désespoir,
l’enquête des policiers, puis le silence, l’oubli. Mais la mère dit-elle toute
la vérité?
Maniant la plume comme un Poe des temps modernes, Colin Winnette nous laisse entrevoir les divagations d’un esprit détraqué, d’autant plus angoissantes que cette mère est aveugle à sa propre folie. Coyote est un conte sur la noirceur et la folie des hommes, un roman profondément marquant, difficile à lâcher et encore plus à oublier.
Maniant la plume comme un Poe des temps modernes, Colin Winnette nous laisse entrevoir les divagations d’un esprit détraqué, d’autant plus angoissantes que cette mère est aveugle à sa propre folie. Coyote est un conte sur la noirceur et la folie des hommes, un roman profondément marquant, difficile à lâcher et encore plus à oublier.
Mon avis :
Une mère couche sa petite fille et retrouve le petit lit
vide le lendemain matin… Un cauchemar inimaginable pour tout parent.
C’est la mère qui nous raconte les mois suivant la
disparition de son enfant, dans un récit court, au rythme saccadé. Les phrases
souvent courtes et hachées se bousculent, traduisant la descente aux enfers d’une femme effondrée qui
glisse de plus en plus rapidement vers la folie. A moins que la cause de sa
folie soit plus terrible encore… L’auteur laisse planer le doute et l’épilogue,
glaçant, n’apporte pas toutes les réponses aux questions que se pose le
lecteur.
C'est un roman noir, assez glauque même. Violents et alcooliques, des losers sans emploi qui n'ont d'autre occupation que regarder la télé en descendant bière sur bière, les parents ne sont pas vraiment la famille idéale. Entre violences, beuveries et apathie, l'atmosphère est dérangeante, à tel point qu'il est difficile, pour ne pas dire impossible d'éprouver de l'empathie pour ces parents dont on ne sait pas grand chose finalement, même pas le prénom. La petite elle-même n'a pas d'identité. Son prénom n'est mentionné qu'une seule fois, sinon la mère ne l'appelle que "ma fille". Et cette formulation qui prend la place du prénom devient elle aussi dérangeante. Est-ce la possessivité d'une mère qui ne voit son enfant que comme sa chose ? Une façon de déshumaniser l'enfant, de lui ôter son identité personnelle ?
Toutefois, je m'étonne du choix de l'auteur (et/ou de l'éditeur) de publier ce texte seul. Il aurait mieux trouvé sa place, selon moi, dans un recueil de nouvelles.
La comparaison avec Poe ? Il ne faut tout de même pas exagérer !
Extrait :
« Notre ville, c’est pas un endroit où il fait bon
vivre, surtout si vous êtes particulièrement heureux. Elle est pleine de gens
qui veulent se servir, vous prendre votre bonheur. L’écraser sous leurs talons
de merde. »
« C’est ça qui est bizarre avec les enfants : on
est prêt à tout sacrifier pur eux, même la personne qu’avant on aimait plus que
tout. La personne pour laquelle on aurait donné sa vie, voilà que d’un coup on
l’abattrait pour protéger un truc qui sait même pas parler. Qui sait que
rouler, faire des petits bruits et toucher votre visage, vos doigts et vos clés
comme si c’était la même chose. »
" En vérité, on est tous des tueurs, je crois, quand les circonstances s’y prêtent. On a tous ça en nous"
" En vérité, on est tous des tueurs, je crois, quand les circonstances s’y prêtent. On a tous ça en nous"
Le côté glauque ne m'inspire pas tellement. Et les disparitions d'enfants, j'ai du mal avec ça.
RépondreSupprimerJe reconnais qu'il peut rebuter.
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