Auteur :
Jean-François Seigle
Titre :
Femme à la mobylette
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Flammarion
Nombre de
pages : 240p
Date de
parution : août 2017
Présentation de l’éditeur :
Abandonnée par tous avec ses trois enfants, Reine n’arrive
plus à faire face. Sa vie finit par ressembler à son jardin qui n’est plus
qu’une décharge. Son horizon paraît se boucher chaque jour davantage, alors
qu’elle porte en elle tant de richesses. Seul un miracle pourrait la sauver...
Et il se présente sous la forme d’une mobylette bleue. Cet
engin des années 1960 lui apportera-t-il le bonheur qu’elle cherche dans tous
les recoins de ce monde et, surtout, à quel prix ?
Jean-Luc Seigle dresse le portrait saisissant d’une femme
ordinaire au bord du gouffre. Ce faisant, c’est une partie de la France
d’aujourd’hui qu’il dépeint, celle des laissés-pour-compte que la société en
crise martyrise et oublie.
Mon avis :
Si je devais établir une liste de mes plus belles lectures
des dernières années, le roman de Jean-Luc Seigle, En vieillissant les hommes
pleurent, figurerait en bonne place. Son roman suivant, Je vous écris dans le
noir m’avait beaucoup plu également. Dès que j’ai vu son nom sur la liste des
publications à venir de cette dernière rentrée littéraire, je frémissais d’envie.
Il m’aura fallu être patiente avant de le voir arriver à la bibliothèque et
surtout que le lecteur précédent le rapporte (près de deux mois de retard, je
piaffais !). Mais ma patience a été récompensée par une très belle
lecture.
Reine est l’une de ces femmes que l’on ne voit pas. Sa pauvreté,
sa détresse et sa solitude l’ont rendue insignifiante, invisible. Sans emploi,
sans ressources, elle peine à élever ses enfants depuis que son mari l’a
quittée et s’est installé à l’autre bout du pays avec une petite bourgeoise.
Mais dans son petit coin perdu, comment trouver du travail sans moyen de
transport ? Et sans travail comment subvenir aux besoins de ses enfants ?
Et soudain, la mobylette. La mobylette qui lui redonne une dignité, un avenir,
une liberté. Et qui va lui permettre de rencontrer l’amour, de découvrir la
féminité qu’elle avait toujours ignorée, le désir.
C’est un roman qui résonne, qui bouscule, qui bouleverse.
Les premières pages, terrifiantes, angoissantes, quand du fond de son
désespoir, Reine doute seule dans sa cuisine face à un couteau posé sur la
table, a-t-elle tué ses enfants ?
Quel personnage inoubliable ! Elle porte bien son
prénom, cette femme riche d’amour, de bonté et de générosité. Issue d’une
lignée de femmes fortes, elle porte en elle ses mortes, elle vit avec elles comme
elle vit avec les vivants, elle n’est que sensibilité Reine.
Une fois de plus, je suis touchée par l’empathie de Jean-Luc
Seigle, par le beauté de ses mots, par ses personnages si humains, si
touchants, si fragiles.
Extrait :
« Elle n'a aucun regret, surtout quand elle finit par
se dire: Que c'est beau, mon Dieu que c'est beau ! Et ça, toute cette beauté,
elle le doit à la lenteur de sa mobylette. »
Moi aussi j'ai aimé ses deux livres précédents. Alors, celui-ci me tente aussi bien sûr.
RépondreSupprimerAucune hésitation alors !
SupprimerJe n'ai pas encore lu cet auteur ; j'ai l'intention de le faire.
RépondreSupprimerJe suis sûre qu'il te plairait.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé "En vieillissant les hommes pleurent" et "Je vous écris dans le noir" est en attente de lecture. Celui-là me tente pas mal aussi.
RépondreSupprimer"En vieillissant les hommes pleurent" est mon préféré, mais j'aime plus celui-ci que "Je vous écris dans le noir"
SupprimerLe roman m'a laissé sur ma faim. J'ai préféré la post-face.
RépondreSupprimerAh oui ? Je n'en ai pas parlé mais elle était effectivement intéressante.
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