samedi 14 avril 2018

L'enfant perdue - Elena Ferrante

Par Ariane


Auteur : Elena Ferrante
Titre : L’enfant perdue
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traducteur : Elsa Damien
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 560p
Date de parution : janvier 2018

Présentation de l’éditeur :
À la fin de Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d’informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve : aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d’écrivain. Car elle s’affirme comme une auteure importante et l’écriture l’occupe de plus en plus, au détriment de l’éducation de ses deux filles, Dede et Elsa.
L’histoire d’Elena et de Nino est passionnelle, et bientôt Elena vit au gré de ses escapades pour retrouver son amant. Lors d’une visite à Naples, elle apprend que Lila cherche à la voir à tout prix.
Après avoir embrassé soixante ans d’histoire des deux femmes, de Naples et de toute l’Italie, la saga se conclut en apothéose. Plus que jamais, dans L’enfant perdue, Elena Ferrante nous livre un monde complet, riche et bouillonnant, à la façon des grands romanciers du XIXe siècle, un monde qu’on n’oublie pas.

Mon avis :
Il m’aura fallu m’armer de patience avant de pouvoir lire enfin le dernier tome de la saga d’Elena Ferrante. Après chaque roman, j’ai attendu impatiemment le suivant. Patience encore jusqu’à l’arrivée sur les rayons de la bibliothèque, et plus encore avant qu’il soit enfin disponible !
Nous retrouvons Elena et Lila, à la fin des années 70. Elena a quitté Pietro, son mari, pour rejoindre Nino son amour de toujours, tandis que Lila a regagné le quartier et a créé une entreprise d’informatique avec Enzo, son compagnon.
Autant le dire tout de suite, j’ai moins aimé ce roman que les précédents. Déjà, je n’ai pas du tout adhéré à l’histoire d’Elena et de Nino. Or, leur histoire occupe un bon tiers du roman. Nino est un personnage assez méprisable, le lecteur s’en rend vite compte et l’aveuglement d’Elena est très vite agaçant. Comment une femme aussi brillante et talentueuse, peut se laisser dominer ainsi par un homme qui au final n’est qu’esbroufe ? Comment peut-elle perdre à ce point la tête ? Comment peut-elle prendre des décisions aussi irrationnelles ? Comment peut-elle être si égoïste et négliger à ce point ses filles ? Je n’ai pas compris les décisions d’Elena, ni sa passion folle et cela m’a empêchée d’éprouver autant d’empathie et de sympathie pour elle que dans les autres romans.
Mais passé cette période, j’ai retrouvé avec plaisir ce qui m’avait tant plu auparavant, l’ambiance et les intrigues du quartier, les multiples personnages aux destins enchevêtrés et surtout l’amitié profonde autant que complexe d’Elena et Lila. Elena Ferrante sait entraîner son lecteur à sa suite, donner vie à ceux qu’elle a imaginé, recréer le quartier, la ville. C’est un vrai plaisir de la lire.
Toutefois, j’ai trouvé que tout allait trop vite. Alors que l’histoire se déroule sur un rythme relativement lent dans les premiers tomes, ici tout s’accélère. Et alors que les trente premières années des filles étaient découpées en trois romans, un seul suffit pour les 30 suivantes. En fait, le livre couvre principalement quelques années et ce sont surtout les 25 dernières années qui sont racontées en un court chapitre en une succession d’éléments factuels, « en telle année ceci, en telle année cela ». Cette accélération m’a déplu, cela m’a donné l’impression que passé un certain âge, la vie n’était plus intéressante à raconter. Et puis surtout, j’aurai aimé suivre les filles plus longtemps.
Comme Daphné, j’ai remarqué que la perte était au cœur de ce roman. La perte des illusions de la jeunesse, la perte de l’amour, la perte de ceux qu’on aime, la perte de l’amitié,… C’est touchant, troublant, parfois poignant. Alors que les premiers romans étaient emplis de lumière et d’espoir, celui est plus sombre, plus triste, plus profond peut-être.  
Je regrette de quitter Elena, Lila et les habitants du quartier, mais j’aurai aimé les quitter sur une lecture un peu plus positive.

Extrait :
« J'eus du mal à accepter la mort de ma mère. Même si je ne versai pas une larme, j'éprouvai une douleur qui dura longtemps et qui peut-être n'a jamais vraiment disparu. Je l'avais trouvée insensible et vulgaire, je l'avais crainte et fuie. Mais juste après son enterrement, je me sentis comme quand il se met brusquement à pleuvoir, qu'on regarde autour de soi et qu'on ne trouve pas d'endroit où s'abriter. »
« C’était toujours la même chose. Cette histoire de renaissance suscitait des espoirs avant de les anéantir, et ceux-ci n’étaient bientôt plus qu’une croûte par-dessus d’autres vieilles croûtes. »
 «Etre né dans cette ville - écrivis-je même une fois, ne pensant pas à moi mais au pessimisme de Lila - ne sert qu'à une chose : savoir depuis toujours, presque d'instinct, ce qu'aujourd'hui tout le monde commence à soutenir avec mille nuances : le rêve du progrès sans limites est, en réalité, un cauchemar rempli de férocité et de mort. » 

Les avis de Daphné, Eva, Alex,

8 commentaires:

  1. Dans ma pile depuis janvier... son tour arrive mais je suis un peu triste à l'idée de quitter Lila et Lenu...

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    1. Je te comprends, je me suis bien attachée à ces héroïnes et aux autres habitants du quartier.

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  2. Je n'ai pas encore commencé la série, alors j'ai de belles heures de lecture devant moi avant la déception ;-)

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  3. je suis assez d'accord avec ton billet, moi aussi j'ai trouvé ça un poil trop sombre et tristounet. Ce n'est pas mon tome préféré mais je suis absolument fan de l'écriture de cet auteur et de son univers tellement napolitain!

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  4. Que de longueurs dans ce dernier opus. Dommage.

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