mardi 3 avril 2018

Les brumes de Riverton - Kate Morton

Par Ariane


Auteur : Kate Morton

Titre : Les brumes de Riverton

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Australie)

Traducteur : Hélène Collon

Editeur : Pocket

Nombre de pages : 740p

Date de parution : novembre 2011

Présentation de l’éditeur :

Été 1924, dans la propriété de Riverton. L’étoile montante de la poésie anglaise, lord Robert Hunter, se donne la mort au bord d’un lac, au cours d’une soirée. Dès lors, les soeurs Emmeline et Hannah Hartford, seuls témoins de ce drame, ne se sont plus adressé la parole. Selon la rumeur, l’une était sa fiancée et l’autre son amante…
1999. Une jeune réalisatrice décide de faire un film autour de ce scandale et s’adresse au dernier témoin vivant, Grace Bradley, à l’époque domestique au château. Grace s’est toujours efforcée d’oublier cette nuit-là. Mais les fantômes du passé ne demandent qu’à se réveiller…



Mon avis :

Ma co-blogueuse a eu la charmante idée de m’envoyer un colis surprise, dans lequel j’ai pu trouver plusieurs livres dont celui-ci. Merci Daphné ! Ayant compris mon engouement pour les romans de Kate Morton, elle m’a envoyé celui qui me manquait. Je me souviens qu’elle l’avait mentionné comme celui qu’elle avait le moins aimé, et malheureusement je partage son avis.

Grace entre au service de la famille Hartford en 1914. A tout juste 14 ans, la jeune fille est vite fascinée par les petits-enfants de la maison, Hannah, Emmeline et David. Dévouée corps et âme à Hannah, Grace la servira avec dévouement jusqu’en 1924, après le suicide de Robbie Hunter, ami de la famille en présence des deux sœurs.

En 1999, Grace est une dame âgée qui se replonge dans ses souvenirs lorsqu’elle reçoit une lettre d’Ursula, une jeune réalisatrice américaine, qui s’apprête à faire un film sur les évènements de 1924.

Comme dans les autres romans de Kate Morton, on trouve dans celui-ci des secrets de famille, une vieille dame confrontée à ses souvenirs et à ses regrets, une jeune femme qui s’intéresse au passé, un château, une famille en apparence idéale,… Egalement, cette alternance entre passé et présent, surtout qu’ici, Grace est la seule narratrice. Et si j’apprécie en général l’alternance des narrateurs, j’ai aimé suivre la jeune domestique tout autant que la dame âgée. Grace est un personnage touchant et attachant, même si le secret de sa naissance n’est pas vraiment difficile à percer.

J’ai vraiment apprécié de voir les évènements à travers les yeux de Grace. Avec elle, nous ne suivons pas uniquement les personnages d’en haut, mais aussi ceux d’en-bas. L’univers de Grace c’est aussi les autres domestiques. J’ai été très touchée par tous ces personnages, Mr Hamilton le maître d’hôtel, sévère mais généreux, Mme Townsend la chaleureuse cuisinière et Alfred le charmant valet. L’histoire d’amour entre celui-ci et Grace est particulièrement touchante, tout comme le destin de ce jeune homme insouciant et charmant, jusqu’à son départ à la guerre, dont il reviendra indemne en apparence mais hanté.

J’ai apprécié l’ambiance du roman, très « Downton Abbey », les relations entre la famille et les domestiques, la vie quotidienne d’une grande maison, les changements provoqués par la guerre puis par les années folles.

En revanche, je ne me suis pas intéressée à l’histoire centrale du roman, l’énigme du mystérieux suicide de Robbie Hunter et de la rupture entre les sœurs Hartford. D’ailleurs, ces personnages ne m’ont pas vraiment intéressée. Je ne me suis attachée à aucun d’entre eux, si bien que leur destin m’a laissée complètement indifférente.

J’ai également trouvé que de nombreux détails sans intérêts venaient alourdir le récit. Comme par exemple, l’identité du père de Grace, la vie personnelle de son petit-fils ou celle de la réalisatrice. J’ai trouvé le destin de Grace assez peu crédible : ayant reçu une instruction minimale, elle devient femme de chambre à 14 ans et le reste plus de 10 ans, ensuite elle travaille comme couturière ou serveuse, avant de se marier et d’avoir un enfant peu avant la seconde guerre mondiale, et quelques années après, elle deviendra archéologue ??? Une femme sans instruction devenir archéologue à plus de 40 ans dans les années 40 ? Je veux bien, mais je suis très sceptique.

Un autre détail m’a déplu. Si Grace est la narratrice de l’histoire, Kate Morton a choisi de faire parler Hannah pour une partie de l’intrigue. Cela intervient tardivement dans le récit et ne concerne qu’une partie des évènements dont Grace ne pouvait avoir connaissance, cela sonne donc assez faux et trop facile.

Une semi déception donc, mais qui ne m’empêchera pas de lire le dernier roman de Kate Morton que je n’ai pas encore lu, et comme c’est le préféré de Daphné, j’espère me régaler !



Extrait :

« Un enfant, ça vous prend un bout de votre cœur et ça le traite ou le maltraite comme ça lui chante ; avec les petits-enfants, c'est différent. La culpabilité, la responsabilité qui pèsent sur la relation mère-fils ou mère-fille sont absentes. La voie de l'amour est libre. »


« Alors que les mites ont dévoré des pans entiers de mes souvenirs récents, je découvre que le passé lointain, lui, est clair et net. Ils ont tendance à revenir souvent me rendre visite, ces spectres du passé, et je constate avec étonnement qu'ils ne me dérangent pas outre mesure. En tout cas, pas autant que je l'aurais cru. Au contraire, les fantômes que j'ai fuis toute ma vie m'apportent un certain réconfort; je les accueille volontiers. J'avais oublié, je crois qu'il n'y avait des souvenirs lumineux au milieu de toute cette noirceur. »


3 commentaires:

  1. Donc ce n'est pas par celui-ci qu'il faut commencer !

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  2. Je pensais au départ t'envoyer le jardin des secrets (mon préféré que je suis justement en train de relire!) mais il me semblait que tu l'avais déjà. Dommage que, comme moi, tu aies été un peu déçue.
    Daphné

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