Auteur :
Kate Morton
Titre :
Les brumes de Riverton
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (Australie)
Traducteur :
Hélène Collon
Editeur :
Pocket
Nombre de
pages : 740p
Date de
parution : novembre 2011
Présentation de l’éditeur :
Été 1924, dans la propriété de Riverton. L’étoile montante
de la poésie anglaise, lord Robert Hunter, se donne la mort au bord d’un lac,
au cours d’une soirée. Dès lors, les soeurs Emmeline et Hannah Hartford, seuls
témoins de ce drame, ne se sont plus adressé la parole. Selon la rumeur, l’une
était sa fiancée et l’autre son amante…
1999. Une jeune réalisatrice décide de faire un film autour de ce scandale et s’adresse au dernier témoin vivant, Grace Bradley, à l’époque domestique au château. Grace s’est toujours efforcée d’oublier cette nuit-là. Mais les fantômes du passé ne demandent qu’à se réveiller…
1999. Une jeune réalisatrice décide de faire un film autour de ce scandale et s’adresse au dernier témoin vivant, Grace Bradley, à l’époque domestique au château. Grace s’est toujours efforcée d’oublier cette nuit-là. Mais les fantômes du passé ne demandent qu’à se réveiller…
Mon avis :
Ma co-blogueuse a eu la charmante idée de m’envoyer un colis
surprise, dans lequel j’ai pu trouver plusieurs livres dont celui-ci. Merci
Daphné ! Ayant compris mon engouement pour les romans de Kate Morton, elle
m’a envoyé celui qui me manquait. Je me souviens qu’elle l’avait mentionné
comme celui qu’elle avait le moins aimé, et malheureusement je partage son
avis.
Grace entre au service de la famille Hartford en 1914. A
tout juste 14 ans, la jeune fille est vite fascinée par les petits-enfants de
la maison, Hannah, Emmeline et David. Dévouée corps et âme à Hannah, Grace la
servira avec dévouement jusqu’en 1924, après le suicide de Robbie Hunter, ami
de la famille en présence des deux sœurs.
En 1999, Grace est une dame âgée qui se replonge dans ses
souvenirs lorsqu’elle reçoit une lettre d’Ursula, une jeune réalisatrice
américaine, qui s’apprête à faire un film sur les évènements de 1924.
Comme dans les autres romans de Kate Morton, on trouve dans
celui-ci des secrets de famille, une vieille dame confrontée à ses souvenirs et
à ses regrets, une jeune femme qui s’intéresse au passé, un château, une
famille en apparence idéale,… Egalement, cette alternance entre passé et
présent, surtout qu’ici, Grace est la seule narratrice. Et si j’apprécie en
général l’alternance des narrateurs, j’ai aimé suivre la jeune domestique tout
autant que la dame âgée. Grace est un personnage touchant et attachant, même si
le secret de sa naissance n’est pas vraiment difficile à percer.
J’ai vraiment apprécié de voir les évènements à travers les
yeux de Grace. Avec elle, nous ne suivons pas uniquement les personnages d’en
haut, mais aussi ceux d’en-bas. L’univers de Grace c’est aussi les autres
domestiques. J’ai été très touchée par tous ces personnages, Mr Hamilton le
maître d’hôtel, sévère mais généreux, Mme Townsend la chaleureuse cuisinière et
Alfred le charmant valet. L’histoire d’amour entre celui-ci et Grace est
particulièrement touchante, tout comme le destin de ce jeune homme insouciant
et charmant, jusqu’à son départ à la guerre, dont il reviendra indemne en
apparence mais hanté.
J’ai apprécié l’ambiance du roman, très « Downton Abbey »,
les relations entre la famille et les domestiques, la vie quotidienne d’une
grande maison, les changements provoqués par la guerre puis par les années
folles.
En revanche, je ne me suis pas intéressée à l’histoire
centrale du roman, l’énigme du mystérieux suicide de Robbie Hunter et de la
rupture entre les sœurs Hartford. D’ailleurs, ces personnages ne m’ont pas vraiment
intéressée. Je ne me suis attachée à aucun d’entre eux, si bien que leur destin
m’a laissée complètement indifférente.
J’ai également trouvé que de nombreux détails sans intérêts
venaient alourdir le récit. Comme par exemple, l’identité du père de Grace, la
vie personnelle de son petit-fils ou celle de la réalisatrice. J’ai trouvé le
destin de Grace assez peu crédible : ayant reçu une instruction minimale,
elle devient femme de chambre à 14 ans et le reste plus de 10 ans, ensuite elle
travaille comme couturière ou serveuse, avant de se marier et d’avoir un enfant
peu avant la seconde guerre mondiale, et quelques années après, elle deviendra
archéologue ??? Une femme sans instruction devenir archéologue à plus de
40 ans dans les années 40 ? Je veux bien, mais je suis très sceptique.
Un autre détail m’a déplu. Si Grace est la narratrice de l’histoire,
Kate Morton a choisi de faire parler Hannah pour une partie de l’intrigue. Cela
intervient tardivement dans le récit et ne concerne qu’une partie des
évènements dont Grace ne pouvait avoir connaissance, cela sonne donc assez faux
et trop facile.
Une semi déception donc, mais qui ne m’empêchera pas de lire
le dernier roman de Kate Morton que je n’ai pas encore lu, et comme c’est le
préféré de Daphné, j’espère me régaler !
Extrait :
« Un enfant, ça vous prend un bout de votre cœur et ça
le traite ou le maltraite comme ça lui chante ; avec les petits-enfants,
c'est différent. La culpabilité, la responsabilité qui pèsent sur la relation
mère-fils ou mère-fille sont absentes. La voie de l'amour est libre. »
« Alors que les mites ont dévoré des pans entiers de
mes souvenirs récents, je découvre que le passé lointain, lui, est clair et
net. Ils ont tendance à revenir souvent me rendre visite, ces spectres du
passé, et je constate avec étonnement qu'ils ne me dérangent pas outre mesure.
En tout cas, pas autant que je l'aurais cru. Au contraire, les fantômes que
j'ai fuis toute ma vie m'apportent un certain réconfort; je les accueille
volontiers. J'avais oublié, je crois qu'il n'y avait des souvenirs lumineux au
milieu de toute cette noirceur. »
Sympa ce cadeau-mystère.
RépondreSupprimerDonc ce n'est pas par celui-ci qu'il faut commencer !
RépondreSupprimerJe pensais au départ t'envoyer le jardin des secrets (mon préféré que je suis justement en train de relire!) mais il me semblait que tu l'avais déjà. Dommage que, comme moi, tu aies été un peu déçue.
RépondreSupprimerDaphné