mardi 6 octobre 2020

Les déracinés - Catherine Bardon

 Par Ariane

Auteur : Catherine Bardon
Titre : Les déracinés  
Genre : roman
Langue d’origine : français

Editeur : Les escales

Nombre de pages : 624p

Date de parution : mai 2018

Mon avis :

Il y a des livres qu’on a l’impression de voir partout. Sur les blogs, à la librairie, à la bibliothèque… ils semblent faire l’unanimité. Alors forcément, quand on se décide à lire après tout le monde, les attentes sont grandes. C’est donc avec une légère appréhension, que j’ai commencé la lecture de ce livre tant encensé. Je n’ai pas fait preuve d’originalité, j’ai suivi le mouvement et adoré !

C’est avant tout une histoire d’amour.  Wil rencontre Alma, ils tombent amoureux et décident de faire leur vie ensemble. C’est beau, c’est banal, c’est la vie ordinaire. Sauf qu’on est à Vienne, en 1932 et qu’ils sont juifs. La situation devient de plus en plus critique et encouragés par leurs familles, ils décident de fuir avec leur petit garçon. Fuir, mais où ? Si les nazis favorisent le départ des Juifs, bien peu de pays sont prêts à les accueillir. Pour Wil, Alma et Frederick ce sera la République dominicaine.

C’est aussi l’histoire d’une communauté. De ces milliers de personnes qui n’ont pas eu d’autre choix que de fuir les persécutions, cherchant dans un ailleurs lointain la possibilité de reconstruire leurs vies. Cette histoire fait d’ailleurs écho à celles des demandeurs d’asile d’aujourd’hui. Les choses n’ont pas tellement changé finalement…

J’ai vraiment aimé ce roman, cette histoire, ces personnages. Catherine Bardon a imaginé des personnages forts, attachants, vivants. On les accompagne pendant une trentaine d’années dans ce roman premier d’une grande fresque familiale, de Vienne à Sosua, en passant par la Suisse, le Portugal, New York. Il y a beaucoup de choses dans cette histoire : de l’amour, de la passion, de la tristesse, de la douleur, de la colère, de l’espoir… La vie en somme.

Mais… il y a un mais. J’ai regretté que les dernières années soient traitées si rapidement, j’ai eu l’impression que c’était bâclé par rapport au déroulé des années précédentes. J’ai eu l’impression de quitter trop rapidement les personnages auxquels je m’étais attachée et de ne pas les avoir réellement suivis sur ces années-là. D'un coup les enfants ont grandi, le couple connaît des difficultés, la communauté a changé et le dénouement arrive trop abruptement.

Il y a un autre point qui m’a dérangée : c’est le changement de point de vue. Alors, j’aime bien quand on alterne le point de vue des différents personnages, cela peut donner du rythme au récit, permettre de mieux cerner les personnages et leurs actions. Mais là, on passe du point de vue de Wil à un narrateur externe et ça casse complètement mon immersion dans le récit.

Un roman que j’ai dévoré, dont je n’ai pas perdu une miette, de ceux qu’on a du mal à poser. Si vous ne l’avez pas encore lu, n’hésitez pas, foncez ! De mon côté, j’ai suggéré à la bibliothèque d’acheter la suite (mais quelle idée de commencer une série mais de ne pas acheter la suite !)


Extrait :

« Petit à petit nous apprenions. Le goût des fruits, les couleurs de la mer, les chants des oiseaux, les colères du ciel, les caresses du soleil, les odeurs de la terre, les frondaisons des arbres, les bienfaits des plantes, le nom des poissons, la beauté des fleurs, les bruits de la nuit, les chaises berceuses, les hamacs, les machettes, les ventilateurs, les lampes à huile... Nous avions changé de paradigme, renonçant à tout le superflu mais à rien d'essentiel. Peut-être touchions-nous au bonheur ?»




8 commentaires:

  1. Il te faut lire la suite, c'est sûr!
    Pour moi, je n'ai pas tant accroché à l'histoire d'amour, j'ai préféré découvrir le contexte

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    1. C'est vraiment intéressant de découvrir un autre pan de l'histoire de cette époque comme avec les romans de d'Alembert ou Amigorena.

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  2. Il est dans ma pile à lire, mais pas tout seul, tu t'en doutes... :)

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  3. Je l'ai un peu perdu de vue celui-là, je le renote, malgré tes bémols (qui ne t'ont pas empêchée de l'apprécier on dirait ?)

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    1. C'est facile de perdre de vue certains livres avec tous ceux qui nous font envie ! Il n'y aura pas assez d'une vie pour tout lire...

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  4. Malgré un léger bémol, tu as adoré.

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