Par Ariane
Auteur : Angélique Villeneuve
Titre : Les fleurs d’hiver
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Phébus
Nombre de pages : 160p
Date de parution : avril 2014
Mon avis :
Récemment j’ai découvert la plume d’Angélique Villeneuve avec son dernier roman, La belle lumière. Ce fut un énorme coup de cœur et je m’étais alors demandé si elle écrivait toujours avec cette écriture si vivante, prenante, sublime. Oui, m’avait alors dit Nicole en me conseillant notamment ce roman. Mon avis ? Oui, elle écrit toujours de cette façon si singulière et je suis totalement conquise.
Jeanne est ouvrière en chambre. Des heures durant elle confectionne les bouquets qui décoreront les salons bourgeois. Elle attend le retour de son homme parti au front en 1914 et hospitalisé depuis des mois au Val de Grâce. De sa blessure elle ne sait pas grand-chose, car il refuse ses visites. Et le voilà de retour… Son visage masqué sous un grand bandage.
Angélique Villeneuve nous offre une histoire délicate, emplie d’émotions. Une histoire chargée de silence. Le silence apaisant après le chaos de la guerre, refuge loin de la violence et de la peur. Le silence pesant entre deux êtres qui s’aimaient et qui doivent se retrouver. Le silence assourdissant de ceux qui souffrent, d’une chambre où le fils ne reviendra pas, d’une mère qui n’a plus d’espoir.
Beauté, délicatesse, pureté… enchantée je suis...
Extrait :
« Même si, d'un coup, Toussaint se mettait à parler, à lui raconter nuit et jour ce qui s'est passé, dans les tranchées comme à l'hôpital, ce qu'il a vu, ce qu'on lui a fait et comment il l'a vécu, cet espace lui échappera toujours. Un pan entier de la vie de cet homme est destiné à rester noir. Absolument imperméable. »
« Dans le grand lit partagé, malgré l'ampleur du corps qui prend une place immense et lourde, Jeanne a plus froid, se sent plus seule qu'avant le retour du soldat. »
« Au commencement de leur histoire et même longtemps
après, elle articulait souvent son prénom pour elle-même, à voix haute, comme
plongeant dans les délices d’une eau mystérieuse, envahie d’herbes. Toussaint.
Elle se le donnait en secret, assise à sa table dans la solitude bouleversée
des fleurs, ou bien dans le vent de la rue, le nom se mélangeant à l’air.
Parfois, elle en titubait, étouffée de lui, ivre de sons et rougissante.
Toussaint, Toussaint et puis encore Toussaint, toujours plus friand de
frôlements, un mot inventé pour faire les lèvres s’avancer, se glisser, un mot
poudré de fin duvet, qui roulait dans l’oreille et dans les cheveux, sur la
peau.
Toussaint. »
C'est mon préféré de l'auteure, j'ai énormément aimé.
RépondreSupprimerJ'ai une préférence pour La belle lumière, mais ce sont les seuls que j'ai lu pour le moment.
SupprimerJamais lu l'auteure. je devrais?
RépondreSupprimerAlors ça ne devait pas être moi car c'est le seul que je n'ai pas lu de l'auteure...
RépondreSupprimerJe te conseille son beau, délicat et fort récit : Nuit de septembre. C'est lui qui m'a définitivement attachée à sa plume.
Effectivement c'était Aifelle ! Du coup la prochaine fois je lirai Nuit de septembre
SupprimerJe n'ai lu que Les fleurs d'hiver et beaucoup aimé... tout en n'étant pas vraiment dans mon élément, ce qui fait que je n'ai pas encore récidivé.
RépondreSupprimerUne mère qui n'a plus d'espoir, c'est triste tout de même.
RépondreSupprimer