mardi 4 août 2015

Incandescences - Ron Rash

Par Ariane


Auteur : Ron Rash

Titre : Incandescences

Genre : nouvelles

Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)

Traducteur : Isabelle Reinharez

Editeur : Seuil

Nombre de pages : 208p

Date de parution : avril 2015

Présentation de l’éditeur :

Les douze nouvelles de ce recueil sont des portraits de désespoir rural, des tranches de vie oblitérées par la misère, le manque d'éducation, la drogue. Situées dans le décor sauvage et magnifique des Appalaches, déjà rencontré dans Le Monde à l’endroit et Une terre d’ombre, elles évoluent entre l’époque de la guerre de Sécession et nos jours. Elles décrivent avec une compassion affligée et lucide de pathétiques gestes de survie, une violence quotidienne banalisée par la pauvreté, des enfants sacrifiés par leurs parents au culte de la meth ou des actes meurtriers commis sous couvert de bonnes intentions. Elles parlent aussi de vieux mythes et des croyances qui perdurent dans cette contrée imperméable au progrès et à la modernité.

À mi-chemin entre le minimalisme de Raymond Carver et le gothique de William Faulkner, Ron Rash écrit une prose d'une noirceur poétique, laissant par instants entrevoir un éclair d'humanité même chez les êtres les plus endurcis.





Mon avis :

Avec ces douze nouvelles, Ron Rash explore les tréfonds de l’âme humaine. Différentes époques, mais toujours la misère, la violence et le désespoir. C’est un univers sans couleurs, sans joie, un monde sombre, un monde où l’alcool et la méth font des ravages. Nulle innocence, nul espoir chez les personnages de Ron Rash, même pas chez les enfants. Pilleurs de tombe, prêteur sur gages ou ouvrier les personnages de Ron rash ne sont pas des héros.

Des nouvelles tranchantes, percutantes même si comme c’est souvent le cas avec les nouvelles, le niveau est parfois inégal. J’ai été particulièrement séduite par Lincolnites, Le bout du monde, L’envol et Les temps difficiles.

Le style de Ron Rash est dénué de toute superficialité, de poésie et pourtant il s’en dégage une beauté brute particulièrement séduisante. Il suffit de quelques mots pour happer le lecteur.

Il y a définitivement un peu de Steinbeck chez Ron Rash. Un auteur désormais incontournable pour moi.



Extrait :

« Assis tous les trois sur le canapé, ils déballèrent les sandwichs. Ils ne parlèrent pas, même quand ils eurent fini de manger, se contentant de regarder le foyer tandis que les flammes jetaient des ombres tremblantes sur les murs. Parson songea que ce devait être une émotion humaine fort ancienne, qu’il y avait dix mille ans des gens avaient dû faire comme eux par une nuit glaciale, manger, puis s’asseoir devant le feu, le contempler et se sentir en paix, d’avoir survécu à la journée et de pouvoir maintenant se reposer. »

L'avis de Kathel, Micmelo, Eva, Sandrion

12 commentaires:

  1. Je l'ai lu (comme ça j'ai tout lu de cet auteur, à ce jour) mais eu la paresse d'écrire un vrai billet,juste quelques notes (positives) Vraiment bien.

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    1. J'ai aussi aimé tout ce que j'ai lu de l'auteur. J'ai de la chance il m'en reste à découvrir !
      Ariane

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  2. Chronique intéressante, merci, qui donne envie de découvrir cet auteur. Je note dans ma liste :) Sophie

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    1. Merci :-) Bonne découverte ! J'espère que l'auteur te plaira.
      Ariane

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  3. Incontournable pour moi aussi, celui-ci m'attend sur le dessus de la PAL.

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  4. Ah, la beauté brute des mots de Ron Rash, c'est joliment dit ! Je n'ai pas encore trouvé ces nouvelles, mais leur tour viendra.

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  5. J'ai préféré ses romans ! Mais il reste pour moi maintenant un incontournable !

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    1. C'est assez particulier les nouvelles, c'est un style qui rebute pas mal de lecteurs.
      Ariane

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