Auteur :
Elena Ferrante
Titre :
Le nouveau nom
Genre :
roman
Langue
d’origine : italien
Traducteur :
Elsa Damien
Editeur :
Gallimard
Nombre de
pages : 560p
Date de
parution : janvier 2016
Présentation de l’éditeur :
Naples, années soixante. Le soir de son mariage, Lila
comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les
camorristes qui règnent sur le quartier et qu’elle déteste depuis son plus
jeune âge. Pour Lila Cerullo, née pauvre et devenue riche en épousant
l’épicier, c’est le début d’une période trouble : elle méprise son époux,
refuse qu’il la touche, mais est obligée de céder. Elle travaille désormais
dans la nouvelle boutique de sa belle-famille, tandis que Stefano inaugure un
magasin de chaussures de la marque Cerullo en partenariat avec les Solara. De
son côté, son amie Elena Greco, la narratrice, poursuit ses études au lycée et
est éperdument amoureuse de Nino Sarratore, qu’elle connaît depuis l’enfance et
qui fréquente à présent l’université. Quand l’été arrive, les deux amies
partent pour Ischia avec la mère et la belle-sœur de Lila, car l’air de la mer
doit l’aider à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. La famille
Sarratore est également en vacances à Ischia et bientôt Lila et Elena revoient
Nino.
Le nouveau nom est la suite de L’amie prodigieuse, qui évoque
l’enfance et l’adolescence de Lila et Elena. Avec force et justesse, Elena
Ferrante y poursuit sa reconstitution d’un monde, Naples et l’Italie, et d’une
époque, des années cinquante à nos jours, donnant naissance à une saga
romanesque au souffle unique.
Mon avis :
L’amie prodigieuse fut l’un de mes plus gros coups de cœurs de
l’année dernière, impossible donc pour moi de faire l’impasse sur la suite de l’histoire
d’Elena et Lila.
Le récit prend la suite immédiate du précédent roman, lors
du mariage de Lila et Stefano. Lila devient à 16 ans à peine l’épouse d’un
homme riche et respecté, mais elle perd tout respect et sentiments pour son
mari lorsqu’elle découvre qu’il collabore avec les frères Solara qu’elle hait.
La vie d’Elena en revanche ne change pas, elle vit avec ses parents qui ne la
comprennent pas et poursuit ses études.
Quel contraste entre la belle Lila et la studieuse Elena. Ce
deuxième tome accentue le fossé entre les destins des deux filles, chacune
jalousant ce qu’a l’autre. Elena envie le confort dans lequel vit Lila, son
statut de femme mariée, sa liberté apparente, tandis que Lila envie les études
d’Elena, sa chance de choisir sa vie et son destin et de quitter un jour le
quartier.
Comme dans la première partie, le quartier sert de toile de
fond à la relation d’Elena et Lila. Le quartier et ses habitants auxquels Elena
Ferrante sait donner vie. Le lexique du début est tout de même bien utile pour
bien se retrouver dans toute cette galerie de personnages et leurs relations.
Elena et Lila illustrent le destin des femmes du quartier.
Comme la majorité des femmes du quartier, Lila, malgré son intelligence
exceptionnelle, ne peut s’échapper. Elle reste prisonnière du quartier et du
quotidien des femmes entre maternité, tâches ménagères et violence domestique.
La violence que les hommes exercent sur les femmes et les filles de leur
famille semble à tous normale, voire même nécessaire.
De son côté Elena poursuit et réussit brillamment ses études,
ce qui lui permet de rencontrer des personnes issues de milieux plus favorisés
et cultivés. Ce monde l’effraie et la fascine, elle cherche désespérément à s’intégrer
mais ne parvient pas à se sentir à sa place.
Il y a aussi un certain paradoxe, car alors que Lila est prisonnière de sa condition d'épouse et de mère, elle reste libre, tandis qu'Elena qui a la chance de s'émanciper grâce aux études reste prisonnière de sa timidité et de ses complexes.
Il y a aussi un certain paradoxe, car alors que Lila est prisonnière de sa condition d'épouse et de mère, elle reste libre, tandis qu'Elena qui a la chance de s'émanciper grâce aux études reste prisonnière de sa timidité et de ses complexes.
J’ai aimé suivre le destin individuel de chacune des filles
tout autant que leur relation d’amitié entre complicité, jalousie et
compétition.
Le tout servi par l’écriture lumineuse et vivante d’Elena
Ferrante. Et dire qu’il va falloir patienter un an avant le prochain tome…
Extrait :
« Elle m'expliqua
que je n'avais rien gagné, qu'il n'y avait rien à gagner dans le monde, que sa
vie était pleine d'aventures diverses et déraisonnables, exactement autant que
la mienne, que le temps s'écoulait sans avoir de sens, et que c'était bien de
se voir de temps à autre pour entendre le son fou du cerveau de l'une résonner
dans le son fou du cerveau de l'autre. »
Lu dans le cadre du challenge Un pavé par mois
Les avis de Clara, Eva,
Je ne me lasse pas de voir qu'Elena Ferrante accumule les coups de coeur. J'adore tellement les deux tomes de cette série !
RépondreSupprimerUn énorme coup de coeur pour les deux !
SupprimerAriane
J'ai acheté "l'amie prodigieuse" en poche, voilà, je n'ai plus qu'à m'y mettre :-)
RépondreSupprimerJ'ai hâte de lire ton avis !
SupprimerAriane
Comme Laure, je suis toujours très contente de voir à quel point la lecture de Ferrante crée des coups de coeur presque systématiques!
RépondreSupprimerJ'ai encore plus aimé ce deuxième tome que le premier!
Impossible de choisir entre les deux !
SupprimerAriane
J'ai beaucoup aimé le premier, et, bien sûr, je compte continuer !
RépondreSupprimerJ'ai vu qu'il marchait très fort, les libraires n'en avaient plus à la fête du Livre de Bron dès samedi après-midi... (ni le premier, ni le deuxième)
Il a beaucoup de succès, aussi parce que ceux qui l'ont lu et aimé ont envie de le partager !
SupprimerAriane
Vivement la suite !
RépondreSupprimerUn an c'est long !
SupprimerAriane