Auteur : Emile Zola
Titre :
Contes à Ninon
Genre :
contes
Langue
d’origine : français
Editeur :
Flammarion
Date de
parution : 1864
Mon avis :
De Zola j’ai lu avec passion la saga des Rougon-Macquart
quand j’étais étudiante. Aussi étais-je curieuse de découvrir cette œuvre de
jeunesse, première publiée de l’auteur.
Ce court recueil regroupe huit contes que le narrateur
raconte à Ninon, souvenir d’un amour de jeunesse. L’on vogue du conte
fantastique à la satire sociale en fonction des contes, et s’il est parfois
difficile de retrouver le Zola que l’on connaît, on sent à d’autres moments
poindre l’engagement politique de l’homme futur.
Certains de ces textes sont véritablement des contes au sens
où on l’entend habituellement. Univers merveilleux dans lequel évoluent des
créatures fantastiques. Ainsi Simplice
conte l’histoire d’un jeune prince préférant le palais de verdure de la forêt à
son palais de pierre et tombant amoureux d’une ondine. La fée amoureuse met en scène un jeune couple d’amoureux que les
ailes d’une fée protègent de l’incompréhension des adultes.
D’autres au contraire sont profondément ancrés dans la
réalité et tirent vers la satire sociale. C’est le cas notamment avec Le carnet de danse. Si la première
partie, hommage à la déesse de la danse est très lyrique, il n’en est pas de
même de la seconde dans laquelle une jeune fille lit son carnet de bal, émettant
des commentaires naïfs sur ses partenaires de danse.
Avec Le sang on
trouve un style plus proche de celui que l’on connaît habituellement à l’auteur.
Sur un champ de bataille, quatre survivants se racontent leurs visions mettant
en scène le monde depuis sa création jusqu’au sacrifice inutile du Christ qui n’a
pas pu mettre fin aux souffrances, à la guerre et à la mort.
Aventures du grand
Sidoine et du petit Méderic, le dernier conte du recueil –et le plus long-
semble inspiré de Candide et est ici une virulente critique politique.
Emile Zola est un tout jeune homme lorsqu’il écrit ces textes
et toute la fougue de la jeunesse se ressent dans ces contes. Il sait se faire
lyrique, il est conteur et poète, bien loin du Zola que l’on connaît
habituellement,
Une œuvre déconcertante qui ne manque pas d’intérêt.
Extrait :
« La danse, cette nymphe pudiquement lascive, me charme
plutôt qu’elle ne m’attire. J’aime, simple spectateur, à la voir secouer ses
grelots sur le monde ; voluptueuse sous les cieux d’Espagne et d’Italie,
se tordre en étreinte, en baisers de feu ; long voilée dans la blonde Allemagne,
glisser amoureusement comme un rêve ; et même discrète et spirituelle,
marcher dans les salons de France. J’aime à la retrouver partout : sur la
mousse des bois comme sur de riches tapis ; à la noce de village ainsi que
dans les soirées étincelantes. »
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