Auteur :
Guy de Maupassant
Titre :
Bel-Ami
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
folio classique
Nombre de
pages : 448p
Date de
parution : 1885
Présentation de l’éditeur :
Georges Duroy, dit Bel-Ami, est un jeune homme au physique
avantageux. Le hasard d'une rencontre le met sur la voie de l'ascension
sociale. Malgré sa vulgarité et son ignorance, cet arriviste parvient au sommet
par l'intermédiaire de ses maîtresses et du journalisme. Cinq héroïnes vont
tour à tour l'initier aux mystères du métier, aux secrets de la mondanité et
lui assurer la réussite qu'il espère. Dans cette société parisienne en pleine
expansion capitaliste et coloniale, que Maupassant dénonce avec force parce qu'il
la connaît bien, les femmes éduquent, conseillent, œuvrent dans l'ombre. La
presse, la politique, la finance s’entremêlent. Mais derrière les combines
politiques et financières, l'érotisme intéressé, la mort est là qui veille, et
avec elle, l'angoisse que chacun porte au fond de lui-même.
Mon avis :
Guy de Maupassant est sans doute l’un de mes écrivains
français préféré. J’en ai commencé la lecture très tôt avec des éditions pour
enfants des Contes normands et parisiens
et des Contes du jour et de la nuit.
J’ai poursuivi avec les recueils de nouvelles dont je conserve un vif souvenir.
Mais jusqu’à présent je n’avais lu qu’un seul de ses romans. Ma thématique
classique pour le petit bac organisé par Enna
aura été l’occasion pour moi de renouer avec cet auteur que j’affectionne
tant et d’enfin découvrir la plus connue de ses œuvres.
Georges Duroy, ancien sous-officier, travaille désormais
pour les chemins de fer. Obligé de vivre chichement alors qu’il se rêve en
homme riche, il rencontre par hasard un ancien camarade de régiment qui le met
sur la voie de l’ascension sociale. C’est ensuite grâce aux femmes et à son
opportunisme que cet homme sans scrupules parviendra gravir les échelons.
Le personnage de Georges Duroy, héros de ce roman, n’a de
héros que le nom. Si au départ on peut éprouver une vague sympathie pour ce
jeune homme ambitieux et sans le sou, très vite on le découvre retors et
arriviste. Séduisant et séducteur, il n’hésite pas à jouer de son charme pour
parvenir à ses fins, à manipuler les femmes qui tombent dans ses filets. Ses
seuls moteurs semblent être son ambition sans limites et sa soif d’argent et de
pouvoir. Bel-Ami, quel surnom ironique pour cet homme odieux !
Outre le personnage de ce goujat, les femmes tiennent un
rôle essentiel dans ce roman : Madeleine Forestier, Clothilde de Marelle,
Virginie Walter et sa fille Suzanne. Elles incarnent quatre types féminins
différents mais représentatifs des femmes de la bonne société de l’époque.
Madeleine Forestier est sans conteste la plus intéressante. Cette jeune et
jolie femme a surtout oublié d’être idiote et l’on comprend rapidement que son
époux ne serait certainement jamais arrivé si haut sans son aide. Elle est sans
doute la seule véritable journaliste du roman. On éprouve une certaine pitié
pour cette femme obligée de se cacher derrière un époux pour écrire, époux
qui en retire tout le mérite. Les femmes œuvrent dans l’ombre et les hommes sont
sur la scène.
Outre ce thème intéressant, Maupassant aborde également
celui des liens existant entre le monde politique et le monde de la presse. Les
uns font les autres et réciproquement. Se pose ainsi la question de la
légitimité et de l’impartialité de la presse.
On peut parfois craindre un style lourd et ampoulé chez les
auteurs classiques, ce n’est jamais le cas avec Guy de Maupassant. Si j’aime en
général la légèreté de sa plume, c’est le long monologue de Norbert de Varenne,
collègue et ami de Duroi, qui m’a profondément marquée. Avec quelle justesse il
expose cette peur primaire de l’être humain, cette crainte du temps qui passe,
cette angoisse devant le néant et la vacuité de l’existence.
Un roman qui m’a profondément séduite et qui m’a rappelée à
mes premières amours littéraires.
Extrait :
« Moi maintenant, je vois la mort de si près que j’ai
souvent envie d’étendre le bras pour la repousser… Je la découvre partout. Les
petites bêtes écrasées sur les routes, les feuilles qui tombent, le poil blanc
dans la barbe d’un ami, me ravagent le cœur et me crient : la voilà ! »
Je l'ai lu il y a longtemps et j'aimerais le relire maintenant. Maupassant n'est jamais décevant.
RépondreSupprimerChaque lecture de Maupassant est un plaisir !
SupprimerAriane