Auteur :
Yasmina Khadra
Titre :
Cousine K
Genre :
roman
Langue
d’origine : français (Algérie)
Editeur :
Julliard
Nombre de
pages : 112p
Date de
parution : août 2003
Présentation de l’éditeur :
Un enfant négligé par une mère qui sait si bien adorer le
frère aîné devient le souffre-douleur d'une cousine tellement admirée. Des
années plus tard, enfermé dans sa solitude et hanté par les souvenirs
douloureux de son enfance, un homme se rappelle... Yasmina Khadra démonte ici
les mécanismes de la frustration et les ravages que peut provoquer chez un
enfant sensible le manque d'amour. Avec une précision cruelle, il décrit la
lente descente de cet homme vers la folie. Il suffira d'un rien: un bruit, une
grille qui ferraille pour déclencher un geste irréparable.
Mon avis :
Comme dans La dernière nuit du Raïs, Yasmina Khadra met ici
en lumière les tréfonds de l’âme d’un homme. Il décrit le mécanisme implacable
de la folie et le basculement d’un jeune homme.
Le narrateur est un homme solitaire, pas vraiment par choix
mais parce qu’il ne s’est jamais senti exister aux yeux des autres. Personne n’a jamais prêté attention à lui, que
ce soit son père mort alors qu’il était encore très jeune, ou son frère parti
au loin faire carrière dans l’armée, et encore moins sa mère qui n’éprouve pour
lui qu’hostilité et mépris. Mais sa cousine K, ne l’ignore pas. Et l’enfant
éprouve des sentiments ambigus d’amour et de haine pour cette cousine si jolie
et si cruelle, qui fait de lui son souffre-douleur et reçoit de la mère toutes
les attentions que lui n’a jamais eues. Devenu adulte, la fascination pour
cette cousine ne l’a pas quitté. Et dans sa vie monotone et isolée, les
souvenirs le submergent.
En une petite centaine de pages seulement, Yasmina Khadra
nous plonge avec brio, dans l’esprit de cet homme dévasté, écorché, désabusé.
Pour cet enfant mal-aimé, pour cet homme qui traverse la vie telle une ombre et
que l’on sent sur le fil du rasoir, le lecteur éprouve une profonde empathie. Jusqu’au
moment où l’on comprend qu’il a depuis longtemps basculé dans la folie.
Un récit court mais
impeccablement maîtrisé. Comme lors de ma précédente lecture de l’auteur, je
ressors conquise par sa maîtrise de la langue. Si tous ses autres romans sont
de cette facture, alors il va probablement devenir l’un de mes incontournables !
Extrait :
« Puis K est arrivée…
Je n’avais rien vu de plus grand que ses yeux.
Je n’ai rien connu de plus dur que son cœur.
Cette fille, était à elle seule, le jour et la nuit. »
Je n’avais rien vu de plus grand que ses yeux.
Je n’ai rien connu de plus dur que son cœur.
Cette fille, était à elle seule, le jour et la nuit. »
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