Auteur :
Carys Davies
Titre :
West
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traductrice :
David Fauquemberg
Editeur :
Seuil
Nombre de
pages : 192p
Date de
parution : janvier 2019
Présentation de l’éditeur :
John Cyrus
Bellman, jeune veuf inconsolé, vit avec sa petite fille de dix ans, Bess, dans
leur ferme de Pennsylvanie. Un entrefilet dans la gazette locale, faisant état
d’une découverte stupéfiante, va le sortir de sa mélancolie et de son
désœuvrement : de mystérieux ossements gigantesques auraient été déterrés,
quelque part dans le Kentucky. Nous sommes au dix-neuvième siècle, et le
continent américain demeure pour une large part inexploré. Qu’y a-t-il donc à l’ouest
? Se pourrait-il que des créatures fantastiques rôdent dans les terres
inconnues qui s’étendent au-delà du fleuve Mississippi ? Bellman décide d’en
avoir le cœur net et, s’improvisant aventurier, part à la recherche des bêtes
sauvages, en compagnie d’un jeune éclaireur indien répondant au nom de Vieille
Femme de Loin.Bess, livrée à elle-même et aux bons soins d’une tante revêche, passera de longs moments, penchée sur les atlas de la bibliothèque, à suivre en imagination le périple de son père – sans se douter que les monstres n’existent pas que dans les songes ou aux confins du monde, mais qu’ils sont aussi là, bien réels, à notre porte.
Fable poignante et ensorcelante, épopée miniature d’une rare puissance d’évocation, West reprend à son compte le mythe de la frontière pour l'ouvrir aux infinis horizons de la rêverie.
Mon avis :
L’imagination enfiévrée par un article relatant la
découverte d’ossements gigantesques appartenant à une espèce inconnue, Bellman
décide de quitter sa ferme du jour au lendemain pour rechercher ces créatures
extraordinaires qui, il en est sûr, vivent encore quelque part dans les terres
inexplorées de l’ouest. Confiant sa fille Bess à sa sœur Julie, le colosse
prend la route pour un long voyage. Avec l’aide d’un jeune indien
répondant au drôle de nom de Vieille
Femme de loin, il avance toujours plus à l’ouest, tandis que Bess attend et
espère.
C’est donc le récit avant tout le récit d’une quête
improbable. Tel Don Quichotte, Bellman cherche sans relâche, ceux auxquels
personne à part lui ne croit. Improbable aussi le duo qu’il forme avec Vieille
Femme de Loin, dans le rôle de Sancho Panza. Il y a donc quelque chose du
conte, de la fable, voire de l’odyssée dans l’histoire de Bellman.
Le roman alterne le récit du voyage de Bellman avec celui de
l’attente de Bess, le mouvement d’un côté, l’immobilité de l’autre. Il se
dégage une profonde mélancolie de cette histoire et de ces personnages.
Au passage, je salue aussi la très jolie couverture de l’ouvrage.
Un très joli livre, facile à lire, mais pourtant mystérieux.
Extrait :
« Il n’y avait pas de mots pour décrire l’étrange
pressentiment qu’il avait de l’importance de ces animaux gigantesques, si ce
n’est qu’il ressentait un picotement proche de la nausée et savait qu’il lui
était impossible, à présent, de rester là sans rien faire. »
« À ses yeux, il n’avait pas du tout l’air d’un idiot.
À ses yeux, il avait l’air majestueux, déterminé et courageux. À ses yeux, il avait l’air intelligent et romantique, l’air d’un aventurier. Il avait l’air d’un homme investi d’une mission qui le différenciait du commun des mortels, et tant qu’il serait parti, elle garderait dans sa mémoire cette image de lui : droit sur son cheval, là-haut, avec ses sacoches et ses baluchons et ses armes – là-haut, dans son long manteau et son haut-de-forme, en route vers l’ouest. »
À ses yeux, il avait l’air majestueux, déterminé et courageux. À ses yeux, il avait l’air intelligent et romantique, l’air d’un aventurier. Il avait l’air d’un homme investi d’une mission qui le différenciait du commun des mortels, et tant qu’il serait parti, elle garderait dans sa mémoire cette image de lui : droit sur son cheval, là-haut, avec ses sacoches et ses baluchons et ses armes – là-haut, dans son long manteau et son haut-de-forme, en route vers l’ouest. »
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