samedi 24 août 2019

Nouvelles histoires extraordinaires - Edgar Allan Poe

Par Ariane


Auteur : Edgar Allan Poe
Titre : Nouvelles histoires extraordinaires
Genre : nouvelles
Langue d’origine : anglais
Traductrice : Charles Baudelaire
Editeur : Folio classique
Nombre de pages : 384p

Présentation de l’éditeur :
En qualifiant les nouvelles de Poe d’extraordinaires, Baudelaire (à l’origine de ce recueil et de son titre) décèle le principe à l’œuvre dans chacune d’entre elles : l’homme ne sort de son ordinaire qu’au prix d’une transgression. Mais se trahir a un coût : les personnages le paieront en devenant leur propre bourreau.
Le démon de la perversité, qui donne son titre à l’une des nouvelles, possède tous les héros de Poe : un homme prête à un chat le pouvoir de se venger (Le Chat noir), un hypocondriaque vit comme un mort (La Chute de la maison Husher)… Coupables d’oublier ce qui départage humanité et bestialité, morts et vifs, les protagonistes se confondent finalement eux-mêmes.

Lire les Nouvelles histoires extraordinaires, c’est ainsi goûter au plaisir coupable d’une métamorphose.

Mon avis :
Si je me souvenais avoir lu les nouvelles d’Edgar Allan Poe lorsque j’étais adolescente, il faut bien avouer que j’en avais oublié la plupart. J’avais donc envie de les redécouvrir. Riche idée ! Je me suis régalée avec ce recueil.
Extraordinaires, ces histoires le sont assurément. En même temps, c’est Baudelaire qui les a qualifiées ainsi, je ne peux qu’acquiescer. C’est d’ailleurs également lui qui a réuni et traduit les nouvelles composant ce recueil (ainsi que les Histoires extraordinaires et les Histoires grotesques et sérieuses). 23 nouvelles donc, dont certaines m’avaient particulièrement saisie lors de ma première lecture et m’ont à nouveau profondément marquée. Je pense notamment au Chat noir, à La chute de la maison Usher, Hop-grog, Le cœur révélateur, Bérénice, Le puits et le pendule, Le masque de la mort rouge. La nouvelle est un art difficile, mais Poe le maîtrise à la perfection. Il excelle à instaurer en quelques lignes une ambiance singulière, qui sans être surnaturelle est bien extraordinaire au sens premier du terme.
Certains lecteurs ont eu l’impression que ces nouvelles se ressemblaient trop. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce point de vue. Car s’il y a effectivement une certaine unicité de thème, celui-ci est disséqué, abordé sous de multiples angles, à travers une grande variété de style puisque l’on va trouver des récits tenant du fait divers, certains tirant plus vers la parodie, d’autres vers le dialogue philosophique voire encore vers le conte satirique.
J’ai vraiment pris plaisir à relire ces nouvelles, l’univers de Poe et la traduction de Baudelaire, c’est parfait !

Extrait :
« Il y a dans les cœurs des plus insouciants des cordes qui ne se laissent pas toucher sans émotion. »

« Et les Ténèbres, et la Ruine, et la Mort Rouge, établirent sur toute choses leur empire illimité. »

« Toujours plus bas ! – Incessamment, – Inévitablement plus bas! Je respirais douloureusement, et je me débattais à chaque balancement. Je me rapetissais convulsivement à chaque vibration. Mes yeux le suivaient dans sa volée ascendante et descendante, avec l’ardeur du désespoir le plus insensé; Ils se refermaient spasmodiquement au moment de la descente. Quoique la mort eût été un soulagement, – Oh! Quel indicible soulagement! Cependant, tous mes nerfs me faisaient trembler, quand je pensais qu'il suffirait que la machine descendît d'un cran pour précipiter sur ma poitrine cette hache aiguisée, étincelante. C'était l’espérance qui me faisait ainsi trembler, et qui faisait se rétrécir tout mon être. C'était l'espérance, – l'espérance qui triomphe même sur le chevalet, – qui chuchote à l'oreille des condamnés à mort, même dans les cachots de l'Inquisition. »

« Ses brillantes fleurs semblent un rêve féerique, - mais ses volcans farouches rappellent les passions d'un cœur tumultueux. »

« Plonge ton regard dans les lointains de l'abîme ! Que ton œil s'efforce de pénétrer ses innombrables perspectives d'étoiles, pendant que nous glissons lentement à travers, - encore - et encore, - et toujours ! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire